La pousse de l’herbe en Saône-et-Loire mieux suivie que jamais !
Depuis l’année dernière, le suivi de la pousse de l’herbe se perfectionne en Saône-et-Loire. Répondant à une attente de la profession, des mesures précises de la pousse de l’herbe sur le terrain viennent compléter les données satellitaires. Très attendu pour l’assurance récolte, ce suivi plus poussé va permettre d’améliorer encore le pilotage de la production fourragère.
En 2024, le réseau herbe de la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire évoluait avec la mise en place d’un observatoire national de la pousse de l’herbe (ONPH). Ce changement répondait à une demande de la profession qui souhaitait une collecte plus précise des données sur la pousse de l’herbe. Les éleveurs remettaient notamment en cause les données satellitaires qui servaient jusqu’alors d’unique référence dans le cadre de l’assurance récolte. Le nouvel ONPH a pour but de comparer la production réelle d’herbe sur le terrain avec les données satellitaires.
Herbomètres connectés
Depuis le 1er avril 2024, un réseau de 350 exploitations, réparties dans les différentes régions fourragères françaises, fournit des données hebdomadaires sur la pousse de l’herbe en prairies pâturées. Les mesures se font à l’aide d’herbomètres connectés « Grass Hopper ». En Saône-et-Loire, ce sont 11 exploitations qui sont engagées dans ce suivi : cinq dans le Charolais-Brionnais, cinq en Bresse/Chalonnais et une dans l’Autunois. Les mesures sont effectuées par des « mesureurs habilités » suivant un protocole très strict. Une vingtaine de techniciens se relaient chaque semaine pour assurer la continuité des mesures dans les onze fermes de référence. Les « mesureurs » y consacrent une demi-journée par semaine et parcourent 6 à 10 km par exploitation, confie Marion Pena, conseillère à la chambre d’Agriculture.
Corrélation avec les données satellitaires
Prévu jusqu’en 2028, ce suivi de la pousse de l’herbe s’étend désormais du 1er février jusqu’au 31 octobre. Mis en place le 1er avril 2024, le nouveau protocole s’est appliqué en Saône-et-Loire jusqu’en automne et les données de l’année ont été transmises en décembre au Ministère de l’Agriculture. Une analyse doit permettre de vérifier le niveau de corrélation entre ces relevés de terrain et les données satellitaires. La profession attend ces conclusions qui sont indispensables dans le cadre de l’assurance récolte. En Saône-et-Loire, les responsables de la chambre d’Agriculture entendent capitaliser sur ces nouvelles données pour un conseil plus avisé, rapporte Marion Pena.
Pousse de l’herbe automnale aussi
L’allongement du suivi en automne va permettre de mieux connaître l’importance de la reprise herbagère de fin de saison. Le changement climatique favorise la persistance de la pousse de l’herbe en automne. « Cette herbe de valeur alimentaire très correcte est souvent mal considérée et mal valorisée », confie Marion Pena. Avec une complémentation adéquate, l’herbe d’automne peut parfaitement convenir à des femelles allaitantes, fait valoir l’experte.
Au tour des prairies de fauche
En 2025, l’ONPH se déploie aussi pour les prairies de fauche. Là encore, il s’agit de comparer les mesures prises sur le terrain avec les données satellitaires qui servaient jusqu’alors de base au système assurantiel. 249 points de prélèvements sont retenus en France. En Saône-et-Loire, c’est la ferme de Jalogny Ferm’Inov qui a été proposée par la chambre d’agriculture. Le site compterait trois points de prélèvements. La ferme expérimentale était la plus appropriée pour le protocole exigeant imposé par les mesures. En effet, dans chaque parcelle, il faut aménager une zone de défend. Le suivi comprend des prélèvements de biomasse, mesures de hauteurs d’herbe : avant et après la fauche, ainsi qu’en tout début de saison, entre deux fauches (s’il y a deux coupes) et au 31 octobre.
Dans le cadre de l’ONPH, 2025 verra aussi la réalisation, à l’échelle régionale, d’une nouvelle typologie des prairies. Cet inventaire, que superviseront Marion Pena et son collègue Denis Chapuis de la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire, permettra de comparer les prairies en pâturage tournant avec celles en pâturage classique continu.
Le bulletin Herb’Hebdo 71 fait peau neuve !
Cette année, le bulletin hebdomadaire Herb’Hebdo 71 fait peau neuve. Créé en 2011 par la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire dans le prolongement du réseau pousse de l’herbe, Herb’Hebdo est un conseil collectif sur la production fourragère envoyé chaque semaine via Internet aux agriculteurs qui le souhaitent. Plus d’un millier de personnes le reçoivent aujourd’hui : agriculteurs, techniciens, étudiants… L’évolution du réseau pousse de l’herbe induite par la création de l’ONPH en 2024 a permis de perfectionner le contenu de l’Herb’Hebdo. Les mesures de hauteurs d’herbe sont plus précises, plus étalées dans le temps. Les sommes de températures sont également plus pertinentes, car les experts d’Herb’Hebdo disposent désormais des données d’un maillage de stations météo beaucoup plus complet. Cette année, les concepteurs de ce bulletin ont fait évoluer son visuel. Il se présente sur deux pages avec une première consacrée au bilan climatique du département. Désormais, une grande carte de la Saône-et-Loire présente toutes les sommes de températures hebdomadaires pour le pilotage des prairies. Les 24 stations figurées affichent également la pluviométrie. La carte est surmontée par la frise des sommes de températures qui de 200 à 1.400 degrés indique les stades de végétation et la conduite correspondante : apport d’azote, déprimage, fauches… La seconde page comporte toujours un article technique de saison. La rédaction du bulletin Herb’Hebdo 71 est assurée par Marion Pena en charge du suivi du réseau pousse et des systèmes fourragers allaitants ; Agathe Dangel, agronome au service Territoire et Denis Chapuis, expert des cultures fourragères et des essais.
Pour recevoir l’Herb’Hebdo71, contacter Marion Pena marion.pena@sl.chambagri.fr