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Préparation à la mise à l’herbe

La préparation à la mise à l’herbe est un moment clé dans la conduite du troupeau

La préparation à la mise à l’herbe est un moment clé dans la conduite du troupeau, notamment en matière de reproduction. Détails.

La préparation à la mise à l’herbe est un moment clé dans la conduite du troupeau

Le printemps arrive, les beaux jours reviennent, chacun commence de penser à la mise à l’herbe de ses animaux. Reste que cette transition demande une préparation en amont qu’il ne faut pas négliger.

En effet, la mise à l’herbe induit des perturbations chez les ruminants : le rumen renferme une population microbienne en équilibre avec le bol ruminal, appelé aussi substrat. Ce substrat est fonction de la composition chimique et physique de la ration. Tout changement d’alimentation entraîne une modification du substrat, avec une perturbation de la population microbienne pendant quinze jours. Cette perturbation sera d’autant plus forte que le changement alimentaire sera important. Il faut donc compter un mois pour retrouver l’équilibre optimal.

Des désordres métaboliques trop brutaux se répercutent sur les résultats de reproduction, aussi une transition alimentaire raisonné doit-elle être mise en place.

Gare à la reproduction !

Par rapport à la ration hivernale, les premières pousses d’herbes sont riches en azote soluble. Cet excès d’azote peut entraîner une alcalose (augmentation du pH ruminal) ayant pour conséquences des mortalités embryonnaires. Ce risque est élevé dans les sept premiers jours qui suivent la fécondation. Les incidences de ce facteur sont :

-       un allongement de l’intervalle vêlage-vêlage ;

-       et l’augmentation du nombre de vaches de vides.

Pour ces raisons, il faut donc limiter tout stress métabolique pour l’animal et réaliser une mise à l’herbe progressive.

Lors de la première semaine de pâturage, l’idéal serait de ne sortir les animaux qu’une partie de la journée. De plus, une distribution de fourrages à l’auge conséquente doit être faite les semaines suivantes (3/4 ration).

A minima, il faut mettre à disposition du fourrage sec, foin ou paille.

Il est important également d’apporter du sel pendant toute la période de pâturage (les animaux doivent en recevoir toute l’année), sans oublier une complémentation en magnésium à la mise à l’herbe, pour éviter la tétanie d’herbage.

Gestantes à la mise à l’herbe

Les échographies pleines/vides peuvent se faire à partir de 35 jours sur toutes les femelles, qu’elles aient été fécondées par insémination ou en monte naturelle.

Dans le cas de la monte naturelle, elles permettront de dater les saillies et donc d’estimer une date de vêlage. Cela pourra permettre de regrouper les femelles en lots homogènes pour une meilleure conduite et une gestion optimale (rationnement, surveillance des vêlages, etc).

Dans tous les cas, les échographies permettront d’être plus réactif pour éviter l’entretien à long terme de vaches improductives. En effet, si une vache est diagnostiquée vide avant la mise à l’herbe, il est possible de choisir de la remettre à la reproduction rapidement ou de la réformer, selon les objectifs de l’éleveur. L’inséminateur peur également diagnostiquer des futures naissances gémellaires demandant une attention particulière lors du vêlage.

Amélie Desprez, Elva Novia

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