Interview Serge Préveraud, président de la FNO
« La présence du loup est incompatible avec le pastoralisme »
Face aux attaques incessantes du loup, Serge Préveraud, le président de
la Fédération nationale ovine préconise de réguler la population du
prédateur. Ce qui permettra à l’Etat de faire des économies en cette
période de disette budgétaire.
la Fédération nationale ovine préconise de réguler la population du
prédateur. Ce qui permettra à l’Etat de faire des économies en cette
période de disette budgétaire.
Pour quelles raisons les attaques du loup sont elles de plus en plus fréquentes ?
Serge Préveraud : A partir du mois de juin, nous sommes dans une période où les brebis sont en estive et elles sont beaucoup plus exposées aux attaques du prédateur. Ce qu’il faut savoir aussi c’est que la population des loups se développe à la vitesse grand v tous les ans. Officiellement, il y a 200 individus en France, mais l’ordre de grandeur serait plus proche de 500 à 600. Non seulement il est plus présent dans les territoires où on le trouvait déjà, mais il a conquis de nouveaux espaces dans les Vosges et le Jura. Je ne cache pas que je m’interroge sur le résultat écologique recherché à propos du loup ou de l’ours. On a introduit ces bêtes dans les massifs au motif qu’il faut favoriser la biodiversité alors que nos anciens les ont éliminées pour préserver cette même biodiversité grâce aux activités pastorales.
Ne met-on pas sur le compte du loup les attaques des chiens errants ?
SP : Bien entendu qu’il y a des attaques de chiens errants. Mais les paysans savent faire la différence entre un chien qui bouscule un troupeau et un loup qui provoque des morsures profondes chez les brebis.
Les moyens de protection contre sont ils suffisants et adaptés ?
SP : Malgré la souscription massive de contrats de protection par les éleveurs, les attaques continuent d’augmenter, car le loup s’adapte. Il ne craint plus l’homme et s’approche de plus en plus des habitations. Par ailleurs les moyens de protection mis en place sont inapplicables dans les exploitations au système de production basé sur la gestion des troupeaux par lot, comme dans les zones nouvellement touchées. Certes un protocole d’intervention existe pour pouvoir se défendre quand les attaques se font sentir et chaque année est fixé un nombre de loups qu’il est possible de tuer. Mais ce protocole est extrêmement lourd et des autorisations doivent être demandées en préfecture avant de réaliser les tirs et il arrive souvent que les quotas de prélèvement ne soient pas remplis. Quant aux moyens de protection mis en place par les éleveurs, l’achat de chiens bergers, les fameux Patous par exemple, ils trouvent aussi leurs limites. En remplissant leur rôle de protection du troupeau, ces chines imposent aux autres usagers de l’espace (randonneurs, VTTistes, chasseurs…) de nouvelles contraintes. Ils sont source de conflits et les heurts se multiplient pendant la période d’estive.
Initiative professionnelle
Quelles solutions préconisez- vous ?
SP : La gestion du loup et des prédateurs a un coût non seulement pour les éleveurs mais aussi pour la société. La présence du loup est incompatible avec le pastoralisme. La solution est une régulation de l’espèce, à la hauteur des dégâts qu’elle occasionne. A une époque où tous les budgets sont serrés et où l’Etat cherche à faire des économies, il pourrait trouver facilement une dizaine de millions d’euros correspondant aux aides qu’il accorde aux éleveurs et aux mesures d’indemnisation. Sans parler de l’ours qui coûte 7 à 8 millions d’euros à la collectivité.
Comment avez-vous accueilli les propos de José Bové préconisant le recours plus fréquent aux tirs pour protéger les troupeaux ?
SP : Ses propos vont dans le bon sens. Mais pour nous son positionnement n’est pas nouveau. Il avait annoncé la couleur quand nous l’avons rencontré au Salon de l’Agriculture au début de l’année. Ce que je note surtout c’est qu’il est un professionnel de la communication. Pour ce qui nous concerne nous allons déjà solliciter un rendez-vous avec la ministre de l’Ecologie Delphine Batho et nous allons prendre prochainement des initiatives avec la FNSEA pour faire comprendre au grand public l’enjeu du problème.
Serge Préveraud : A partir du mois de juin, nous sommes dans une période où les brebis sont en estive et elles sont beaucoup plus exposées aux attaques du prédateur. Ce qu’il faut savoir aussi c’est que la population des loups se développe à la vitesse grand v tous les ans. Officiellement, il y a 200 individus en France, mais l’ordre de grandeur serait plus proche de 500 à 600. Non seulement il est plus présent dans les territoires où on le trouvait déjà, mais il a conquis de nouveaux espaces dans les Vosges et le Jura. Je ne cache pas que je m’interroge sur le résultat écologique recherché à propos du loup ou de l’ours. On a introduit ces bêtes dans les massifs au motif qu’il faut favoriser la biodiversité alors que nos anciens les ont éliminées pour préserver cette même biodiversité grâce aux activités pastorales.
Ne met-on pas sur le compte du loup les attaques des chiens errants ?
SP : Bien entendu qu’il y a des attaques de chiens errants. Mais les paysans savent faire la différence entre un chien qui bouscule un troupeau et un loup qui provoque des morsures profondes chez les brebis.
Les moyens de protection contre sont ils suffisants et adaptés ?
SP : Malgré la souscription massive de contrats de protection par les éleveurs, les attaques continuent d’augmenter, car le loup s’adapte. Il ne craint plus l’homme et s’approche de plus en plus des habitations. Par ailleurs les moyens de protection mis en place sont inapplicables dans les exploitations au système de production basé sur la gestion des troupeaux par lot, comme dans les zones nouvellement touchées. Certes un protocole d’intervention existe pour pouvoir se défendre quand les attaques se font sentir et chaque année est fixé un nombre de loups qu’il est possible de tuer. Mais ce protocole est extrêmement lourd et des autorisations doivent être demandées en préfecture avant de réaliser les tirs et il arrive souvent que les quotas de prélèvement ne soient pas remplis. Quant aux moyens de protection mis en place par les éleveurs, l’achat de chiens bergers, les fameux Patous par exemple, ils trouvent aussi leurs limites. En remplissant leur rôle de protection du troupeau, ces chines imposent aux autres usagers de l’espace (randonneurs, VTTistes, chasseurs…) de nouvelles contraintes. Ils sont source de conflits et les heurts se multiplient pendant la période d’estive.
Initiative professionnelle
Quelles solutions préconisez- vous ?
SP : La gestion du loup et des prédateurs a un coût non seulement pour les éleveurs mais aussi pour la société. La présence du loup est incompatible avec le pastoralisme. La solution est une régulation de l’espèce, à la hauteur des dégâts qu’elle occasionne. A une époque où tous les budgets sont serrés et où l’Etat cherche à faire des économies, il pourrait trouver facilement une dizaine de millions d’euros correspondant aux aides qu’il accorde aux éleveurs et aux mesures d’indemnisation. Sans parler de l’ours qui coûte 7 à 8 millions d’euros à la collectivité.
Comment avez-vous accueilli les propos de José Bové préconisant le recours plus fréquent aux tirs pour protéger les troupeaux ?
SP : Ses propos vont dans le bon sens. Mais pour nous son positionnement n’est pas nouveau. Il avait annoncé la couleur quand nous l’avons rencontré au Salon de l’Agriculture au début de l’année. Ce que je note surtout c’est qu’il est un professionnel de la communication. Pour ce qui nous concerne nous allons déjà solliciter un rendez-vous avec la ministre de l’Ecologie Delphine Batho et nous allons prendre prochainement des initiatives avec la FNSEA pour faire comprendre au grand public l’enjeu du problème.