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Presse agricole, rurale et cynégétique

La presse agricole, rurale et cynégétique, le seul média où l’info vient de la terre

Le SNPAR, Syndicat national de la presse agricole, rurale et cynégétique a tenu son congrès annuel à Clermont-Ferrand. L’occasion pour les 146 titres et leurs 103 éditeurs de se retrouver, d’échanger et de dessiner les orientations de demain.

Par Publié par Cédric Michelin
La presse agricole, rurale et cynégétique, le seul média où l’info vient de la terre

André Dremaux, président du syndicat a d'ailleurs souligné « les combats en cours pour faire reconnaître nos spécificités auprès de diverses instances ». Car la presse agricole, rurale et cynégétique, malgré son âge honorable, reste le parent pauvre de la presse française. Le maintien de certains de leurs droits est incertain... Malgré tout, elle reste encore et toujours un journalisme où l’on chausse les bottes pour se connecter à la terre. Comme tous les médias, et encore davantage que la presse généraliste, la presse spécialisée connaît des difficultés plus générales au secteur : hausse des tarifs postaux, du coût du papier, concurrence du numérique… Autant de points sur lesquels se penchent les éditeurs pour assurer la pérennité de l’information agricole, rurale et cynégétique de proximité. Ils vont, entre autres, renouveler leur campagne de communication « Le média connecté à la terre » et l’élargir à toute la presse technique et spécialisée (élevage, viticulture et chasse). Cette rencontre a également été l’occasion d’aborder la défiance du public à l’égard des médias.

En mal de confiance

D’après plusieurs études « 70 % des Français n’ont plus confiance dans les médias ». Au niveau mondial, ce mauvais score arrive à égalité avec celui de la Corée ! Les catégories populaires, les jeunes de moins de 35 ans et les peu diplômés sont les personnes les plus défiantes. Pour Eddy Fougier, politologue : « les Français ont davantage confiance dans les banques que dans les médias […] Aujourd’hui, la confiance spontanée est remise en cause à l’égard de la presse mais aussi vis-à-vis d’autres professions légitimes comme les médecins », cite le politologue. Quant à ceux qui accordent encore du crédit à la presse, leur perception les encourage à désigner la radio et la presse écrite comme étant les médias les plus crédibles.

L’info part en vrille

« La défiance à l’égard de la presse existe depuis le début du 17e siècle, relativise Eddy Fougier. Elle venait des élites car la presse était jugée être à l’origine des soulèvements sociaux ». Elle était considérée comme un outil au service du peuple jusqu’à ce fameux basculement. Les média sont désormais pris dans un étau. « L’avènement des chaînes d’infos en continu et la « BFMisation » du traitement de l’information ont très clairement provoqué cette cassure. Occuper l’espace télévisuel 24h/24 demande de « meubler » tout en étant réactif. L’absence de recul, la caricature, les raccourcis, l’information « spectacle » et la surmédiatisation ont créé un sentiment de déconnexion avec la réalité », analyse Eddy Fougier. Cependant, malgré cette défiance, encore 92 % des Français jugent le journaliste, utile et indispensable dans la lutte contre les fake-news*. Désormais, l’enjeu de la presse et de la presse spécialisée repose sur le développement d’un journalisme de solution. « Répondez aux questions de vos abonnés, donnez-leur des éléments concrets et vérifiez avant l’information immédiate ». Un défi sur lequel se penchent les différentes rédactions et le SNPAR.

Mélodie Comte

* informations truquées