La production de crémants en baisse d’au moins 30 % en 2017
La production française de vins de crémants sera en baisse de 30 % voire de 40 % cette année, a annoncé Franck Fichet, président de la Fédération nationale des producteurs de crémants le 13 septembre. Les raisons : le gel de la fin avril et l’été sec qui a réduit les volumes.

Le crémant français aura perdu au moins un tiers de sa production cette année. Depuis 2011, la production de crémants « connaît un déficit une année sur deux » et « parvient à peine à reconstituer les stocks », a indiqué Olivier Sohler, directeur de la fédération. Le marché des crémants étant actif, entre autres à l’export, une partie des raisins du vignoble de vins tranquilles sera prélevée pour produire du crémant, « pour ne pas perdre de marchés », selon Franck Fichet. En Alsace par exemple, le crémant, qui représente habituellement 24 % de la production totale de vin, devrait atteindre 28 %, a précisé Olivier Sohler.
Débouchés croissants à l’export
La qualité du millésime est en revanche bonne, avec un taux d’alcool plus élevé (10,5-11 % contre 8,5-10,5 % les autres années) et un taux élevé, mais équilibré, d’acidité.
La production annuelle de crémants, sur les huit appellations que compte la France (Alsace, Bourgogne, Loire, Bordeaux, Limoux, Jura, Die, par ordre d’importance en nombre d’hectolitres) s’est élevée à 87 millions de bouteilles en 2016.
Le crémant de Bourgogne (151.000 hectolitres produits en 2016) bénéficie de débouchés croissants à l’exportation, a signalé Pierre du Couédic, délégué général de l’interprofession régionale, l'UPECB, l'Union des producteurs et élaborateurs de Crémants de Bourgogne. L’export représente 34 % de la production, vers des marchés matures comme celui du Japon d’abord, puis vers les pays scandinaves, puis le Royaume-Uni et l’Allemagne. « L’export pourrait monter à 40 % de la production », selon Pierre du Couédic. Le crémant de Bourgogne se vend mieux au Royaume-Uni, une fois passé l’engouement du prosecco italien et du cava espagnol, les deux mousseux low cost favoris des consommateurs qui s’initient aux bulles.
La production de crémant de Loire (120.000 hectolitres produits en 2016), comme celle de Bourgogne, échappe à la baisse globale de la production de crémants en France. « Nous attendons une production de 126 .000 hectolitres, au moins égale à celle de l’an dernier », a indiqué Amandine Demersseman, chargé du projet « fines bulles » à la fédération viticole Anjou-Saumur. Des pans entiers du bassin viticole, tel celui du Haut Layon, ont été peu touchés par le gel d’avril et auront des volumes corrects, qui permettront de faire des réserves pour les années creuses, a-t-elle précisé. La Loire ainsi que l’Alsace expérimenteront l’outil du volume complémentaire individuel (le VCI) pour le crémant sur le millésime 2017. Par cet outil, les exploitations viticoles mettent en réserve une partie de leur vin en vue de pallier le déficit des années déficitaires. La Loire exporte 55 % de son crémant. Son premier marché est l’Allemagne, sur le créneau du hard discount.