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Conjoncture

La production mondiale accuse une forte baisse

Le vignoble mondial se rétrécit doucement et l’Union européenne en est
la principale responsable du fait de sa politique d’arrachages de vignes.
C’est ce que constate l’Organisation mondiale de la vigne et du vin.
Mais outre la baisse des surfaces, celle des rendements avec quatre
années successives de petites récoltes dans l’Union, devrait conduire à une
baisse de la production mondiale de plus de 10 millions d’hectolitres cette
année. Une analyse intéressante publiée à la vieille de la vente aux enchères des vins des Hospices de Beaune.
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Le 9 novembre, Federico Castellucci, directeur général de l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), a révélé les toutes premières notes de conjoncture sur la situation du vignoble et de sa production dans le monde. Ces dernières concluent à une érosion des surfaces mondiales de vignes de 70.000 hectares (ha) en 2010. C'est bien peu dans un vignoble de l’ordre de 7,5 millions d’hectares (Mha) mais cela renforce la tendance à la baisse de cette culture qui couvrait en moyenne, entre 1985 et 1990, 8,8 Mha. Et surtout, celle-ci est très localisée, essentiellement dans l’Union européenne sous l’effet de la politique d’arrachages de vignes dans le cadre de l’OCM vitivinicole. En effet, celle-ci conduirait en 2009/2010 à la disparition de pas moins de 54.000 ha de vignes si la légitimité de toutes les demandes de primes était reconnue.
L’Union européenne –en particulier la France, l’Italie et l’Espagne– oriente donc très majoritairement l’évolution de la taille du vignoble mondial. Parmi les autres grandes régions du monde cultivant la vigne, certaines ont connu une légère progression, notamment l’Argentine et le Chili, alors que le reste de l’Hémisphère Sud (Australie, Nouvelle Zélande, Afrique du Sud) régresserait. Le vignoble des Etats-Unis enregistre, au moins, un ralentissement de sa croissance et un flou artistique règne sur la conjoncture viticole chinoise.

Un marché équilibré ?



La baisse des surfaces n’explique pas seule celle de la production de vin en 2010 estimée par l’OIV à 10,7 millions d’hectolitres (Mhl) par rapport à 2009. L’organisation situe la production mondiale de vin 2010 dans une fourchette de 254,9 et 263,5 Mhl, soit une moyenne d’estimation de 259,2 Mhl, la plus faible de la décennie, excepté 2002 avec 257,1 Mhl.
Ce recul de production est largement lié à quatre années de faibles récoltes dans l’Union européenne, dont la vendange française, cette campagne. Les Etats-Unis accusent un recul sur 2009 avec 19,9 Mhl contre 21,96 Mhl, mais la vendange 2009 aux Etats-Unis avait été exceptionnelle. L’Australie perdrait près de 1 Mhl, pour cause de sécheresse, à 10,9 Mhl, l’Argentine effectuant, en revanche, une très belle vendange :16,25 Mhl contre 12,14 l’an dernier et une moyenne de 15 Mhl les années précédentes.
L’OIV –qui s’est déjà livrée à un exercice délicat dans ses appréciations de production– prend encore plus de risques s’agissant de la consommation. Deux scénarii peuvent être envisagés :
- le premier considérant qu’avec la sortie de crise, l’évolution tendancielle linéaire à la hausse de la consommation mondiale est retrouvée ;
- l’autre, moins optimiste, envisageant la poursuite, quoiqu'atténuée, des séquelles de cette crise.
L’OIV ouvre donc large la fourchette de ses estimations de consommation entre 232 et 247,6 Mhl, la moyenne se situant alors à 239,8 Mhl « avec une marge d’erreur deux fois plus importante que d’habitude » convient Federico Castellucci.
Si l’on admet ces prévisions provisoires encore susceptibles de larges ajustements, on parvient à un écart production/consommation de 19,2 millions de tonnes (Mt), dont le directeur général de l’OIV souligne qu’il ne s’agirait pas d’un excédent car participant à la couverture des besoins industriels : vinaigre, brandies et autres vermouths.





France


La récolte revue à 45,7 Mhl



Les dernières estimations de la vendange française ont été établies par Agreste au 1er novembre à 45,7 Mhl, en légère réduction par rapport à celles d'octobre (45,8 Mhl). La récolte serait donc inférieure de 6 % à la moyenne des cinq dernières années et de 2 % à celle de 2009. Elle serait de 22 Mhl pour les AOP ; 12,1 Mhl en potentiel de vins avec indication géographique ; 3,5 Mhl pour les autres vins et jus et de 8,1 Mhl pour les vins destinés à la production d'eaux-de-vie. Une succession d'événements climatiques depuis le printemps (sécheresse dans le sud, épisodes froids et humides et pression cryptogamique dans le Nord) sont la cause de cette faible récolte.







Cotations des vins


Un nouveau décret à l'examen



Un projet de décret relatif à la mise en place et au fonctionnement d'un nouveau dispositif de cotations des vins a été récemment examiné par le Conseil spécialisé de la filière viticole de FranceAgriMer. Demandé par la Commission européenne, ce « nouveau dispositif national de collecte des informations de transaction et de cotation a pour ambition de consolider » l'ancien procédé, précise FranceAgriMer. Ces cotations continueront à s'appuyer sur un système de visa et d'enregistrement des contrats d'achat de vin. « Une liste des produits concernés par le visa des transactions sera fixée par arrêté interministériel ». Par ailleurs, « les modalités de la communication des informations nécessaires à la réalisation et au mode de calcul des cotations seront établies par une décision du directeur de FranceAgriMer ». De plus, compte tenu de la spécificité des marchés des vins avec et sans indication géographique, des commissions de cotation pourront être mises en place en région.






Campagne 2009-2010


5,9 milliards d'euros de vins exportés





D'après FranceAgriMer, les exportations françaises de vins atteignent un montant de 5,9 milliards d'€ pour la campagne 2009-2010 (+0,7 % par rapport à 2008-2009) et de 3,2 milliards d'€ sur les sept derniers mois de l'année (+12 % par rapport à la même période en 2009). Cette hausse des exportations est essentiellement liée aux vins effervescents (+5 % en valeur et +9 % en volume pour 2009-2010). Les AOC progressent en volume (+3 %) mais pas en valeur (-3 %) à l'inverse des vins à indication géographique protégée et sans indication géographique (-1 % en volume et +3 % en valeur). Globalement, le prix de vente moyen est resté stable entre les campagnes 2008-2009 et 2009-2010, respectivement 4,57 €/l et 4,53 €/l.




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