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Clôture des Assises de l’eau

La profession agricole attend des mesures plus concrètes de la lôture des Assises de l’eau

Le 1er juillet, à l’occasion de la clôture de la deuxième session des Assises de l’eau, 23 mesures ont été présentées pour une meilleure gestion de l’eau. Si la profession agricole approuve une partie des actions envisagées elle demande à aller vers plus de concret.

Par Publié par Cédric Michelin
La profession agricole attend des mesures plus concrètes de la lôture des Assises de l’eau

La seconde session des Assises de l’eau s’est clôturée le 1er juillet. Les conclusions ont été présentées en présence de François de Rugy, ministre d’État, ministre de la Transition Ecologique et Solidaire, et d'Emmanuelle Wargon, secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition Ecologique et Solidaire. « Nous sommes passés d’un combat sur la qualité de l’eau, il y a 10 ans, à un combat sur la quantité », a souligné le ministre en introduction de la présentation. Il a aussi tenu à signaler que la situation était préoccupante. Il a ainsi appelé à ne plus considérer l’eau comme une ressource inépuisable.

Les 23 mesures qui ont émergé ont pour objectif principal de faire face aux dérèglements climatiques, notamment pour l’activité agricole. En aval de la clôture Didier Guillaume, ministre de l'Agriculture, s’est ainsi félicité des objectifs ambitieux que se fixe le gouvernement, pour améliorer la résilience et l’adaptation de l’agriculture face au changement climatique. Un point de vue partagé par la FNSEA et JA, François du Rugy a d’ailleurs mentionné le stockage de l’eau comme une solution, tout en appelant le monde agricole à un usage sobre de l’eau. « Tout l'éventail des solutions possibles doit être considéré : la recherche de sobriété et d'optimisation de l'utilisation de l'eau, les solutions de stockage ou de transfert, la transition écologique », a ainsi confirmé Didier Guillaume. Suite à ces annonces, la FNSEA et JA ont donc salué la reconnaissance de l’impact fort du changement climatique sur l’activité agricole, nécessitant la possibilité de stockage d’eau dans le cadre des projets de territoire pour la gestion de l’eau.

Approche réglementaire de la protection

Les deux organisations apprécient également l’encouragement des engagements contractuels comme les paiements pour services environnementaux pour la production d’eau potable, la lutte contre l’artificialisation et le renforcement des moyens alloués à la GEMAPI (gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations) pour limiter les impacts liés aux inondations.

La FNSEA et JA préviennent qu’ils resteront vigilants quant à l’application de ces mesures. D’autres mesures présentées concernent également directement le monde agricole. Pour les mettre en œuvre les Agences de l’eau apporteront un soutien financier à hauteur de 5,1 Md€ sur la période 2019/2024. Elles augmenteront à partir de 2020 leur soutien à l’agriculture biologique et plus généralement, l’ensemble de la redevance pour pollution diffuse contribuera à la transition agroécologique. Ces mesures concernent par exemple la préservation des zones humides et la protection des zones de captage, il s’agit, par exemple, de les protéger des pollutions diffuses en y favorisant l'agriculture biologique. De plus pour économiser la ressource et mieux la partager, le gouvernement se fixe l’objectif ambitieux de faire aboutir au moins 50 projets de territoire pour la gestion de l'eau (PTGE) d’ici 2022 et 100 d’ici 2027. L’objectif est de baisser les prélèvements d’eau de 10 % d’ici 2025 et de 25 % en 15 ans.

La FNSEA et JA regrettent que certaines de ces mesures manquent d’ambition et que d’autres risquent de pénaliser le monde agricole. Les deux organisations déplorent ainsi une approche trop règlementaire de protection des rivières et des milieux humides, ou encore la focalisation excessive sur un droit de préemption dans les zones de captage. Elles demandent ainsi des mesures plus concrètes.