La promotion passe par la communication

Depuis avril 2010, dix vignerons ont franchi le Rubicon et fait le choix de se regrouper au sein d’une association baptisée "Climats Côte chalonnaise". Cinq villages sont ainsi représentés, à savoir Bouzeron (Domaine Aubert et Paméla de Villaine), Givry (Domaine du Cellier aux moines, Domaine de la Ferté et Domaine Ragot), Mercurey (Château de Chamirey, Domaine de la Framboisière appartenant à la famille Faiveley et Domaine François Raquillet), Montagny (Domaine Stéphane Aladame) et Rully (Domaine Paul et Marie Jacqueson et Domaine Jean-Baptiste Ponsot). L’ambition de départ est simple : il s’agit de faire davantage connaître cette région viticole, riche de son histoire et de sa diversité, mais aussi de rassembler au sein de cette association des domaines qui partagent la même vision de leur métier. Des professionnels qui ont également une même conception de la recherche qualitative.

Servir une cause commune

En premier lieu, les dix membres de l’association tiennent à préciser que « nous ne sommes pas un syndicat bis. Nous démarrons notre association à dix. Nous n’avons pas vocation à devenir trop importants en nombre, car fonctionner avec un petit groupe permet d’avoir une unité de pensée ». Alors que nos dix vignerons se réunissent environ tous les deux mois pour échanger sur différents domaines, notamment techniques, leur ambition est bel et bien « de faire mieux connaître la Côte chalonnaise, particulièrement par l’intermédiaire de son histoire. Nous désirons contribuer à donner une identité forte à cette dernière, nous rendre là où la Côte chalonnaise n’est pas ou peu présente. Nous sommes des passionnés qui avons une réelle exigence qualitative ».
Au-delà de ces réunions en interne, l’association a la volonté de s’ouvrir sur l’extérieur. Ainsi, en septembre dernier, c’est au Sénat à Paris que les dix domaines avaient donné rendez-vous à différents prescripteurs, qu’il s’agisse de restaurateurs - notamment les étoilés -, de propriétaires de relais et châteaux, ou encore de sommeliers. Avec, à la clé, une franche réussite en présence de quatre-vingts professionnels amenés à découvrir cinquante vins des millésimes 2008 et 2009 ainsi qu’un millésime plus ancien. « C’est la première fois qu’une telle opération est réalisée en dehors de la Bourgogne. Nous avons constaté un réel intérêt de la part des dégustateurs pour notre démarche. Cette dégustation a permis de rencontrer des professionnels en toute décontraction puisque nous n’avions rien à leur vendre et que le cadre s’y prêtait idéalement. Ce fut à la fois convivial et intimiste, mais ce fut aussi une excellente occasion pour ces professionnels de mieux identifier les villages de la Côte chalonnaise et ses vins. Au final, cela doit servir la cause commune. Un tel résultat justifie à lui seul la création de notre association ».

Une histoire très présente dans le futur

Comme le soulignent les vignerons de l'association "Climats Côte chalonnaise", « la Côte chalonnaise est, en Bourgogne, celle qui offre le plus de variétés au niveau de ses vins. Géologiquement, il y a des variations très importantes ». Une démarche qui va, dans le futur, s’appuyer fortement sur des recherches historiques et archéologiques permettant aussi de mieux définir l’identité même de la Côte chalonnaise.

Faire savoir et savoir-faire

Forte d’un franc succès à l’occasion de la dégustation proposée au Sénat l’an passé, l’association a d’ores et déjà plusieurs projets en route. En premier lieu, l’expérience parisienne devrait être renouvelée. Encouragée par les retours très positifs suite à cet évènement proposé dans la capitale, l’association a d’ores et déjà dans l’idée d’organiser un autre rendez-vous de ce type. Avec, pour l’instant, une incertitude puisque nos vignerons hésitent entre traverser le Channel pour se rendre à Londres ou participer à Vinexpo du côté de Bordeaux. « Nous souhaitons nous installer dans deux lieux de qualité. Des lieux de préférence gratuits car nous disposons d’un budget modeste ». D’autres projets devraient également voir le jour, à l’image de la création d’un dossier de presse. Mais sans passer forcément par la naissance d’un site Internet. « Créer un site n’est pas très compliqué mais encore faut-il le faire vivre ». Un véritable travail de fond s’annonce : « il nous faut sensibiliser les prescripteurs, qu’ils soient journalistes, sommeliers, restaurateurs… ». Déjà, au mois de mars prochain, un journaliste de la presse nationale grand public se déplacera en Côte chalonnaise à l’invitation de l’association.