Elevage ovin
La « reconquête » par l’installation
Des agneaux néo-zélandais vendus à bas prix dans les supermarchés, des
conditionnalités excessives, des loups attaquant les troupeaux … La
coupe est pleine pour les éleveurs ovins qui pendant deux jours ont
discuté de l’avenir de leur profession. Et l’installation semble être le
remède à de nombreux maux.
conditionnalités excessives, des loups attaquant les troupeaux … La
coupe est pleine pour les éleveurs ovins qui pendant deux jours ont
discuté de l’avenir de leur profession. Et l’installation semble être le
remède à de nombreux maux.
« Une reconquête ». Le président de la Fédération nationale ovine compte taper fort pour secouer la profession. Pas question pour lui que les éleveurs restent « en convalescence », il est temps de « lever les freins à l’installation. » Serge Préveraud, le président de la Fédération nationale ovine (FNO), compte bien motiver ses troupes pendant ces deux jours de Congrès à Biarritz les 25 et 26 mai. Pour se faire, il préconise deux initiatives : un dispositif dénommé « 1001 projets ovins » consacré au travail de fonds pour susciter des vocations et aider à la création de troupeaux ainsi qu’un fonds d’investissement à l’installation qui devrait être mis en place d’ici quelques jours (un agrément de l’Autorité des marchés financiers est en cours). « Un outil formidable pour permettre aux moutonniers de parler d’égal à égal au moment de l’investissement », selon Serge Préveraud. Une initiative saluée par le sociologue François Purseigle, invité d’une table ronde. Celui-ci prône l’innovation dans le dispositif d’aide à l’installation en permettant la dissociation entre le capital foncier et le capital exploitation. Explications : les politiques publiques actuelles ne sont pensées, selon lui, que pour accompagner des modèles familiaux d’exploitation. Or, se développe une pluralité de modèles où la famille n’est plus au centre. « Cela implique qu’on accompagne le projet patrimonial et le projet d’entreprise », fait remarquer François Purseigle aux 300 éleveurs présents dans la salle. Mais, cela nécessite de repenser les organisations agricoles et les interprofessions pour mieux accompagner les jeunes agriculteurs. « Nous n’assistons pas à des processus de changement mais de coexistence », explique-t-il. Comme Serge Préveraud, le président des Jeunes agriculteurs croit lui aussi en l’avenir de la filière. Pour faire face à l’augmentation des matières premières, la complémentarité apparaît comme une solution : « imaginons par exemple, une complémentarité à l’échelle des territoires et pourquoi pas entre le végétale et l’animal », questionne François Thabuis, le président des JA. Des initiatives ont déjà émergé en France. A l’exemple de Philippe Lacube, éleveur ovin et restaurateur en Ariège qui propose des balades pédagogiques pour découvrir le pastoralisme, des animations à la ferme, etc. « Aujourd’hui mon fichier client c’est ma mine d’or », se targue-t-il. Cette démarche s’inscrit parfaitement dans le « produire autrement » prôné par Stéphane Le Foll selon Jean-Guillaume Bretenoux, conseiller technique au cabinet du ministre de l’Agriculture. Pour le président de la FNSEA, Xavier Beulin, il n’est pas possible de traiter l’agriculture comme d’autres secteurs industriels et économiques. « Produire autrement, ce n’est pas uniquement faire plaisir aux écologistes. Nous sommes attachés au modèle agricole, il faut trouver le bon schéma économique, tout en produisant mieux. »
Pac, conditionnalité, prédateurs…
Sur la Pac, la FNO revendique des mesures renforcées sur le volet financier et structurel. Les éleveurs veulent : une aide couplée renforcée, une gestion économique de l’herbe, le respect du zonage actuel, les mêmes soutiens dans le domaine de l’assurance récolte et revenus que les productions végétales et surtout une conditionnalité des aides « plus souples » pour 2013 et dans la nouvelle Pac en général. Stéphane Le Foll a annoncé, via une vidéo, que l’identification électronique des animaux sera repoussée à juin 2015. D’autre part, Serge Préveraud a fustigé les producteurs néo-zélandais et anglais qui ont vendu cet hiver de l’agneau à bas prix. « Cela démontre, malgré une baisse de l’offre mondiale, que rien n’est acquis et qu’il est nécessaire de se structurer et de se protéger », explique le président de la FNO. Il demande d’ailleurs à ce que l’ensemble des familles de la filière mette en avant la marque Viande ovine française (VOF). Le congrès de la FNO ne pouvait pas se finir sans discuter de la prédation. Sujet ultrasensible entre écologistes et agriculteurs mais aussi dû au regard bienveillant de la population envers ces espèces. Serge Préveraud a été formel : les éleveurs ne veulent « plus jamais la réintroduction de l’ours ». Par contre, le plan d’action national Loup 2013-2017 va « dans le bon sens » concernant l’autorisation des tirs de défense et le prélèvement de 24 loups mais la profession s’inquiète de l’application sur le terrain de ces mesures par l’administration. « L’élevage ovin n’est pas un problème mais une solution pour notre pays », conclut Serge Préveraud.
Pac, conditionnalité, prédateurs…
Sur la Pac, la FNO revendique des mesures renforcées sur le volet financier et structurel. Les éleveurs veulent : une aide couplée renforcée, une gestion économique de l’herbe, le respect du zonage actuel, les mêmes soutiens dans le domaine de l’assurance récolte et revenus que les productions végétales et surtout une conditionnalité des aides « plus souples » pour 2013 et dans la nouvelle Pac en général. Stéphane Le Foll a annoncé, via une vidéo, que l’identification électronique des animaux sera repoussée à juin 2015. D’autre part, Serge Préveraud a fustigé les producteurs néo-zélandais et anglais qui ont vendu cet hiver de l’agneau à bas prix. « Cela démontre, malgré une baisse de l’offre mondiale, que rien n’est acquis et qu’il est nécessaire de se structurer et de se protéger », explique le président de la FNO. Il demande d’ailleurs à ce que l’ensemble des familles de la filière mette en avant la marque Viande ovine française (VOF). Le congrès de la FNO ne pouvait pas se finir sans discuter de la prédation. Sujet ultrasensible entre écologistes et agriculteurs mais aussi dû au regard bienveillant de la population envers ces espèces. Serge Préveraud a été formel : les éleveurs ne veulent « plus jamais la réintroduction de l’ours ». Par contre, le plan d’action national Loup 2013-2017 va « dans le bon sens » concernant l’autorisation des tirs de défense et le prélèvement de 24 loups mais la profession s’inquiète de l’application sur le terrain de ces mesures par l’administration. « L’élevage ovin n’est pas un problème mais une solution pour notre pays », conclut Serge Préveraud.