La Région choisit Orange pour accélérer la commercialisation de la fibre optique
C'est signé, l’opérateur Orange commercialisera la fibre optique pour cinq départements de la région Bourgogne Franche-Comté pendant quinze ans. Saône-et-Loire, Côte-d'Or, Yonne, Nièvre et Jura s'étaient réunis au sein d'une Société Publique Locale (SPL) afin de lancer un appel d'offre commun. Le contrat a été signé le 13 février au ministère de l'Economie à Paris.

Ce mardi 13 février, au Ministère de l'Economie à Paris, André Accary, président de la SPL Bourgogne-Franche-Comté Numérique, et Stéphane Richard, PDG d'Orange, ont signé le contrat d'affermage d'une durée de quinze ans, en présence de Delphine Gény-Stephann, Secrétaire d'Etat auprès du Ministre de l'économie et des finances. Les cinq conseils Départementaux concernés étaient également représentés.
« Nous sommes réunis aujourd'hui pour engager une nouvelle étape du déploiement », se réjouissait André Accary. « Le numérique est l'affaire de tous, et particulièrement des départements ruraux. Nous le voyons bien lors de nos déplacements, c'est une question récurrente. Le haut débit conditionne complètement le développement de nos territoires. Ce n'est plus un outil mais une nécessité, indispensable pour garder nos emplois et en attirer d'autres. Et pour les habitants, c'est une solution. C'est avec un débit plus élevé que nous serons capables de faciliter le quotidien de chacun », a-t-il plaidé.
Cette démarche commune des cinq départements doit permettre d’aller plus « vite » pour construire des réseaux et surtout pour les commercialiser. C'est à la suite d'un appel d'offres qu'Orange a été désignée pour assurer cette prestation d'exploitation technique et commerciale des 388.000 nouvelles prises prévues dans ces cinq départements, avec 244.000 prises minimum garanties, plus de 310.000 prises prévues à l'horizon 2022 et 388.000 prises à terme. Cette opération bénéficiera de financements du plan Très haut débit. « Réunir cinq petits réseaux pour en faire un plus grand » n’est pas une fin en soi et n'hésite encore d’aller plus loin : « le lancement de cette première phase étant acquise, il faut désormais réfléchir à la deuxième. Il nous faudra ainsi recentrer nos investissements dans les zones les moins bien pourvues ». Pour l’heure, « nous avons d'abord déployé la fibre au cœur des villages et il fallait ensuite emmener la fibre à la maison (FttH, Fiber to the Home) », rappelait François Sauvadet, président du département de Côte d’Or.
La France pas si mal
Avant que la ministre ne dise un mot, Stéphane Richard, le PDG d'Orange, qualifiait ce Réseau d'Initiative Publique (RIP) comme « l'un des grands RIP à l'échelle nationale », rappelant au passage qu'Orange est déjà présent dans la région avec « déjà » 193.000 foyers connectés. Et le PDG de partir dans une petite digression pour plaider en faveur de la qualité de l'Internet en France : « On aime bien s'auto-flageller, dire que la France est en retard sur le très haut débit ou le mobile. Mais je dois vous dire que chez Deutsche Telekom, ce dossier est un cauchemar car ils n'en font pas et n'en ont jamais fait. Aujourd'hui, les allemands n'ont quasi pas de FttH alors qu'en France, nous en sommes à 8 millions d'habitants connectés. Nous sommes bien partis pour ne pas rater ce rendez-vous du très haut débit à l'horizon 2020-2022, pour devenir un des pays les mieux connectés d'Europe », soulignant la cohérence du Plan Très haut débit permettant « une complémentarité intelligente entre le privé et le public, sous l'égide des collectivités ».
30 Mo/s après 2022
Delphine Gény-Stephann, la secrétaire d'Etat, rappelait que « l'accélération du développement du numérique est une priorité du gouvernement ». Tout le monde devrait bénéficier d’une connexion de 8 mégabits/seconde d'ici à 2022, et la généralisation des 30 Mo/s ensuite.
« C'est une condition clé de notre développement économique. Sans cela, les volontés de cohésion territoriale seraient vaines. Pour ça, il faut pouvoir compter sur des infrastructures fiables et de qualité. La qualité de la connectivité ou celle du réseau mobile sont des arguments pour attirer. Tout cela requiert des investissements massifs. Le projet de ces cinq départements est ambitieux : avec vos opérations de montée en débit, plus de 425 villages ont été connectés en haut débit. Et ce seront 310.000 nouvelles prises d'ici à 2022. Dans le contexte délicat de nos finances publiques, cela traduit un vrai choix de nos collectivités publiques. Et il faut le saluer ».
Nicolas Richoffer à Paris