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Sécheresse 2018

La sécheresse, opportunité pour vider les stocks de poudre

Pour le think tank Agriculture Stratégies (ex-Momagri), la Commission européenne doit stopper les appels d’offres, afin d’envoyer un message de rareté au marché.

Par Publié par Cédric Michelin
La sécheresse, opportunité pour vider les stocks de poudre

Et si la sécheresse qu’a connue l’Europe cet été, était l’occasion, pour la filière laitière, de sortir de la crise ? Car un nuage noir perdure : les stocks de poudre à l’intervention que la Commission a accumulée à la sortie des quotas.

« La sécheresse est une opportunité à exploiter par la Commission européenne, soutient Frédéric Courleux, directeur des études du think tank Agriculture Stratégies. Elle doit arrêter de brader les stocks et ainsi envoyer un signal de rareté qui fera remonter les prix de la poudre. »

Les stocks pèsent toujours sur le prix de la poudre, qui demeure sous le niveau d’intervention. Par effet de cascade, ils empêchent les prix du lait payés aux producteurs de remonter significativement.

Pour Agriculture Stratégies, leur écoulement par adjudication (mécanismes permettant de revendre les stocks, à un prix inférieur au prix d’intervention, sous la forme d’appel d’offres) n’est plus pertinent. De plus, cela pourrait prendre « à ce rythme, au moins 2 ans supplémentaires », souligne le think tank dans une note. Faisant perdurer des prix bas.

Anticiper une demande supérieure

« Autant au printemps, on ne voyait pas un retournement de conjoncture et liquider les stocks était une solution. Mais aujourd’hui, via cet aléa climatique, une inversion de cycle se profile et le rythme d’écoulement des stocks publics est beaucoup plus faible qu’espéré. Il est urgent que la Commission révise sa stratégie, exhorte l’économiste. Plus elle réagira vite, plus vite le renversement de cycle s’opérera, et moins violent il sera. Nous sommes face à un cas d’école. »

Le scénario du think tank a comme point de départ la sécheresse estivale. Par manque de fourrage, la production laitière européenne devrait marquer le pas dans les prochains mois. C’est l’occasion pour la Commission d’envoyer un message de rareté au marché. En stoppant les appels d’offres, les acteurs comprendront qu’elle anticipe une demande supérieure à l’offre. Et, par suite, une remontée des prix.

« L’économie, c’est surtout de la confiance et des anticipations, explique Frédéric Courleux. En annonçant une suspension des adjudications, les prix devraient remonter. » Ainsi, ils ne pèseront plus autant sur les prix du lait payés au producteur.

Malgré la situation actuellement des stocks d’intervention, l’économiste tient à défendre ce dispositif. « La mauvaise gestion de la sortie des quotas par la Commission ne doit pas remettre en cause les outils d’intervention. » Seul doit être remis en cause la stratégie de la Commission. Et il poursuit : « Avec la sécheresse, la Commission a une chance unique de sortir du bourbier dans lequel elle s’est mise. » Mais le risque est également de tirer les prix du lait à la baisse dans une situation de crise liée à la sécheresse. Le bon dosage est donc subtil...

La sécheresse, opportunité pour vider les stocks de poudre

La sécheresse, opportunité pour vider les stocks de poudre

Et si la sécheresse qu’a connue l’Europe cet été, était l’occasion, pour la filière laitière, de sortir de la crise ? Car un nuage noir perdure : les stocks de poudre à l’intervention que la Commission a accumulée à la sortie des quotas.

« La sécheresse est une opportunité à exploiter par la Commission européenne, soutient Frédéric Courleux, directeur des études du think tank Agriculture Stratégies. Elle doit arrêter de brader les stocks et ainsi envoyer un signal de rareté qui fera remonter les prix de la poudre. »

Les stocks pèsent toujours sur le prix de la poudre, qui demeure sous le niveau d’intervention. Par effet de cascade, ils empêchent les prix du lait payés aux producteurs de remonter significativement.

Pour Agriculture Stratégies, leur écoulement par adjudication (mécanismes permettant de revendre les stocks, à un prix inférieur au prix d’intervention, sous la forme d’appel d’offres) n’est plus pertinent. De plus, cela pourrait prendre « à ce rythme, au moins 2 ans supplémentaires », souligne le think tank dans une note. Faisant perdurer des prix bas.

Anticiper une demande supérieure

« Autant au printemps, on ne voyait pas un retournement de conjoncture et liquider les stocks était une solution. Mais aujourd’hui, via cet aléa climatique, une inversion de cycle se profile et le rythme d’écoulement des stocks publics est beaucoup plus faible qu’espéré. Il est urgent que la Commission révise sa stratégie, exhorte l’économiste. Plus elle réagira vite, plus vite le renversement de cycle s’opérera, et moins violent il sera. Nous sommes face à un cas d’école. »

Le scénario du think tank a comme point de départ la sécheresse estivale. Par manque de fourrage, la production laitière européenne devrait marquer le pas dans les prochains mois. C’est l’occasion pour la Commission d’envoyer un message de rareté au marché. En stoppant les appels d’offres, les acteurs comprendront qu’elle anticipe une demande supérieure à l’offre. Et, par suite, une remontée des prix.

« L’économie, c’est surtout de la confiance et des anticipations, explique Frédéric Courleux. En annonçant une suspension des adjudications, les prix devraient remonter. » Ainsi, ils ne pèseront plus autant sur les prix du lait payés au producteur.

Malgré la situation actuellement des stocks d’intervention, l’économiste tient à défendre ce dispositif. « La mauvaise gestion de la sortie des quotas par la Commission ne doit pas remettre en cause les outils d’intervention. » Seul doit être remis en cause la stratégie de la Commission. Et il poursuit : « Avec la sécheresse, la Commission a une chance unique de sortir du bourbier dans lequel elle s’est mise. » Mais le risque est également de tirer les prix du lait à la baisse dans une situation de crise liée à la sécheresse. Le bon dosage est donc subtil...