Sicavyl Montchanin
La sentence est tombée
C'est vendredi, à la Z.A des Morands, dans une salle de l'atelier municipal des
Services Techniques de la ville de Montchanin que s'est tenue une
réunion décisive concernant l'avenir du site industriel détruit par
l'incendie.
Services Techniques de la ville de Montchanin que s'est tenue une
réunion décisive concernant l'avenir du site industriel détruit par
l'incendie.
Philippe Tournant, le PDG de Sicavyl est venu ce vendredi matin présenter le projet de réorganisation de l'entreprise aux salariés de l'usine de Montchanin. Il entendait faire son annonce d'abord au Comité d'Entreprise avant d'en informer l'ensemble des salariés; mais ceux-ci avaient emboîté le pas de leurs représentants pour s'inviter au C.E. Le PDG de l'entreprise a refusé de s'exprimer face aux salariés avant de pouvoir tenir son C.E; le bras de fer entre salariés et direction a duré 20 bonnes minutes jusqu'à la sortie des salariés de la salle mise à disposition par la mairie de Montchanin. Durant ces 20 minutes, les salariés ont pris connaissance de l'ordre du jour du C.E et ne voyaient pas la nécessité de devoir attendre la tenue du C.E. Un d'eux allant jusqu'à interpeler le PDG sur son projet, qui, selon ce salarié serait une décision de fermeture définitive du site car certains acteurs de la filière auraient déjà parlé cette possibilité. Le PDG est resté campé sur ses positions et s'est refusé à tout commentaire avant la tenue du C.E arguant le fait qu'on "ne pourra pas me reprocher de ne pas faire de formalisme car il est nécessaire de respecter les démarches. J'ai accepté de vous présenter directement ce projet alors que je n'ai aucune obligation à le faire, j'aurai pu me contenter de ne le communiquer qu'à vos représentants du personnel qui vous l'auraient présenté à leur tour".
Après avoir tenu le C.E préliminaire à toute annonce, la porte de la salle s'est enfin ouverte pour les salariés présents ce vendredi ainsi que pour le Maire de Montchanin, Jean-Yves Vernochet. Pendant plus de deux heures, les salariés ont écouté la proposition et ont échangé avec leur PDG. A leur sortie, c'était l'abattement général pour les salariés; les craintes se sont confirmées et la reconstruction espérée ne verra jamais le jour.
Philippe Tournant s'est ensuite adressé à la presse pour présenter et préciser le projet envisagé. "Je suis venu dans le cadre d'un Comité d'Entreprise faisant suite à un Comité Central d'Entreprise tenu hier à Migennes. Il s'agit d'un projet de réorganisation de l'usine de 3eme transformation de l'entreprise Sicavyl accompagné d'un Plan de Sauvegarde de l'Emploi. J'ai tenu à l'exposer directement aux salariés; il s'agit d'un projet contraint par des raisons économiques liées aux charges d'une délocalisation et des problèmes techniques liés à l'éloignement de l'abattoir de Migennes. Tout reconstruire prendrait 18 mois et il a semblé plus judicieux de programmer la construction d'une nouvelle usine à proximité de l'abattoir. Il nous a paru difficile de faire autrement qu'un plan social. Celui-ci propose une mobilité pour 23 postes d'ici à la fin de l'année sur le site de Migennes. La priorité est donnée au personnel de Montchanin pour couvrir ces postes. Pour les autres, il y aura un accompagnement pour retrouver un emploi. A la suite de l'incendie, Arnaud Montebourg, Ministre du Redressement productif était venu sur le site et m'avait invité à Bercy pour le tenir au courant du dossier. Je m'y suis engagé et je l'ai appelé hier, ses services ont le dossier et l'étudient avec intérêt" a confirmé le PDG de Sicavyl avant de reprendre la direction de l'Yonne.
Pour Géraldine Caprioli, secrétaire du C.E et membre titulaire du C.C.E, cette décision est très dure; "c'est la deuxième épreuve après l'incendie de l'usine, ça fait très mal. Il n'y aura pas de reconstruction de l'usine, des mutations et un reclassement sont proposés pour une partie du personnel, je suis vraiment anéantie. Il y aura deux autres réunions les 21 et 23 août prochains à Migennes mais le couperet est tombé et cela fait mal".
Accompagnée de Maria Duarte, trésorière du C.E, la jeune femme s'était rendue hier dans l'Yonne pour assister au C.C.E; toutes deux ont encaissé le coup et le chemin du retour vers Montchanin a été douloureux. "Après une telle annonce, il n'était vraiment pas évident de reprendre la route; cette annonce de mutation pour certains et de licenciement avec accompagnement pour les autres, a été un vrai coup de massue, le deuxième après l'incendie", nous ont confié les deux représentantes du personnel. "Nous sommes actuellement tous au chômage partiel, et cette annonce va nous fragiliser encore un peu plus".
Pour le Maire de Montchanin, Jean-Yves Vernochet cette annonce de fermeture du site est "la démonstration que l'Economique a pris le pas sur l'Humain, on ne tient pas compte des 60 familles qui vont subir ce coup dur. Je suis dépité quant à la décision de délocaliser toute l'activité de l'usine de Montchanin vers Migennes".
Présentant le communiqué de presse qu'il a signé conjointement avec Christophe Siruge, Député de la circonscription et Jean-Claude Lagrange, Président de la CCM, l'édile montchaninois déplore ce plan de licenciement où les offres d'accompagnement sont jugées "grandement insuffisantes". Arguant aussi le fait que "les assurances ne manqueront pas de couvrir une grand part du sinistre, il s'agit d'un plan stratégique de l'entreprise de recentrer ses moyens sur le site de Migennes. Dès lors il doit donner lieu à une indemnisation des salariés à hauteur de la lourde incidence pour leur vie personnelle d'autant plus qu'aucune offre immédiate ne leur est désormais faite d'une activité quelconque".
Avant de quitter le PDG de Sicavyl, Jean-Yves Vernochet lui a demandé "une prime extra-légale" pour les salariés qui ont des maisons à payer, des crédits à rembourser.
"C'est un sale coup pour Montchanin" a ajouté le maire qui dès à présent va contacter les services de la sous-préfecture pour nettoyer le site et entamer les travaux de dépollution car les sous-sols ont subi des dégâts à la suite de l'incendie.
Après avoir tenu le C.E préliminaire à toute annonce, la porte de la salle s'est enfin ouverte pour les salariés présents ce vendredi ainsi que pour le Maire de Montchanin, Jean-Yves Vernochet. Pendant plus de deux heures, les salariés ont écouté la proposition et ont échangé avec leur PDG. A leur sortie, c'était l'abattement général pour les salariés; les craintes se sont confirmées et la reconstruction espérée ne verra jamais le jour.
Philippe Tournant s'est ensuite adressé à la presse pour présenter et préciser le projet envisagé. "Je suis venu dans le cadre d'un Comité d'Entreprise faisant suite à un Comité Central d'Entreprise tenu hier à Migennes. Il s'agit d'un projet de réorganisation de l'usine de 3eme transformation de l'entreprise Sicavyl accompagné d'un Plan de Sauvegarde de l'Emploi. J'ai tenu à l'exposer directement aux salariés; il s'agit d'un projet contraint par des raisons économiques liées aux charges d'une délocalisation et des problèmes techniques liés à l'éloignement de l'abattoir de Migennes. Tout reconstruire prendrait 18 mois et il a semblé plus judicieux de programmer la construction d'une nouvelle usine à proximité de l'abattoir. Il nous a paru difficile de faire autrement qu'un plan social. Celui-ci propose une mobilité pour 23 postes d'ici à la fin de l'année sur le site de Migennes. La priorité est donnée au personnel de Montchanin pour couvrir ces postes. Pour les autres, il y aura un accompagnement pour retrouver un emploi. A la suite de l'incendie, Arnaud Montebourg, Ministre du Redressement productif était venu sur le site et m'avait invité à Bercy pour le tenir au courant du dossier. Je m'y suis engagé et je l'ai appelé hier, ses services ont le dossier et l'étudient avec intérêt" a confirmé le PDG de Sicavyl avant de reprendre la direction de l'Yonne.
Pour Géraldine Caprioli, secrétaire du C.E et membre titulaire du C.C.E, cette décision est très dure; "c'est la deuxième épreuve après l'incendie de l'usine, ça fait très mal. Il n'y aura pas de reconstruction de l'usine, des mutations et un reclassement sont proposés pour une partie du personnel, je suis vraiment anéantie. Il y aura deux autres réunions les 21 et 23 août prochains à Migennes mais le couperet est tombé et cela fait mal".
Accompagnée de Maria Duarte, trésorière du C.E, la jeune femme s'était rendue hier dans l'Yonne pour assister au C.C.E; toutes deux ont encaissé le coup et le chemin du retour vers Montchanin a été douloureux. "Après une telle annonce, il n'était vraiment pas évident de reprendre la route; cette annonce de mutation pour certains et de licenciement avec accompagnement pour les autres, a été un vrai coup de massue, le deuxième après l'incendie", nous ont confié les deux représentantes du personnel. "Nous sommes actuellement tous au chômage partiel, et cette annonce va nous fragiliser encore un peu plus".
Pour le Maire de Montchanin, Jean-Yves Vernochet cette annonce de fermeture du site est "la démonstration que l'Economique a pris le pas sur l'Humain, on ne tient pas compte des 60 familles qui vont subir ce coup dur. Je suis dépité quant à la décision de délocaliser toute l'activité de l'usine de Montchanin vers Migennes".
Présentant le communiqué de presse qu'il a signé conjointement avec Christophe Siruge, Député de la circonscription et Jean-Claude Lagrange, Président de la CCM, l'édile montchaninois déplore ce plan de licenciement où les offres d'accompagnement sont jugées "grandement insuffisantes". Arguant aussi le fait que "les assurances ne manqueront pas de couvrir une grand part du sinistre, il s'agit d'un plan stratégique de l'entreprise de recentrer ses moyens sur le site de Migennes. Dès lors il doit donner lieu à une indemnisation des salariés à hauteur de la lourde incidence pour leur vie personnelle d'autant plus qu'aucune offre immédiate ne leur est désormais faite d'une activité quelconque".
Avant de quitter le PDG de Sicavyl, Jean-Yves Vernochet lui a demandé "une prime extra-légale" pour les salariés qui ont des maisons à payer, des crédits à rembourser.
"C'est un sale coup pour Montchanin" a ajouté le maire qui dès à présent va contacter les services de la sous-préfecture pour nettoyer le site et entamer les travaux de dépollution car les sous-sols ont subi des dégâts à la suite de l'incendie.