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Solitude du dirigeant

La solitude du dirigeant est une réalité, souvent mal vécue

En juin, Olivier Torrès, enseignant et chercheur à Montpellier, intervenait lors de la session de la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire sur la délicate question de la santé et de la solitude du dirigeant, auxquelles les chefs d’exploitations agricoles n’échappent pas… Retour sur les enseignements à retenir.


 

La solitude du dirigeant est une réalité, souvent mal vécue

En 2016, BPIFrance Le Lab réalisait une étude unique en son genre, intitulée "Vaincre les solitudes du dirigeant", puisqu’elle s’intéressait à une population qui fait rarement l’objet d’études, notamment en France, et qui, pourtant, intéresse un très grand nombre de personnes.

Professeur à l’Université et à Montpellier business school et fondateur d’Amarok, l’observatoire Santé des dirigeants, Olivier Torrès a tout naturellement parrainé l’étude, la plus importante jamais réalisée sur ce thème. En effet, pour lui, « la santé du dirigeant est la première valeur immatérielle de l’entreprise », comme il le rappelait lors de son intervention, très remarquée, durant la session de la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire en juin à Jalogny. S’il se définit comme un PMIste - « je m’intéresse aux PME, aux indépendants : artisans, commerçants, agriculteurs, professions libérales… » - c’est sans aucun doute parce que ce secteur est manifestement ignoré de la très large majorité des économistes, tournés vers la seule macro-économie et les grands groupes.

Une réalité mal perçue

Pourtant, en France, les TPE - exploitants agricoles et viticoles compris - c’est dix millions d’emplois contre "seulement" 5,5 dans la fonction publique et 4,5 dans les grandes entreprises. C’est aussi 50 à 55 % du PIB ! Et « dans une PME ou une TPE, il n’y a ni de DRH, ni Dir Com… Le modèle est différent et il n’est jamais ou très peu étudié ou abordé ». Et les exemples ne manquent pas pour illustrer ses propos.

Dans ce contexte, « "je n’ai pas le temps d’être malade" me confie la plupart des chefs d’entreprise rencontrés. "Pas le droit" complètent d’autres encore… Partout, la question de la santé est évacuée alors même que c’est - et de loin ! - le premier capital immatériel de la PME ! », insistait Olivier Torrès, à Jalogny, lors de la session de la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire. « Et plus la taille de l’entreprise est petite et plus cela est vrai ». Seul, le dirigeant doit faire face au stress, à la surcharge de travail, à l’incertitude et bien entendu à la solitude.

Des conséquences lourdes

Isolement, burn-out, suicide patronal… Face à l’anxiété, au pessimisme, « il faut parler et valoriser les facteurs salutogènes que sont le sentiment de maîtrise de son destin, l’endurance, l’optimisme… ». « Les indépendants ont des hauts très hauts et des bas très bas… », poursuivait le chercheur plaidant pour l’instauration de « filets de sécurité » et soulignant la nécessité de « faire avancer la question de la souffrance patronale ».

Et les chiffres de l’étude de BPIFrance illustrent la réalité de son propos… Citons-en deux, complémentaires :

-       45 % des dirigeants de PME et d’ETI se sentent isolés ;

-       3 dirigeants de PME et d’ETI sur 4 aspirent à être plus et mieux entourés.

Des solitudes lourdes à vivre

En clair, on est souvent bien seul au sommet… L’étude de BPIFrance Le Lab a porté sur rien moins que 2.400 dirigeants de PME et ETI. Et un sur deux reconnaît se sentir isolé. L’étude met en lumière et décrypte les facteurs méconnus de solitude. Elle vise surtout à montrer que la solitude du dirigeant est une pathologie de l’entreprise, et qu’il existe de nombreuses mesures pour la combattre.

L’étude pointe deux causes principales au sentiment d’isolement du dirigeant :

-       d’une part, la complexité croissante de l’environnement économique (concurrence, conjoncture, réglementation) ;

-       d’autre part, l’exercice du pouvoir et des responsabilités.

Les deux facteurs étant d’ailleurs liés : la complexité et l’imprévisibilité de l’environnement rendent la prise de décision plus difficile…

Parmi les autres facteurs à prendre en compte, les chefs d’entreprises citent pêle-mêle le manque de reconnaissance sociale, les préjugés et la défiance à l’égard des dirigeants, les difficultés de recrutement ou encore le manque de soutien et de relais dans l’entreprise.

Il n’y a pas "une" solitude, mais bien "des" solitudes du dirigeant, et cela, en dépit de causes communes. Ainsi, l’étude de BPIFrance Le Lab identifie-t-elle sept formes de solitude du dirigeant, chacune ayant ses sources propres et donc leurs remèdes spécifiques :

·       solitude dans la décision ;

·       solitude statutaire ;

·       solitude relationnelle ;

·       solitude professionnelle ;

·       solitude situationnelle ;

·       solitude existentielle ;

·       solitude collective.

Pas de fatalité

Les auteurs de l’étude analysent ensuite les comportements et les actions que les dirigeants rencontrés ont mis en œuvre pour tenter de vaincre leur isolement : l’adhésion à des réseaux (45 % des réponses), le recours aux conseils externes (35 %), la participation à des foires et salons (32 %), l’activité syndicale (28 %)…

« Vous devez rompre l’isolement », campait Olivier Torrès, lui pour qui, « en agriculture, le taux de syndicalisation est élevé, et c’est une chance. Et si vous n’êtes pas syndiqué, alors syndiquez-vous sans tarder pour rompre votre solitude ! Et si vous ne vous syndiquez pas, alors rejoignez un groupe d’entrepreneurs, une association… ».

Ainsi, l’étude rappelle-t-elle qu’à un niveau individuel, rompre son isolement repose avant tout sur une volonté personnelle : accepter de partager le pouvoir (parfois le capital et la décision, comme au sein d’une société agricole), savoir s’entourer et recourir à des conseils extérieurs… A cet égard, la politique d’audits telle que mise en place dans le département était saluée par l’enseignant chercheur, comme une solution qui permet de rompre l’isolement et de prendre du recul.

La solitude du dirigeant est une réalité, souvent mal vécue

La solitude du dirigeant est une réalité, souvent mal vécue

En 2016, BPIFrance Le Lab réalisait une étude unique en son genre, intitulée "Vaincre les solitudes du dirigeant", puisqu’elle s’intéressait à une population qui fait rarement l’objet d’études, notamment en France, et qui, pourtant, intéresse un très grand nombre de personnes.

Professeur à l’Université et à Montpellier business school et fondateur d’Amarok, l’observatoire Santé des dirigeants, Olivier Torrès a tout naturellement parrainé l’étude, la plus importante jamais réalisée sur ce thème. En effet, pour lui, « la santé du dirigeant est la première valeur immatérielle de l’entreprise », comme il le rappelait lors de son intervention, très remarquée, durant la session de la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire en juin à Jalogny. S’il se définit comme un PMIste - « je m’intéresse aux PME, aux indépendants : artisans, commerçants, agriculteurs, professions libérales… » - c’est sans aucun doute parce que ce secteur est manifestement ignoré de la très large majorité des économistes, tournés vers la seule macro-économie et les grands groupes.

Une réalité mal perçue

Pourtant, en France, les TPE - exploitants agricoles et viticoles compris - c’est dix millions d’emplois contre "seulement" 5,5 dans la fonction publique et 4,5 dans les grandes entreprises. C’est aussi 50 à 55 % du PIB ! Et « dans une PME ou une TPE, il n’y a ni de DRH, ni Dir Com… Le modèle est différent et il n’est jamais ou très peu étudié ou abordé ». Et les exemples ne manquent pas pour illustrer ses propos.

Dans ce contexte, « "je n’ai pas le temps d’être malade" me confie la plupart des chefs d’entreprise rencontrés. "Pas le droit" complètent d’autres encore… Partout, la question de la santé est évacuée alors même que c’est - et de loin ! - le premier capital immatériel de la PME ! », insistait Olivier Torrès, à Jalogny, lors de la session de la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire. « Et plus la taille de l’entreprise est petite et plus cela est vrai ». Seul, le dirigeant doit faire face au stress, à la surcharge de travail, à l’incertitude et bien entendu à la solitude.

Des conséquences lourdes

Isolement, burn-out, suicide patronal… Face à l’anxiété, au pessimisme, « il faut parler et valoriser les facteurs salutogènes que sont le sentiment de maîtrise de son destin, l’endurance, l’optimisme… ». « Les indépendants ont des hauts très hauts et des bas très bas… », poursuivait le chercheur plaidant pour l’instauration de « filets de sécurité » et soulignant la nécessité de « faire avancer la question de la souffrance patronale ».

Et les chiffres de l’étude de BPIFrance illustrent la réalité de son propos… Citons-en deux, complémentaires :

-       45 % des dirigeants de PME et d’ETI se sentent isolés ;

-       3 dirigeants de PME et d’ETI sur 4 aspirent à être plus et mieux entourés.

Des solitudes lourdes à vivre

En clair, on est souvent bien seul au sommet… L’étude de BPIFrance Le Lab a porté sur rien moins que 2.400 dirigeants de PME et ETI. Et un sur deux reconnaît se sentir isolé. L’étude met en lumière et décrypte les facteurs méconnus de solitude. Elle vise surtout à montrer que la solitude du dirigeant est une pathologie de l’entreprise, et qu’il existe de nombreuses mesures pour la combattre.

L’étude pointe deux causes principales au sentiment d’isolement du dirigeant :

-       d’une part, la complexité croissante de l’environnement économique (concurrence, conjoncture, réglementation) ;

-       d’autre part, l’exercice du pouvoir et des responsabilités.

Les deux facteurs étant d’ailleurs liés : la complexité et l’imprévisibilité de l’environnement rendent la prise de décision plus difficile…

Parmi les autres facteurs à prendre en compte, les chefs d’entreprises citent pêle-mêle le manque de reconnaissance sociale, les préjugés et la défiance à l’égard des dirigeants, les difficultés de recrutement ou encore le manque de soutien et de relais dans l’entreprise.

Il n’y a pas "une" solitude, mais bien "des" solitudes du dirigeant, et cela, en dépit de causes communes. Ainsi, l’étude de BPIFrance Le Lab identifie-t-elle sept formes de solitude du dirigeant, chacune ayant ses sources propres et donc leurs remèdes spécifiques :

·       solitude dans la décision ;

·       solitude statutaire ;

·       solitude relationnelle ;

·       solitude professionnelle ;

·       solitude situationnelle ;

·       solitude existentielle ;

·       solitude collective.

Pas de fatalité

Les auteurs de l’étude analysent ensuite les comportements et les actions que les dirigeants rencontrés ont mis en œuvre pour tenter de vaincre leur isolement : l’adhésion à des réseaux (45 % des réponses), le recours aux conseils externes (35 %), la participation à des foires et salons (32 %), l’activité syndicale (28 %)…

« Vous devez rompre l’isolement », campait Olivier Torrès, lui pour qui, « en agriculture, le taux de syndicalisation est élevé, et c’est une chance. Et si vous n’êtes pas syndiqué, alors syndiquez-vous sans tarder pour rompre votre solitude ! Et si vous ne vous syndiquez pas, alors rejoignez un groupe d’entrepreneurs, une association… ».

Ainsi, l’étude rappelle-t-elle qu’à un niveau individuel, rompre son isolement repose avant tout sur une volonté personnelle : accepter de partager le pouvoir (parfois le capital et la décision, comme au sein d’une société agricole), savoir s’entourer et recourir à des conseils extérieurs… A cet égard, la politique d’audits telle que mise en place dans le département était saluée par l’enseignant chercheur, comme une solution qui permet de rompre l’isolement et de prendre du recul.

La solitude du dirigeant est une réalité, souvent mal vécue

La solitude du dirigeant est une réalité, souvent mal vécue

En 2016, BPIFrance Le Lab réalisait une étude unique en son genre, intitulée "Vaincre les solitudes du dirigeant", puisqu’elle s’intéressait à une population qui fait rarement l’objet d’études, notamment en France, et qui, pourtant, intéresse un très grand nombre de personnes.

Professeur à l’Université et à Montpellier business school et fondateur d’Amarok, l’observatoire Santé des dirigeants, Olivier Torrès a tout naturellement parrainé l’étude, la plus importante jamais réalisée sur ce thème. En effet, pour lui, « la santé du dirigeant est la première valeur immatérielle de l’entreprise », comme il le rappelait lors de son intervention, très remarquée, durant la session de la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire en juin à Jalogny. S’il se définit comme un PMIste - « je m’intéresse aux PME, aux indépendants : artisans, commerçants, agriculteurs, professions libérales… » - c’est sans aucun doute parce que ce secteur est manifestement ignoré de la très large majorité des économistes, tournés vers la seule macro-économie et les grands groupes.

Une réalité mal perçue

Pourtant, en France, les TPE - exploitants agricoles et viticoles compris - c’est dix millions d’emplois contre "seulement" 5,5 dans la fonction publique et 4,5 dans les grandes entreprises. C’est aussi 50 à 55 % du PIB ! Et « dans une PME ou une TPE, il n’y a ni de DRH, ni Dir Com… Le modèle est différent et il n’est jamais ou très peu étudié ou abordé ». Et les exemples ne manquent pas pour illustrer ses propos.

Dans ce contexte, « "je n’ai pas le temps d’être malade" me confie la plupart des chefs d’entreprise rencontrés. "Pas le droit" complètent d’autres encore… Partout, la question de la santé est évacuée alors même que c’est - et de loin ! - le premier capital immatériel de la PME ! », insistait Olivier Torrès, à Jalogny, lors de la session de la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire. « Et plus la taille de l’entreprise est petite et plus cela est vrai ». Seul, le dirigeant doit faire face au stress, à la surcharge de travail, à l’incertitude et bien entendu à la solitude.

Des conséquences lourdes

Isolement, burn-out, suicide patronal… Face à l’anxiété, au pessimisme, « il faut parler et valoriser les facteurs salutogènes que sont le sentiment de maîtrise de son destin, l’endurance, l’optimisme… ». « Les indépendants ont des hauts très hauts et des bas très bas… », poursuivait le chercheur plaidant pour l’instauration de « filets de sécurité » et soulignant la nécessité de « faire avancer la question de la souffrance patronale ».

Et les chiffres de l’étude de BPIFrance illustrent la réalité de son propos… Citons-en deux, complémentaires :

-       45 % des dirigeants de PME et d’ETI se sentent isolés ;

-       3 dirigeants de PME et d’ETI sur 4 aspirent à être plus et mieux entourés.

Des solitudes lourdes à vivre

En clair, on est souvent bien seul au sommet… L’étude de BPIFrance Le Lab a porté sur rien moins que 2.400 dirigeants de PME et ETI. Et un sur deux reconnaît se sentir isolé. L’étude met en lumière et décrypte les facteurs méconnus de solitude. Elle vise surtout à montrer que la solitude du dirigeant est une pathologie de l’entreprise, et qu’il existe de nombreuses mesures pour la combattre.

L’étude pointe deux causes principales au sentiment d’isolement du dirigeant :

-       d’une part, la complexité croissante de l’environnement économique (concurrence, conjoncture, réglementation) ;

-       d’autre part, l’exercice du pouvoir et des responsabilités.

Les deux facteurs étant d’ailleurs liés : la complexité et l’imprévisibilité de l’environnement rendent la prise de décision plus difficile…

Parmi les autres facteurs à prendre en compte, les chefs d’entreprises citent pêle-mêle le manque de reconnaissance sociale, les préjugés et la défiance à l’égard des dirigeants, les difficultés de recrutement ou encore le manque de soutien et de relais dans l’entreprise.

Il n’y a pas "une" solitude, mais bien "des" solitudes du dirigeant, et cela, en dépit de causes communes. Ainsi, l’étude de BPIFrance Le Lab identifie-t-elle sept formes de solitude du dirigeant, chacune ayant ses sources propres et donc leurs remèdes spécifiques :

·       solitude dans la décision ;

·       solitude statutaire ;

·       solitude relationnelle ;

·       solitude professionnelle ;

·       solitude situationnelle ;

·       solitude existentielle ;

·       solitude collective.

Pas de fatalité

Les auteurs de l’étude analysent ensuite les comportements et les actions que les dirigeants rencontrés ont mis en œuvre pour tenter de vaincre leur isolement : l’adhésion à des réseaux (45 % des réponses), le recours aux conseils externes (35 %), la participation à des foires et salons (32 %), l’activité syndicale (28 %)…

« Vous devez rompre l’isolement », campait Olivier Torrès, lui pour qui, « en agriculture, le taux de syndicalisation est élevé, et c’est une chance. Et si vous n’êtes pas syndiqué, alors syndiquez-vous sans tarder pour rompre votre solitude ! Et si vous ne vous syndiquez pas, alors rejoignez un groupe d’entrepreneurs, une association… ».

Ainsi, l’étude rappelle-t-elle qu’à un niveau individuel, rompre son isolement repose avant tout sur une volonté personnelle : accepter de partager le pouvoir (parfois le capital et la décision, comme au sein d’une société agricole), savoir s’entourer et recourir à des conseils extérieurs… A cet égard, la politique d’audits telle que mise en place dans le département était saluée par l’enseignant chercheur, comme une solution qui permet de rompre l’isolement et de prendre du recul.

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