La station s’impose
Une douzaine de veaux pour l’étranger
Huit veaux ont ainsi dépassé ce seuil. Trois ont été achetés par des élevages saône-et-loiriens. Deux ont été acquis par la société Simon Génétic pour le compte d’éleveurs irlandais. Un autre a été acheté par Charolais Horizon. Enfin, les deux derniers rejoindront des élevages de la Nièvre et du Cantal.
A l’opposé, les veaux adjugés à la mise à prix représentent plus du tiers des ventes. Entre les deux, une bonne moitié des animaux ont été adjugés entre 2.520 et 3.940 €. Venus tout spécialement de République tchèque, les représentants de la société Adaz - qui étaient venus s’approvisionner une première fois l’an dernier (lire notre édition du 6 février dernier) - se sont portés acquéreurs de dix reproducteurs aux enchères dans une fourchette de prix allant de 2.500 à 3.460 €.
En comptant les deux ventes pour l’Irlande, ce sont ainsi une douzaine de veaux qui vont partir pour l’étranger. Les autres vont se répartir dans onze départements différents : ceux du bassin charollais certes, mais aussi le Cantal, l’Aveyron, la Haute-Saône, le Rhône, la Drôme, le Cher et la Creuse.
Tout le monde a mouillé la chemise !
Cette diversité d’acheteurs reflète bien le renouveau dont a bénéficié la station charolaise cette année, se félicitait le président Frédéric Borne. « Beaucoup de nouvelles têtes » et un succès commercial très réconfortant étant donné le contexte morose. Le président du GIE Synergie Charolais rendait hommage aux partenaires de la station « qui ont joué leur rôle de promotion de l’outil ». C’est le cas notamment de l’association Elvéa 71-58, tout comme Charolais Horizon ou Feder, qui ont acheté ou fait acheter des veaux évalués à leurs adhérents. Remerciement aussi à Martial Tardivon, directeur du marché au cadran de Moulins-Engilbert, qui anime les ventes de Jalogny, Créancey (21), Le Marault (58)… et qui a lui aussi drainé un certain nombre d’acheteurs, signalait Frédéric Borne.
Au terme de cette vente, on constate que, d’année en année, la station de Jalogny s’impose comme un outil technique collectif incontournable. La recherche d’animaux solidement référencés devient la règle et les éleveurs, qu’ils soient sélectionneurs ou utilisateurs y viennent de plus en plus.
Jurançon
Un pedigree original doublé de bonnes performances
La meilleure vente de cette édition 2015 revient à Jurançon, un veau du 20 décembre 2013 né à l’EARL Gaudet Fabien de Marly-sur-Arroux. Ce futur reproducteur a réalisé de très bonnes performances en évaluation avec un index synthétique après contrôle (IMocr) de 114 : 108 en potentiel de croissance, 107 en développement musculaire, 103 en développement squelettique et aptitudes fonctionnelles et 104 en ouverture pelvienne. Pesant 689 kg à l’issue du contrôle, Jurançon a accompli le meilleur GMQ de la série, soit 2.047 grammes par jour ! C’est le Gaec Jacob de Savigny-sur-Grosne qui s’en est porté acquéreur. Inséminant environ 75 % de ses 200 femelles et doté d’un troupeau indexé à près de 105 d’IVMat, Thierry Jacob recherche des taureaux de monte naturelle dotés de pedigrees originaux ainsi que de bonnes références. Jurançon, pur produit de la sélection traditionnelle, avait tout cela. C’est un petit-fils de Dix de Der, un champion de Paris natif du Gaec Paroton. Sa mère Gascogne est en outre bien indexée avec notamment un IVMat de 108. Ce jeune mâle affichait en sus une morphologie irréprochable « finesse de peau, équilibre dans son os, bien racé », commente l’acheteur. Habitué des stations d’évaluation charolaise, le Gaec Jacob a fait le choix d’investir 4.520 euros dans ce reproducteur à sang nouveau et bien noté. Il y a 6 ou 7 ans, il n’était pas l’acheteur mais le vendeur du record de vente avec Baron, vendu à l’EARL Froidurot (21). En 2011, l’un de ses veaux partait pour l’Irlande lors de la vente de la station de Créancey (21).
Ce record de vente est une belle surprise pour Fabien Gaudet le naisseur de Jurançon. Ironie du sort, c’est un fils d’un autre taureau, en l’occurrence Farouk, que l’éleveur de Marly-sur-Arroux croyait mettre à la station de Jalogny en octobre dernier. La faute à une malencontreuse erreur de paillettes, c’est un fils d’Hugo (produit de Dix de Der) que Fabien Gaudet a finalement mis en pension à Jalogny, confie-t-il. Heureusement, cet avatar lui a porté chance car Hugo, tout comme Farouk (indexé à 126 d’index facilité de naissance), est en passe de devenir, lui aussi, un excellent producteur à l’EARL Gaudet, comme le prouve Jurançon. A noter que l’arrière grand-père de Jurançon, Voltigeur, était lui-même un produit de la station de Jalogny.