La stratégie d’intégration dans la future Pac progresse
l’intégration des cultures spécialisées, dont la viticulture, dans la
Pac d’après 2013. Les coopératives vinicoles ont également entamé des
discussions avec les grandes organisations agricoles.
La stratégie de la CCVF consiste aussi en l’élaboration de positions communes au niveau coopératif, avec les coopératives de fruits et légumes (Felcoop) et celles des plantes à parfum notamment. « L’ensemble des cultures spécialisées ont intérêt à se rapprocher pour peser dans les négociations futures », plaide Denis Verdier. « Nous souhaitons que l’agriculture méditerranéenne soit incluse dans la nouvelle Pac », résume-t-il. Une note devait être adoptée en ce sens à Coop de France le 19 mai.
Front agricole élargi
Dans un deuxième temps, les caves coopératives sollicitent l’appui des grandes organisations professionnelles agricoles que sont la FNSEA et l’APCA pour « qu’elles se saisissent du sujet et que le ministère de l’Agriculture suive ». Denis Verdier a entamé ce travail en étroite relation avec Jérôme Despey, secrétaire général adjoint de la FNSEA et président du Conseil spécialisé Vins de FranceAgriMer, et Jo Giroud, secrétaire général de l’APCA, tous deux viticulteurs.
La CCVF estime en effet que « le meilleur moyen » de bénéficier du budget de la future Pac est de se positionner « dans des démarches horizontales » qui sont le respect de l’environnement, l’emploi et l’occupation des territoires et « une forme de régulation des marchés agricoles » contre la volatilité. Démarches de développement durable qui légitiment davantage les soutiens directs de la Pac ; c’est ce que comprend Denis Verdier en lisant la communication de la Commission européenne sur la future Pac, publiée en novembre 2010. « On ne court pas après une aide à l’hectare », confie-t-il également. Mais la CCVF souhaite que la filière viticole demeure compétitive car « nous entendons être tournés vers l’export ».
En matière de respect de l’environnement par exemple, les coopératives vinicoles font valoir leurs efforts et leurs diverses démarches. La griffe des coopératives françaises "Agri Confiance" en est une et "Vignerons en développement durable" en est une autre. Selon la CCVF, la moitié des vignerons français ont la capacité de modifier leurs méthodes de production vers un plus grand respect environnemental. Le chemin est encore long mais Denis Verdier « compte beaucoup sur la recherche et ses innovations ».
OCM : le rapport qui énerve les coopératives
La CCVF déplore que la France ait transmis à la Commission européenne, le 1er mars dernier, un rapport sur la mise en œuvre nationale de l’OCM vitivinicole, « sans avoir consulté les acteurs de la filière ». Les coopératives vinicoles ne l’ont en effet eu entre les mains qu’au mois d’avril. Le prochain rapport de ce type devra être réalisé avant le 1er mars 2014. Or Denis Verdier estime que la gestion de l’OCM par la France a été « catastrophique » même si au départ la CCVF en partageait les principes. Cette dernière reproche surtout aux pouvoirs publics de n’avoir pas suffisamment conditionné les aides à l’investissement au caractère « structurant » pour la filière des projets présentés. L’enveloppe nationale de la ligne "Investissements" est aujourd’hui consommée. Un débat sur la gestion de l’OCM doit encore avoir lieu au Parlement français avant la fin de l’année.
Décret étiquetage des vins : le compromis « convient »
Le décret portant sur l’étiquetage des vins est en cours de préparation et attendu avant la fin de l’année. Le projet de décret a été présenté lors du Conseil spécialisé "vins" de FranceAgriMer du 20 avril dernier. Après son examen par les professionnels, le texte doit être visé par l’INAO et le Conseil d’État. Puis il sera notifié à Bruxelles. Ce texte de compromis « convient globalement » aux coopératives vinicoles. La CCVF souhaite maintenant une publication « rapide ».