La subsidiarité de la PAC en question lors de l'Assemblée générale de la Fop
La PAC restera une priorité de la France dans les futures négociations européennes, a assuré un proche d’Emmanuel Macron, le député de la Creuse, Jean-Baptiste Moreau, à l’Assemblée générale de la FOP qui s’est déroulée à Paris, le 24 janvier. Tout en souhaitant, comme les producteurs d’oléoprotéagineux, que la Commission de Bruxelles revienne sur son intention de promouvoir davantage de subsidiarité.

« La France n’acceptera pas une renationalisation de la PAC », a déclaré Jean-Baptiste Moreau, député LREM de la Creuse et agriculteur lui-même, à l’Assemblée générale de la Fédération nationale producteurs d’oléoprotéagineux (FOP) qui s’est déroulée à Paris, le 24 janvier. De quoi rassurer les producteurs très inquiets par les orientations de la Commission de Bruxelles favorable à davantage de subsidiarité. Autrement dit Bruxelles fixerait les grands objectifs de la PAC. Il appartiendrait ensuite aux Etats de les décliner par des mesures et des financements nationaux. Si tel était le cas, les producteurs d’oléoprotéagineux redoutent l’aggravation des distorsions de concurrence et l’accumulation de normes et contraintes réglementaires qui pénaliseraient la compétitivité de l’agriculture française. Lors de la table ronde sur « la PAC face aux enjeux de la subsidiarité », Luc Vernet, secrétaire général du Think tank européen, Farm Europe, faisait remarquer que, depuis quelques années, l’agriculture française perdait des parts de marché au profit de pays plus agressifs comme la Pologne, l’Espagne, l’Allemagne et les Pays-Bas parce qu’elle « lavait plus vert que vert ». Jean-Baptiste Moreau a également assuré que la France ferait de la PAC l’une de ses priorités dans la prochaine programmation budgétaire européenne. Contrairement aux insinuations de certains qui, sur la base d’une note confidentielle des autorités françaises, estiment que la France mettrait désormais l’accent sur d’autres politiques « plus adaptées aux enjeux du nouveau monde ». Pour dissiper tout malentendu, le député qui souligne sa proximité avec Emmanuel Macron, a indiqué que le président de la République s’était prononcé en faveur « d’un pré-accord sur la PAC avant les élections européennes de 2019 » et qu’il enverra des émissaires (dont il fera partie) dans les différentes capitales pour convaincre nos partenaires.
Pour un plan protéines ambitieux
Ceci étant, la Fop souhaiterait que la prochaine PAC affiche une réelle ambition en matière de protéines, pour résorber le déficit structurel de l’Europe en la matière et de la France en particulier. Mais le président, Arnaud Rousseau, estime que la France doit aller loin sur ce sujet. Il chiffre son objectif à 500 000 hectares supplémentaires d’oléoprotéagineux, dont 100 000 ha de plus pour le soja pour résorber les 4 millions de tonnes d’importations annuelles. Il demande d’ailleurs qu’une partie des 5 milliards d’euros, promis par Emmanuel Macron pour l’agriculture, soit fléchée vers des investissements de la filière oléoprotéagineuse. « Le sujet de la protéine est supérieur aux enjeux de la PAC. Il s’agit d’un enjeu géostratégique majeur », pour répondre aux recommandations à suivre pour une agriculture durable et faire face aux attentes sociétales (absence d’OGM, substitution des protéines animales par les protéines végétales), a-t-il indiqué ; et la France est bien placée pour y répondre.