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Vinexpo 2011

La tendance est au cépage

Chardonnay, malbec, cabernet ou sémillon... Le cépage apparaît de plus en plus comme un argument significatif pour les ventes de vins aux yeux de près de 60 % des importateurs ou distributeurs de douze pays, selon une récente étude dévoilée à Vinexpo. Et peu de marchés y échappent...
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Cette étude qualitative a été réalisée par la Sopexa auprès de 1.500 opérateurs en vins (commerciaux, grossistes, distributeurs, importateurs) d’Amérique du Nord, d’Asie et d’Europe à l’exclusion de la France, et achevée en mai. Elle montre que les vins premium (haut de gamme) et les vins de cépage constituent les segments perçus comme « les plus dynamiques » de l’année en cours. A tel point que près de 60 % des importateurs et les distributeurs de douze pays s’attendent à une demande accrue dans la catégorie des vins de cépage, selon l’étude. Cette tendance est « un phénomène global » même s’il est « un peu caché en France », selon François Collache, directeur vins et spiritueux de Sopexa.
Plus globalement, l’optimisme des professionnels se confirme sur la quasi-totalité des marchés : 67 % d’entre eux anticipent une augmentation de leurs ventes pour 2011 et 70 % pour 2012.
« Il y a un vrai phénomène de reprise », a expliqué François Collache. La tendance aux vins de cépage est particulièrement forte au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et au Canada, rejoints par la Russie, alors que le marché chinois reste très favorable (94 %) aux vins de terroir. « Le cépage doit figurer dans la batterie des arguments commerciaux, estime François Collache, c’est une clé d’accès au vin, un élément d’information pour pouvoir le vendre ».

Le cépage n’est pas incompatible avec l’AOC


« Ce n’est pas si incompatible d’utiliser son appellation et son cépage », estime Jérémy Arnaud, directeur marketing de l’Union interprofessionnelle des vins de Cahors, qui travaille à la promotion du "french Malbec" face aux puissants producteurs argentins de malbec, en particulier aux Etats-Unis. Résultat : leurs ventes en vrac sont passées de 70 à 105 € l’hectolitre pour le vin générique et la visibilité à l’étranger a été multipliée par cinq !
Mais la montée en puissance des cépages a contribué en son temps au déclin des vins allemands, avertit Steffen Christmann, président de la VDP, association allemande de contrôle qualité. « Quand on est dans le cépage, on est dans l’ordre du marché, quand on est dans l’identité et la qualité, on est dans le terroir », explique Jean-Michel Deysse, ex-président des grands crus d’Alsace.
« Le cépage est légitime » pour les vins industriels mais il faut y renoncer pour les grands vins culturels français, estime-t-il. « Ce serait un suicide », selon lui. « On ne peut pas réduire le vin à un cépage, ce serait une grave erreur en France, cela diminuerait le niveau » des vins, assure également Andrew Hawes, importateur britannique.
Dans une hiérarchie des cépages, le cabernet sauvignon apparaît comme celui dont la demande va le plus augmenter dans l’année, avant le pinot noir et le merlot. En comparaison, vins premier prix et vins AOC semblent en perte de vitesse. Pourtant le pays d’origine d’un vin reste le premier critère de segmentation en rayon pour 55 % des professionnels. Le Bordelais est perçue comme la région d’appellation la plus dynamique, en particulier en Chine, à Hong Kong et en Russie. Le Languedoc est en revanche préféré en Europe et au Japon. Dans le Top 10 des régions d’appellations européennes, figurent cinq italiennes et deux espagnoles mais le podium est occupé par trois régions françaises, dont la Bourgogne !