Débat
« La viande voit rouge »
Un titre accrocheur pour le livre de Pascal Mainsant et René Laporte,
sorti en juin dernier, qui dénonce les positions extrémistes du “front
anti-viande”. Un front que Pascal Mainsant a pu affronté lors d’un
débat organisé par l’Association française des journalistes agricoles
(Afja) le 10 octobre.
sorti en juin dernier, qui dénonce les positions extrémistes du “front
anti-viande”. Un front que Pascal Mainsant a pu affronté lors d’un
débat organisé par l’Association française des journalistes agricoles
(Afja) le 10 octobre.
Partons de la thèse de Pascal Mainsant et René Laporte dans leur livre “La viande voit rouge”. Trop d’arguments, selon eux, remettent en cause l’élevage et la viande : souffrance des animaux, gaspillage des ressources naturelles en détournant les céréales qui pourraient nourrir les hommes, et des animaux qui contribuent au réchauffement climatique par leurs émissions de gaz à effet de serre. Sans parler des effets nocifs pour la santé. Des positions qui se « radicalisent dans les médias » et des courants de pensée qui prennent de l’ampleur dans les pays développés, surtout depuis la crise de la vache folle, indique Pascal Mainsant, venu débattre devant les journalistes agricoles. Pour lui, les associations de protection animales ont durci leur ligne conductrice et s’inscrivent dans un schéma de décroissance qui revient « à punir l’homme pour sauver l’humanité ». Face à ces accusations, Frédéric Freund, de l’Œuvre assistance aux bêtes d’abattoirs (OABA) a déclaré ne pas se reconnaître dans les critiques formulées mais admet « qu’il y a une dérive ». « Petit à petit les associations historiques de protection des animaux comme la nôtre, ou la SPA par exemple, se sont faites déborder par de nouvelles associations aux discours plus musclés », justifie-t-il. [WEB]Pour Philippe Collin, le porte-parole de la Confédération paysanne, ce débat « nous ramène au fondement de nos sociétés ». « Les animaux sont indispensables à l’agriculture durable, beaucoup de zones ne peuvent pas être mis en culture, et ce sont les ruminants qui font le travail », explique-t-il. [/WEB]
Au final, les positions « extrémistes » attendues ne remettent pas en cause l’élevage. C’est plutôt dans la façon dont sont traités les animaux que les avis divergent. Sur les exports d’animaux vivants, les griefs se sont font entendre par Frédéric Freund qui indique qu’aux frontières turques, par exemple, beaucoup d’animaux meurent lors de l’attente. L’abatteur et président de la coopérative Sicarev, Philippe Dumas, conteste ces faits : « vous croyez vraiment que nous allons livrer des animaux en mauvais état à des clients qui ont payé ? ».
Mises aux normes difficiles
Pour essayer de mettre tout le monde d’accord, Amandine Lebreton, de la Fondation Nicolas Hulot, prône une approche systémique des modèles agricoles. Également abordé : le respect des cinq libertés dédiées au bien-être animal. A savoir : l’absence de faim, de soif et de malnutrition, le maintien du confort animal, l’absence de douleur physique, de maladie ou de blessures, l’absence de peur ou d’anxiété et l’expression des comportements normaux de l’espèce. Et c’est sur ce dernier point, qu’il y aurait des insuffisances, à cause des mises aux normes des cages à poules, truies, etc. difficiles à mettre en place. Malgré un débat qui s’est orienté vers le bien-être animal, Pascal Mainsant a remis l’élevage au cœur des discussions : « si l’élevage est productiviste c’est parce que nous sommes de plus en plus d’humains sur terre. Nous pouvons manger grâce à la modernité et la rationalisation. On ne doit pas arrêter de manger de la viande ». Tous se sont accordés sur le fait qu’il faut produire pour nourrir le monde, y compris de la viande, et la discussion porte davantage sur le mode de production.
Infos : La viande voit rouge, Pascal Mainsant, René Laporte, aux Editions Fayard, 14,5 €.
Au final, les positions « extrémistes » attendues ne remettent pas en cause l’élevage. C’est plutôt dans la façon dont sont traités les animaux que les avis divergent. Sur les exports d’animaux vivants, les griefs se sont font entendre par Frédéric Freund qui indique qu’aux frontières turques, par exemple, beaucoup d’animaux meurent lors de l’attente. L’abatteur et président de la coopérative Sicarev, Philippe Dumas, conteste ces faits : « vous croyez vraiment que nous allons livrer des animaux en mauvais état à des clients qui ont payé ? ».
Mises aux normes difficiles
Pour essayer de mettre tout le monde d’accord, Amandine Lebreton, de la Fondation Nicolas Hulot, prône une approche systémique des modèles agricoles. Également abordé : le respect des cinq libertés dédiées au bien-être animal. A savoir : l’absence de faim, de soif et de malnutrition, le maintien du confort animal, l’absence de douleur physique, de maladie ou de blessures, l’absence de peur ou d’anxiété et l’expression des comportements normaux de l’espèce. Et c’est sur ce dernier point, qu’il y aurait des insuffisances, à cause des mises aux normes des cages à poules, truies, etc. difficiles à mettre en place. Malgré un débat qui s’est orienté vers le bien-être animal, Pascal Mainsant a remis l’élevage au cœur des discussions : « si l’élevage est productiviste c’est parce que nous sommes de plus en plus d’humains sur terre. Nous pouvons manger grâce à la modernité et la rationalisation. On ne doit pas arrêter de manger de la viande ». Tous se sont accordés sur le fait qu’il faut produire pour nourrir le monde, y compris de la viande, et la discussion porte davantage sur le mode de production.
Infos : La viande voit rouge, Pascal Mainsant, René Laporte, aux Editions Fayard, 14,5 €.