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Nouveau SDCI

La vigilance des maires ruraux

Les maires ruraux de Saône-et-Loire entendent rester vigilants alors que
se met en place le nouveau Schéma départemental de coopération
intercommunale. Une phrase résume à merveille leur analyse pleine de bon
sens : "Plus c'est gros, plus c'est politique, plus c'est cher".
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Le Schéma départemental de coopération intercommunale (SDCI) a été défini le 29 mars dernier par le préfet de Saône-et-Loire et sera mis en place au 1er janvier prochain. Ce schéma répond aux orientations définies par la loi NOTRe.
En 2017, la Saône et Loire aura de ce fait dix-neuf intercommunalités au lieu des trente-et-une actuelles… « Le mouvement de concentration continue, mais on a évité le gigantisme dont rêvaient certains acteurs politiques, qui se plaisaient à imaginer une Saône-et-Loire découpée en six grands territoires intercommunaux : le Charollais-Brionnais, le Grand Mâcon, la Bresse, le Grand Chalonnais, le Bassin montcellien et le Grand Autunois-Morvan », analyse l’Union des maires des communes rurales de Saône-et-Loire (UMCR 71), qui reconnaît que le préfet a joué, de ce point de vue, un rôle modérateur vis-à-vis des partisans du "toujours plus gros".

C’est écrit !


Pour autant, la logique qui a prévalu à la mise en place de ce schéma intercommunal « est purement administrative : on crée un grand périmètre à administrer, le plus gros possible pour lui donner des moyens, et on attend de voir comment il va fonctionner », note dubitative l’UMCR 71, qui préfère avertir : « la réalité sera souvent décevante car les enseignements de cette course à la taille sont déjà connus : "plus c'est gros, plus c'est politique, plus c'est cher" ». L’expérience plaide malheureusement en faveur de l’analyse des maires ruraux…
Devenues plus grandes, les intercommunalités de demain seront évidemment infiniment plus "politiques", au sens de la politique politicienne, celle-là même dont de plus en plus de citoyens sont las… Quant au maire rural, dans ce contexte futur, « il sera invité à siéger dans un conseil communautaire réunissant souvent de 70 à 100 personnes, où il aura parfois l’occasion de poser quelques questions sur des orientations déjà décidées bien en amont… », déplore l’UCMR 71. Dans de telles assemblées, le pouvoir en effet se concentre entre le président, quelques vice-présidents, le directeur général et les directeurs adjoints… « On peut dès lors prévoir que le président des plus grandes intercommunalités sera impliqué systématiquement dans un parti politique, et sera entouré progressivement d'un cabinet… ».

Du pain sur la planche


Les intercommunalités risquent aussi d’être « plus chères » au fil du gonflement des différents services communautaires d’une part et, d’autre part, de la diminution du bénévolat rural.
Les maires ruraux se préoccupent en effet bien davantage « du lien social avant de s'intéresser à la politique politicienne ». En cela, « ils sont très proches des habitants, lassés par les comportements partisans ». Les maires ruraux préfèrent croire à une intercommunalité de projets plutôt qu’à une intercommunalité sous contrainte. Aussi, seront-ils particulièrement vigilants pour prévenir la « dérive technocratique des nouvelles intercommunalités ». Ils risquent bien d’avoir du pain sur la planche !