Le 17 mai, dans le Cher, on se penchera sur l'usage des robots en matière de désherbage des cultures...
La réglementation tant sur les phytos que sur leurs usages incite les agriculteurs à se pencher sur les solutions alternatives. En pointe en matière de grandes cultures, le Cher consacre une journée à la thématique le 17 mai à Subdray, lors de Céréanov’ 2018.

Des moyens de désherbages autonomes et capables d’apprendre tout en travaillant… Ce défi technologique sera présenté sur le site de Céréanov’ le 17 mai prochain, au lycée agricole de Bourges-Le Sollier sur la commune du Subdray dans le Cher. Une douzaine de prototypes Ecorobotix a été testée sur la dernière campagne dans toute l’Europe, dont trois en France par Arvalis Institut du végétal, la coopérative Tereos et la chambre d’agriculture du Loiret.
Si son but est le même, Ecorobotix diffère des deux autres robots désherbeurs connus (Dino de Naïo et Anatis de Carré) par son système d’alimentation en énergie et parson mode d’action. Son mode de désherbage par pulvérisation (plutôt que mécanique), sa couverture de panneaux photovoltaïques lui permettent de travailler jusqu’à 12 heures par jour en continu. Par contre, si l’énergie solaire lui donne une totale autonomie, elle apporte peu de puissance. D’où l’avantage de sa structure légère (130 kg pour 2,2 m de large et 1,7 m de long) ce qui, en plus, permet de ne pas abîmer la structure du sol.
Ce robot désherbe par pulvérisation ultra-localisée sur l’inter-rang mais aussi sur le rang. Il transporte pour cela deux réservoirs d’une vingtaine de litres qui alimentent des buses, placées au bout de bras articulés. À l’avant du robot, une caméra repère les adventices. Les bras positionnent alors les buses juste au-dessus de ceux-ci. Cette pulvérisation très précise permet de diviser par vingt la quantité de matière active utilisée par rapport à un passage en plein.
Le robot se déplace à l’intérieur d’une zone délimitée par GPS et peut couvrir entre 1 et 3 ha/jour selon l’état de salissement de la parcelle et l’ensoleillement.
Un apprentissage permanent
Ecorobotix est une machine apprenante. Ainsi, au fur et à mesure que le robot travaille, ses algorithmes de reconnaissance des adventices enrichissent une banque d’images, laquelle est déjà étoffée grâce à la première année d’expérimentation en plein champ. Les essais ont aussi mis en avant des faiblesses. Le robot détecte mieux les "grosses" adventices et, pour l’inter-rang, il ne faut pas que les plantules de la culture soient trop développées et cachent à ce titre en partie les jeunes adventices. Par ailleurs, à certaines heures, les panneaux solaires génèrent des ombres, lesquelles mettent l’algorithme en défaut. Mais le "deep learning" est une technologie intéressante pour cela : l’apprentissage est continu !
La chambre d’agriculture du Loiret aussi a testé Ecorobotix au printemps 2017 chez des agriculteurs. « On l’a fait intervenir en conditions réelles sur des bandes d’une centaine de mètres en cultures de betteraves », explique Camille Dufoix, chargé d’expérimentation. « C’est encore un prototype. L’efficacité est variable : 30 à 80 % des adventices sont désherbées selon le stade des betteraves. Mais on voit déjà le potentiel que peut avoir un tel robot ».
Des tests devraient être réalisés sur prairies, sur colzas et sur cultures légumières de plein champs (oignons, épinards, haricots…), une possible piste pour maîtriser les rumex ou limiter les phénomènes de phytotoxicité grâce à cette pulvérisation ultra localisée.
Évidemment, la question du retour sur investissement se pose avec un prix annoncé avoisinant les 25.000 €. Arvalis poursuit ses tests en ce sens, pour évaluer la quantité de désherbant nécessaire, donc chiffrer les économies de produit à l’hectare, et essayer des produits alternatifs comme ceux de biocontrôle. Pour rentabiliser encore davantage un tel investissement, il faudra envisager une utilisation multi-cultures, sur plusieurs zones aux stades culturaux décalés dans le temps, à condition toutefois de pouvoir harmoniser les écartements entre rangs. Et pour augmenter le débit de chantier, pourquoi ne pas travailler avec un essaim de robots, achetés à plusieurs… ?
Olivier Hochedel, FDGeda du Cher
Le 17 mai, dans le Cher, on se penchera sur l'usage des robots en matière de désherbage des cultures...

Des moyens de désherbages autonomes et capables d’apprendre tout en travaillant… Ce défi technologique sera présenté sur le site de Céréanov’ le 17 mai prochain, au lycée agricole de Bourges-Le Sollier sur la commune du Subdray dans le Cher. Une douzaine de prototypes Ecorobotix a été testée sur la dernière campagne dans toute l’Europe, dont trois en France par Arvalis Institut du végétal, la coopérative Tereos et la chambre d’agriculture du Loiret.
Si son but est le même, Ecorobotix diffère des deux autres robots désherbeurs connus (Dino de Naïo et Anatis de Carré) par son système d’alimentation en énergie et parson mode d’action. Son mode de désherbage par pulvérisation (plutôt que mécanique), sa couverture de panneaux photovoltaïques lui permettent de travailler jusqu’à 12 heures par jour en continu. Par contre, si l’énergie solaire lui donne une totale autonomie, elle apporte peu de puissance. D’où l’avantage de sa structure légère (130 kg pour 2,2 m de large et 1,7 m de long) ce qui, en plus, permet de ne pas abîmer la structure du sol.
Ce robot désherbe par pulvérisation ultra-localisée sur l’inter-rang mais aussi sur le rang. Il transporte pour cela deux réservoirs d’une vingtaine de litres qui alimentent des buses, placées au bout de bras articulés. À l’avant du robot, une caméra repère les adventices. Les bras positionnent alors les buses juste au-dessus de ceux-ci. Cette pulvérisation très précise permet de diviser par vingt la quantité de matière active utilisée par rapport à un passage en plein.
Le robot se déplace à l’intérieur d’une zone délimitée par GPS et peut couvrir entre 1 et 3 ha/jour selon l’état de salissement de la parcelle et l’ensoleillement.
Un apprentissage permanent
Ecorobotix est une machine apprenante. Ainsi, au fur et à mesure que le robot travaille, ses algorithmes de reconnaissance des adventices enrichissent une banque d’images, laquelle est déjà étoffée grâce à la première année d’expérimentation en plein champ. Les essais ont aussi mis en avant des faiblesses. Le robot détecte mieux les "grosses" adventices et, pour l’inter-rang, il ne faut pas que les plantules de la culture soient trop développées et cachent à ce titre en partie les jeunes adventices. Par ailleurs, à certaines heures, les panneaux solaires génèrent des ombres, lesquelles mettent l’algorithme en défaut. Mais le "deep learning" est une technologie intéressante pour cela : l’apprentissage est continu !
La chambre d’agriculture du Loiret aussi a testé Ecorobotix au printemps 2017 chez des agriculteurs. « On l’a fait intervenir en conditions réelles sur des bandes d’une centaine de mètres en cultures de betteraves », explique Camille Dufoix, chargé d’expérimentation. « C’est encore un prototype. L’efficacité est variable : 30 à 80 % des adventices sont désherbées selon le stade des betteraves. Mais on voit déjà le potentiel que peut avoir un tel robot ».
Des tests devraient être réalisés sur prairies, sur colzas et sur cultures légumières de plein champs (oignons, épinards, haricots…), une possible piste pour maîtriser les rumex ou limiter les phénomènes de phytotoxicité grâce à cette pulvérisation ultra localisée.
Évidemment, la question du retour sur investissement se pose avec un prix annoncé avoisinant les 25.000 €. Arvalis poursuit ses tests en ce sens, pour évaluer la quantité de désherbant nécessaire, donc chiffrer les économies de produit à l’hectare, et essayer des produits alternatifs comme ceux de biocontrôle. Pour rentabiliser encore davantage un tel investissement, il faudra envisager une utilisation multi-cultures, sur plusieurs zones aux stades culturaux décalés dans le temps, à condition toutefois de pouvoir harmoniser les écartements entre rangs. Et pour augmenter le débit de chantier, pourquoi ne pas travailler avec un essaim de robots, achetés à plusieurs… ?
Olivier Hochedel, FDGeda du Cher