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Steak artificiel

Le "burger" au goût amer

Un chercheur néerlandais de l’université de Maastricht, aux Pays-Bas,
Mark Post, a confectionné un steak artificiel fabriqué à partir de
cellules de muscles cultivées in vitro. Aux cellules souches de viande
développées en incubateur ont été ajoutés de la poudre d’œufs, du jus de
betterave, du sel et de la chapelure. Bref un vrai faux steak qui
présente un goût et une texture proche de la viande de bœuf, selon des
goûteurs qui ont été sollicités pour l’expérience.
Par Publié par Cédric Michelin
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« Le bœuf produit en laboratoire offre une solution à des problèmes majeurs que rencontrera notre planète » plaide pour sa part le professeur. A savoir l’alimentation de 9 milliards d’êtres humains que comptera notre planète d’ici cinquante ans et l’effet bénéfique sur l’environnement, c'est-à-dire la réduction de la consommation d’eau et des émissions moindre de gaz à effet de serre sans parler diminution des surfaces consacrées à l’élevage bovin qui pourraient être consacrées à la production de céréales. Cette approche a suscité une vigoureuse réaction de la Fédération nationale bovine (FNB) qui considère que ces expériences relèvent plus de l’apprenti sorcier et du bonimentateur que d’une approche scientifique et raisonnée du dossier. « Est-ce là un produit en correspondance avec les attentes et exigences des consommateurs pour un produit sain et naturel, et non-industriel ? » s’interroge la FNB qui dénonce également les arguments écologiques avancés par le chercheur. En effet il serait faux de dire qu’il faut 15.000 litres d’eau pour produire un kilo de bœuf (c’est 3 à 4 % de ce volume), faux de dire aussi que l’élevage émet 18 % de gaz à effet de serre (c’est moitié moins avec le stockage du carbone par les prairies) ou bien que l’élevage mobilise 70 % des terres, comme si les surfaces en herbe concurrençaient l’alimentation humaine.