Le changement climatique au cœur des débats de Coforêt
Le 13 juin dernier, la coopérative forestière Coforêt a organisé son assemblée plénière du côté de Louhans. L’occasion, notamment, de profiter de l’intervention de Hervé Le Bouler qui place le changement climatique au cœur de ses préoccupations.

Suite à la tenue de ses six assemblées de section territoriales durant lesquelles la coopérative forestière a présenté son compte-rendu d’activité 2018, répondu aux interrogations de ses adhérents et élu les délégués amenés à les représenter à l’assemblée plénière, Coforêt a organisé son assemblée plénière le jeudi 13 juin à Louhans.
Un exercice très satisfaisant
Lors de son intervention, le président Henri Battie a avoué sa satisfaction quant à l’exercice écoulé malgré quelques imprévus. L’hiver sec, une période très pluvieuse, la sécheresse estivale et des épisodes de neige ont ainsi eu un réel impact sur la forêt. Du côté des marchés, alors que le premier semestre a été plutôt encourageant, le second fut plus tendu. Satisfait de la progression du volume du bois commercialisé, en hausse de 4.8 %, le président est également heureux de la croissance du chiffre d’affaires de l’activité conseil et gestion de 14 %. A noter, toutefois, l’arrêt de la filiale FS 71. La faute non seulement à un manque de débouchés mais aussi à un besoin d’investissement trop important. Au final, le président estime que le modèle économique de Coforêt permet d’envisager l’avenir avec une certaine sérénité.
L’objectif de cette journée était également d’aborder les enjeux et problématiques de la filière forêt-bois avec la thématique « Face aux changements climatiques, quelle sylviculture pour demain ? » Car la gestion des forêts que la coopérative pratique aujourd’hui se verra bouleversée par ce phénomène dont on aperçoit d’ores déjà les effets. Responsable forêts de France nature environnement (FNE), membre du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et vice-président de PEFC France, Hervé Le Bouler s’est attaché à présenter sa vision relative à un thème majeur qui concerne toute la filière forêt-bois. Dans un premier temps, il s’est intéressé aux climats qui caractérisent les territoires car « les forêts dépendent de ces climats et ne sont donc pas les mêmes partout en France… Connaître les bioclimats dans lesquels évoluent les forêts permet de comprendre leur répartition et leur composition. Il est donc nécessaire de se poser quelques questions pour comprendre les effets du changement climatique sur nos forêts. Dans quel climat évolue la forêt aujourd’hui ? Quel climat y aura-t-il demain ? Quels impacts aura ce changement dans le futur ? Sans négliger les interactions avec le vivant, notamment le scolyte pour l’épicéa commun ».
Changements brutaux
A ses yeux, pour mettre en application cette réflexion, il faut se demander quelles conséquences aurait chaque degré supplémentaire. Par exemple, si le climat augmente de 1°C, une forêt située aux environs de Lyon, à moins de 400 m d’altitude, sera équivalente à une forêt située à 100 km au sud, soit du côté de Valence. Si la température augmente de 6°, nous serions dans une situation comparable à Valence, en Espagne. Mais il n’y a pas que la hausse des températures à envisager. Il faut aussi s’intéresser à l’évolution des précipitations. Aujourd’hui, nous avons une météo qui change plus brutalement d’un jour à l’autre. « Le réchauffement n’est pas gigantesque, cela s’est déjà vu mais pas aussi rapidement ». Hervé Le Bouler a conclu son intervention en valorisant la capacité d’adaptation des forêts. Selon lui, « il faut réinventer le métier de forestier tout en continuant de le faire. Il y a tout intérêt à ne pas paniquer car on a tous les moyens d’anticiper et d’imaginer les forêts du futur. Observons nos forêts et ne négligeons pas leur diversité et leur biodiversité ».
Visite sur le terrain
A la suite de l’assemblée générale, les participants ont pu se rendre à Sornay, sur le terrain, pour visiter la propriété du groupement forestier des Pelles. La gestion d’une parcelle de feuillus était à l’honneur avec la découverte des travaux de marquage préparatoires à la conversion en futaie irrégulière d’un mélange taillis-futaie de chêne.
Le changement climatique au cœur des débats de Coforêt

Suite à la tenue de ses six assemblées de section territoriales durant lesquelles la coopérative forestière a présenté son compte-rendu d’activité 2018, répondu aux interrogations de ses adhérents et élu les délégués amenés à les représenter à l’assemblée plénière, Coforêt a organisé son assemblée plénière le jeudi 13 juin à Louhans.
Un exercice très satisfaisant
Lors de son intervention, le président Henri Battie a avoué sa satisfaction quant à l’exercice écoulé malgré quelques imprévus. L’hiver sec, une période très pluvieuse, la sécheresse estivale et des épisodes de neige ont ainsi eu un réel impact sur la forêt. Du côté des marchés, alors que le premier semestre a été plutôt encourageant, le second fut plus tendu. Satisfait de la progression du volume du bois commercialisé, en hausse de 4.8 %, le président est également heureux de la croissance du chiffre d’affaires de l’activité conseil et gestion de 14 %. A noter, toutefois, l’arrêt de la filiale FS 71. La faute non seulement à un manque de débouchés mais aussi à un besoin d’investissement trop important. Au final, le président estime que le modèle économique de Coforêt permet d’envisager l’avenir avec une certaine sérénité.
L’objectif de cette journée était également d’aborder les enjeux et problématiques de la filière forêt-bois avec la thématique « Face aux changements climatiques, quelle sylviculture pour demain ? » Car la gestion des forêts que la coopérative pratique aujourd’hui se verra bouleversée par ce phénomène dont on aperçoit d’ores déjà les effets. Responsable forêts de France nature environnement (FNE), membre du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et vice-président de PEFC France, Hervé Le Bouler s’est attaché à présenter sa vision relative à un thème majeur qui concerne toute la filière forêt-bois. Dans un premier temps, il s’est intéressé aux climats qui caractérisent les territoires car « les forêts dépendent de ces climats et ne sont donc pas les mêmes partout en France… Connaître les bioclimats dans lesquels évoluent les forêts permet de comprendre leur répartition et leur composition. Il est donc nécessaire de se poser quelques questions pour comprendre les effets du changement climatique sur nos forêts. Dans quel climat évolue la forêt aujourd’hui ? Quel climat y aura-t-il demain ? Quels impacts aura ce changement dans le futur ? Sans négliger les interactions avec le vivant, notamment le scolyte pour l’épicéa commun ».
Changements brutaux
A ses yeux, pour mettre en application cette réflexion, il faut se demander quelles conséquences aurait chaque degré supplémentaire. Par exemple, si le climat augmente de 1°C, une forêt située aux environs de Lyon, à moins de 400 m d’altitude, sera équivalente à une forêt située à 100 km au sud, soit du côté de Valence. Si la température augmente de 6°, nous serions dans une situation comparable à Valence, en Espagne. Mais il n’y a pas que la hausse des températures à envisager. Il faut aussi s’intéresser à l’évolution des précipitations. Aujourd’hui, nous avons une météo qui change plus brutalement d’un jour à l’autre. « Le réchauffement n’est pas gigantesque, cela s’est déjà vu mais pas aussi rapidement ». Hervé Le Bouler a conclu son intervention en valorisant la capacité d’adaptation des forêts. Selon lui, « il faut réinventer le métier de forestier tout en continuant de le faire. Il y a tout intérêt à ne pas paniquer car on a tous les moyens d’anticiper et d’imaginer les forêts du futur. Observons nos forêts et ne négligeons pas leur diversité et leur biodiversité ».
Visite sur le terrain
A la suite de l’assemblée générale, les participants ont pu se rendre à Sornay, sur le terrain, pour visiter la propriété du groupement forestier des Pelles. La gestion d’une parcelle de feuillus était à l’honneur avec la découverte des travaux de marquage préparatoires à la conversion en futaie irrégulière d’un mélange taillis-futaie de chêne.