Sarments de vigne
Le chauffage, mode d’emploi
On estime à 35.000 tonnes le gisement annuel de sarments saône-et-loirien. Une source d’énergie renouvelable à ne pas négliger.
Avec un gisement potentiel annuel de plus de 35.000 tonnes de sarments, les viticulteurs de Saône-et-Loire doivent s’interroger sur l’opportunité de les utiliser comme source de chauffage, et de réaliser ainsi d'importantes économies sur leurs factures de fioul ou de gaz. Une tonne de sarments à 15 % d’humidité fournit en effet autant d’énergie que pas moins de 365 litres de fioul… !
C’est par ailleurs une énergie renouvelable annuellement (en moyenne 2,5 à 3 tonnes par hectare et par an), en opposition avec des énergies fossiles dont le bilan carbone est entièrement négatif. Des collectivités et des entreprises gestionnaires de centrales de chauffage collectif s’intéressent également à ce gisement.
A quelles conditions ?
Mais, quelles sont les conditions pour valoriser au mieux les sarments de vigne comme ressource énergétique ?
En premier lieu, la décision du viticulteur d’exporter ses sarments de vigne doit être précédée d’une réflexion sur les besoins propres à son sol viticole en terme de matière organique, de structure et de vie microbienne. Une analyse de sol doit aider à répondre à cette question.
La décision est ensuite conditionnée à la nécessité de créer ou de renouveler son installation de chauffage. Une chaudière à alimentation automatique de plaquettes bois coûte en moyenne 2,5 fois plus cher –pour la même puissance– qu’une chaudière à gaz.
La récolte des sarments nécessite l’achat d’une presse pour un coût proche d’environ 12.000 € HT. Un broyeur –pour transformer les sarments en plaquettes– coûte environ 30.000 € HT. Ces deux investissements doivent donc être réalisés au regard d’un amortissement sur un maximum d’hectares, par exemple en Cuma dans le cas des petites propriétés.
La qualité du sarment comme combustible est très fortement liée aux conditions de récolte, de stockage, et de broyage. Ces différentes phases devront être optimisées pour obtenir une valorisation énergétique optimale. Des sarments mal broyés contiendront trop d’éléments grossiers ou au contraire trop fins, les uns comme les autres sont susceptibles d'être responsables d’une alimentation irrégulière de la chaudière. Par ailleurs, de mauvaises conditions de stockage provoqueront des débuts de fermentation et une dégradation du pouvoir calorifique, ainsi qu’une production excessive de particules fines préjudiciables au bon fonctionnement de la chaudière, avec augmentation du taux de cendres résiduelles et des poussières émises dans les fumées.
Un gain
Si toutes les conditions de réussite précédemment énumérées sont respectées, l’intérêt économique est évident. Douze hectares de vignes fourniront en moyenne vingt-cinq tonnes de sarments à 15 % d’humidité, soit l’équivalent de plus de 9.000 litres de fioul ou de 100.000 kWh.
Le prix de revient de la tonne de sarments broyés (frais de récolte + broyage) pourra varier entre 70 et 100 € (amortissement du matériel + gazoil + frais de main-d’œuvre), à comparer avec un prix du fioul de 600 €/tonne, voire plus... Ramené à l’unité d’énergie produite, le kWh issu des sarments coûtera en moyenne 2 centimes d’€ contre 6 centimes pour le fioul et 10 centimes pour l’électricité.
Si l’on considère les besoins d’une exploitation (maison d’habitation, communs, chais et ses annexes), le différentiel –entre sarments et fioul– pour un besoin annuel de 100.000 kWh, atteindra 4.000 € par an. Ainsi, le supplément de coût de la chaudière et de son installation de stockage et d’alimentation, évalué aux environs de 20.000 €, sera compensé en moins de cinq ans avec, en prime, la satisfaction de réduire son empreinte Carbone et d’être énergétiquement autonome. Reste à prendre également en compte le coût de la fumure des parcelles de vigne.
Une source de revenu ?
L’augmentation croissante de l’utilisation du bois énergie et des autres ressources énergétiques renouvelables en lieu et place des énergies fossiles, suscite l’intérêt de certaines collectivités locales et de sociétés privées pour inclure des sarments de vigne dans leurs installations de chauffage collectif.
Pour autant, les solutions techniques pour rendre opérationnelle cette valorisation posent encore beaucoup d’interrogations, dont en particulier la méthode de récolte optimale et les problèmes liés au transport d’un matériau encombrant et de faible densité. Le niveau de valeur marchande du sarment combustible reste également une inconnue.
En l’état actuel des connaissances sur la valorisation énergétique du sarment, les viticulteurs –après avoir mesuré le niveau d’exportation possible hors de leurs parcelles– auront intérêt à privilégier une utilisation directe pour leurs besoins de chauffage personnel. À une condition toutefois, former un groupement ou une Cuma pour utiliser en commun le matériel de récolte et de broyage sur un maximum de surfaces.
C’est par ailleurs une énergie renouvelable annuellement (en moyenne 2,5 à 3 tonnes par hectare et par an), en opposition avec des énergies fossiles dont le bilan carbone est entièrement négatif. Des collectivités et des entreprises gestionnaires de centrales de chauffage collectif s’intéressent également à ce gisement.
A quelles conditions ?
Mais, quelles sont les conditions pour valoriser au mieux les sarments de vigne comme ressource énergétique ?
En premier lieu, la décision du viticulteur d’exporter ses sarments de vigne doit être précédée d’une réflexion sur les besoins propres à son sol viticole en terme de matière organique, de structure et de vie microbienne. Une analyse de sol doit aider à répondre à cette question.
La décision est ensuite conditionnée à la nécessité de créer ou de renouveler son installation de chauffage. Une chaudière à alimentation automatique de plaquettes bois coûte en moyenne 2,5 fois plus cher –pour la même puissance– qu’une chaudière à gaz.
La récolte des sarments nécessite l’achat d’une presse pour un coût proche d’environ 12.000 € HT. Un broyeur –pour transformer les sarments en plaquettes– coûte environ 30.000 € HT. Ces deux investissements doivent donc être réalisés au regard d’un amortissement sur un maximum d’hectares, par exemple en Cuma dans le cas des petites propriétés.
La qualité du sarment comme combustible est très fortement liée aux conditions de récolte, de stockage, et de broyage. Ces différentes phases devront être optimisées pour obtenir une valorisation énergétique optimale. Des sarments mal broyés contiendront trop d’éléments grossiers ou au contraire trop fins, les uns comme les autres sont susceptibles d'être responsables d’une alimentation irrégulière de la chaudière. Par ailleurs, de mauvaises conditions de stockage provoqueront des débuts de fermentation et une dégradation du pouvoir calorifique, ainsi qu’une production excessive de particules fines préjudiciables au bon fonctionnement de la chaudière, avec augmentation du taux de cendres résiduelles et des poussières émises dans les fumées.
Un gain
Si toutes les conditions de réussite précédemment énumérées sont respectées, l’intérêt économique est évident. Douze hectares de vignes fourniront en moyenne vingt-cinq tonnes de sarments à 15 % d’humidité, soit l’équivalent de plus de 9.000 litres de fioul ou de 100.000 kWh.
Le prix de revient de la tonne de sarments broyés (frais de récolte + broyage) pourra varier entre 70 et 100 € (amortissement du matériel + gazoil + frais de main-d’œuvre), à comparer avec un prix du fioul de 600 €/tonne, voire plus... Ramené à l’unité d’énergie produite, le kWh issu des sarments coûtera en moyenne 2 centimes d’€ contre 6 centimes pour le fioul et 10 centimes pour l’électricité.
Si l’on considère les besoins d’une exploitation (maison d’habitation, communs, chais et ses annexes), le différentiel –entre sarments et fioul– pour un besoin annuel de 100.000 kWh, atteindra 4.000 € par an. Ainsi, le supplément de coût de la chaudière et de son installation de stockage et d’alimentation, évalué aux environs de 20.000 €, sera compensé en moins de cinq ans avec, en prime, la satisfaction de réduire son empreinte Carbone et d’être énergétiquement autonome. Reste à prendre également en compte le coût de la fumure des parcelles de vigne.
Une source de revenu ?
L’augmentation croissante de l’utilisation du bois énergie et des autres ressources énergétiques renouvelables en lieu et place des énergies fossiles, suscite l’intérêt de certaines collectivités locales et de sociétés privées pour inclure des sarments de vigne dans leurs installations de chauffage collectif.
Pour autant, les solutions techniques pour rendre opérationnelle cette valorisation posent encore beaucoup d’interrogations, dont en particulier la méthode de récolte optimale et les problèmes liés au transport d’un matériau encombrant et de faible densité. Le niveau de valeur marchande du sarment combustible reste également une inconnue.
En l’état actuel des connaissances sur la valorisation énergétique du sarment, les viticulteurs –après avoir mesuré le niveau d’exportation possible hors de leurs parcelles– auront intérêt à privilégier une utilisation directe pour leurs besoins de chauffage personnel. À une condition toutefois, former un groupement ou une Cuma pour utiliser en commun le matériel de récolte et de broyage sur un maximum de surfaces.