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Christelle Bonnot à Dettey

Le choix de la vente directe

Femme d’éleveur, Christelle Bonnot a fait le choix de rejoindre
l’exploitation familiale et de s’investir dans la vente directe à la
ferme. Rencontre.
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« Mon mari est éleveur à Dettey. Il élève notamment des reproducteurs inscrits au Herd-book charolais et engraisse également des vaches de réforme ». Après quelques expériences professionnelles en dehors de l’exploitation et profitant de l’opportunité qu’offre alors le départ à la retraite de sa belle-mère, Christelle Bonnot a décidé de réintégrer l’élevage familial pour y développer une activité annexe. « J’ai pensé que la matière première présente sur l’exploitation me permettrait de développer une activité de découpe, transformation et vente de viande en direct. Il me fallait par contre reprendre mes études et suivre un véritable parcours à l’installation ».
Pendant un an, la jeune femme décide de retourner sur les bancs de l’école et suit ainsi une formation à Charolles pour obtenir un BPREA élevage, « ce qui m’a permis, dans ce cadre, d’élaborer un peu plus en détail mon projet d’installation et de partir à la recherche de personnes également engagées dans la vente directe pour bénéficier de leurs conseils et de leurs expériences. Plusieurs intervenants - dont des personnes de la chambre d’agriculture spécialisées dans la diversification - sont également venus nous rencontrer et effectuer des exposés dans ce domaine ».

Le temps des démarches


A l’issue de cette période, au mois de juin 2010, avec son diplôme en poche, Christelle s’adresse à la chambre d’agriculture de Saône-et-Loire pour parfaire son dossier d’installation et obtenir une assistance dans la conception et la réalisation de dossiers de subvention destinés aux conseils régional et général.
« La réalisation d’un dossier de demande de subvention d’une activité "hors cadre" n’est jamais très aisée. Il est difficile parfois d’obtenir des renseignements fiables et précis. Nous sommes parfois confrontés à des informations contradictoires et il faut vraiment s’attacher à départager le vrai du faux. Certains facteurs freinent également la procédure : ainsi, nous avons dû attendre le classement ou non, en zone de montagne, du siège de notre exploitation. Cela n’a malheureusement pas été au final le cas ».
Malgré une procédure un peu longue, Christelle n’a pas perdu son temps. Elle a ainsi rencontré des personnes engagées dans les mêmes circuits de vente directe pour recueillir le maximum d’informations, de conseils et d’expériences, notamment en ce qui concerne la construction et la réalisation d’un laboratoire de découpe de viande. Il a fallu également effectuer les démarches nécessaires pour obtenir un permis de construire.

Et puis le cap est franchi !


« L’appui du Centre d’études et de ressources sur la diversification agricole, le Cerd, situé dans le Morvan, nous a été d’un précieux appui, lorsque nous avions un doute en matière législative ou sanitaire. Cet organisme nous a également particulièrement aidé à établir notre étude de marché ».
Depuis, Christelle est installée et se consacre entièrement à son activité. En attendant un passage en commission pour l’attribution des subventions des conseils régional et général destinées à la construction de son propre laboratoire de découpe, elle récupère à l’abattoir les carcasses de quelques-uns des animaux de son mari, fait appel à un laboratoire de découpe extérieur et commercialise sa viande à la ferme ainsi que lors d’évènements très ponctuels : marchés de Noël, marchés de produits fermiers, dont le Premier marché de printemps ce samedi 14 avril à Chalon-sur-Saône.
Un parcours réussi qui donne à tous les protagonistes producteurs et consommateurs entière satisfaction.