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Union Feder

Le concept de « force coopérative »

En quelques années seulement, l’univers des coopératives d’élevage régionales a beaucoup évolué. Fusion de Gecsel avec Bourgogne Elevage, entraînant au passage Terre d’Ovins (ex-Coprovosel), "mariage" entre Global et Socaviac débouchant sur la création de Feder à laquelle participe également Epicentre et qui est sur le point d’être rejointe par Copagno. On le voit : le concept de « force coopérative » prend forme. 
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Le 6 juin dernier, les coopératives Global, Terre d’Ovin et Les Eleveurs Bio de Bourgogne tenaient leurs assemblées générales respectives à Autun. Ces trois entités sont aujourd’hui parties prenantes de l’union Feder. Global est née du rassemblement de Gecsel, de Bourgogne Elevage et des Eleveurs Ardennais. La coopérative "Les Eleveurs Bio de Bourgogne" est aujourd’hui adhérente à Global tandis que Terre d’Ovin vient de rejoindre directement Feder. Ce nouveau groupe est issu du rapprochement entre Global et Socaviac depuis mars 2012. La coopérative céréalière Epicentre s’est jointe à eux en devenant actionnaire de Feder à hauteur de 1,5 million d’€. Feder est également sur le point d’accueillir la coopérative ovine Copagno (Auvergne) qui intègrera l’union cet été. Enfin, dans le cadre de l’export, Feder travaille désormais avec Celmar, une coopérative limousine.
Le groupe Feder couvre une vingtaine de départements allant des Ardennes au Cantal et de l’Indre à l’Ain. Cette union représente 4.500 élevages, 190.000 bovins et 164.000 ovins commercialisés, plus de 200 salariés et un chiffre d’affaires total de 260 millions d’€.

Concrétisation sur le terrain


Après une année 2012 marquée par les évolutions opérées au sein de Feder, 2013 est un peu l’aboutissement de celles-ci. Ainsi, de « nouvelles orientations » se concrétisent au sein de la coopérative Global avec comme objectif une rationalisation des coûts et des moyens et une réorganisation du terrain. « Là où nous le pouvons, nous développons avec Socaviac une collecte commune et nous expérimentons une spécialisation des centres d’allotement », expliquait le président de Global Yves Largy.

Nouvelle filiale export et « projets filières »


Poursuivant son objectif de « renforcer l’organisation de production et de regrouper l’offre », Feder et ses entités adhérentes se donnent aussi comme but « d’aborder de nouveaux marchés émergents et de développer la contractualisation. Aujourd’hui, l’union est présente sur tous les nouveaux marchés potentiels », rappelait Yves Largy. Dans l’export, Feder a mis en place une filiale avec la coopérative limousine Celmar, baptisée "Limousin Charolais Accor". Dans la viande, Feder décline « une politique de contractualisation » pour répondre à la hausse des coûts de production (lire encadré). « Nous avons travaillé depuis quelques mois à des projets "filières" qui réuniront l’ensemble de nos partenaires, parmi lesquels les coopératives céréalières Épicentre et Dijon Céréales. Le groupe Bigard-Socopa sera également associé. De leurs côtés, les représentants des pouvoirs publics (État et régions) ont mené une même réflexion qui va aboutir à la signature d’un contrat avec les professionnels de l’agroalimentaire. Ce contrat vise à améliorer les relations au sein de la filière et il doit créer davantage de valeur ajoutée sur les territoires », détaillait Yves Largy.

Récompenser la fidélité


Au sein de Global, ces ambitions se traduisent par un accompagnement technique important que détaillait le directeur Michel Millot. Les jeunes ont par exemple bénéficié de 764.000 € d’aide à la constitution de cheptel (avance de trésorerie) en 2012. Pour contractualiser et organiser le débouché, la coopérative a mis au point « des contrats de plus-value » qui « récompensent les producteurs qui engagent leurs productions ». Un engagement maximal de 100 %, par exemple, garantit « une plus-value de 0,04 €/kg en plus de la grille ; une redistribution directe des plus-values filières ; un règlement des bovins maigres à 10 jours ; un financement à taux préférentiel (2 %) des bovins mis à l’engraissement (0 % si JA) ; une avance de trésorerie à taux 0 % pour livraison aliments », détaillait Michel Millot.


Stratégie

Des projets innovants pour développer l’engraissement


Avec Feder, la coopérative Global s’est donnée comme objectif de développer l’engraissement. Des contrats de financement de l’engraissement existaient déjà (avance de trésorerie/financement des animaux, création de places d’engraissement…). De même que des « contrats de sécurisation à l’engraissement par une garantie de marge » pour "jeunes bovins et "génisses primeurs". Un système qui implique une caisse de sécurisation, une vente d’animaux en période creuse et un « complément confiance ». Mais aujourd’hui, la conjoncture incite la coopérative à aller encore plus loin. Face à l’irrégularité saisonnière de la production de JB, à l’incertitude de la demande des pays tiers et à un débouché italien en recul (baisse des abattages de -14 % et baisse de la consommation de -16 % en cinq ans), l’union Feder imagine « un schéma pionnier » reposant sur un partenariat de filière dénommé FCA pour "Feder, Céréales, Aval". Un autre projet innovant "BDF" reviendrait à « proposer un bâtiment standard pour engraisser des jeunes bovins et accompagner la production en proposant la palette de services du groupe (fourniture d’animaux, appui financier, conseils en bâtiment, suivis sanitaires, conseils en nutrition animale, bilans technico-économiques)".




Union Feder

Activités bovines et ovines en chiffres


Le chiffre d’affaires de la coopérative Global s’élève à 119 millions d’€. Global et Socaviac représentent chacune environ la moitié de l’activité bovine de l’union Feder : 98.000 animaux pour Socaviac et 90.000 pour Global, dont 55.300 rien que pour la Saône-et-Loire. Bigard Socopa représente 70 % des débouchés Viande tandis que l’export absorbe 61 % du maigre. En ovins, l’activité de Terre d’Ovin s’élève à 47.000 têtes tandis que celle de Copagno en atteint 115.000.





Ecotaxe

Le coup de gueule !


L’application de l’écotaxe, nouvelle taxe sur les transports, coûterait 200.000 € par an à l’union Feder. C’est l’équivalent de 60 % du résultat du groupe coopératif et cela correspond à un surcoût de 5 à 7 % sur la logistique, calcule Michel Millot. Pour les responsables de Feder et de ses entités, la pilule est dure à avaler, d’autant que l’application de cette fameuse écotaxe semble très arbitraire. Certaines filières agricoles en seraient dispensées... D’autres régions voient cette taxe appliquée à seulement 50 %. Par contre, des coopératives allaitantes comme Global ou Socaviac se retrouveraient à payer « plein pot » ! Sont-ce bien les camions de bestiaux qui contribuent le plus à la pollution et à la saturation des routes ?




Eleveurs bio de Bourgogne, Terre d’Ovins, Global

Des projets qui prennent forme


La coopérative "Les Eleveurs bio de Bourgogne" compte 40 adhérents. Elle a commercialisé 2.000 bovins et 2.000 ovins en 2012. « Il nous reste trois ans pour finir de rembourser les reconstructions de Bio Bourgogne Viande. Nous aurons alors un vrai outil de mise en marché. Il ne nous manque plus que la production », synthétisait Nicolas Boucherot, président.

2012 aura été une année très correcte pour Terre d’Ovins. Le prix de l’agneau est toutefois plus chahuté en ce début d’année 2013. Avec l’arrivée de Copagno au sein de Feder, un groupe ovin est en train de se constituer. Le président Gilles Duthu s’inquiète de la mise en place de l’ICA (Information sur la chaîne alimentaire). Ce pourrait être un souci supplémentaire à venir, craignait-il. Inquiétude partagée par le président de Global Yves Largy.

A propos des évolutions vécues par Global au sein de l’union Feder, Yves Largy disait privilégier une démarche réfléchie favorisant une vision à long terme. Evoquant la hausse des coûts de production qui ternit l’embellie des cours, le président redisait la nécessité d’accroître les partenariats « pour avancer ».


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