Le Contrat de Solutions veut « des solutions pas des interdictions » concernant les produits phytosanitaires
Les quarante partenaires du Contrat de Solutions ont présenté leurs premiers travaux le 11 juillet. La démarche apporte la démonstration que le monde agricole est porteur de solutions pour répondre à l’attente de la société concernant les produits phytosanitaires.

Annoncé le 14 novembre 2017, le « Contrat de Solutions pour une trajectoire de progrès pour la protection des plantes », dans sa première version, a été présenté, le 11 juillet, par des représentants de la Fédération nationale des exploitants agricoles (FNSEA), de Coop de France et d'une quarantaine de partenaires du projet, avec d’autres parties prenantes. « Les quarante partenaires travaillent d’arrache-pied pour diminuer les usages, risques et impactes des produits phytosanitaires, mais aussi pour garantir aux agriculteurs la compétitivité et la rentabilité de leurs exploitations », a expliqué en introduction Eric Thirouin, secrétaire général adjoint de la FNSEA. Dans cette version, les 36 premières solutions sont proposées parmi les 300 solutions identifiées par les organisations. « Ce n’est qu’un début ! », assure Christian Pèes, le vice-président de Coop de France. « Le projet est ambitieux et nous souhaitons le rendre très crédible, les solutions que nous présentons doivent être conformes à nos engagements ».
Ces premières solutions, présentées sous formes de fiches détaillées, sont expliquées en détail. La fiche comporte également un bilan de son déploiement actuel, son coût, les leviers qui doivent être activés pour la mettre en œuvre, et précise les engagements pris par les acteurs du secteur. Par exemple pour la principale maladie rencontrée sur la pomme de terre, le mildiou, les agriculteurs peuvent sélectionner des variétés plus résistantes et utiliser l’outil d’aide à la décision Mileos, afin de réduire l’utilisation de fongicides. « La combinaison de ces deux solutions améliore le taux de réduction des produits phytosanitaires. A nous d’en assurer la promotion, le transfert, la diffusion et l’appréhension par les agriculteurs concernés », précise Alexandre Quillet, membre du bureau de la CGB et de l’ACTA – les Instituts techniques agricoles. Les solutions peuvent aussi passer par des innovations techniques ou le biocontrôle. « Les solutions seront combinatoires, le déploiement doit être massif et collectif », insiste Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA.
Et le Gouvernement ?
Les partenaires ont également évoqué le glyphosate. Trois fiches parmi celles proposées y sont consacrées. « Nous adoptons une approche pragmatique, méthodique et transversale, basée sur la science », précise Christiane Lambert. Mais il reste à ce jour, comme l’a rappelé l’Inra, des situations sans alternative. « Loin de nous l’idée de dire que c’est impossible, mais la recherche doit poursuivre ses travaux », explique la présidente de la FNSEA. Sur le déploiement des solutions, les partenaires du Contrat feront des points d’étape semestriels sur l’évaluation du déploiement des solutions. « La condition essentielle de réussite c’est l’engagement dans la durée de tous les acteurs », assure Christian Pèes, le vice-président de Coop de France.
S’il estime que l’appropriation, par les agriculteurs notamment, est indispensable, Christian Pèes insiste aussi sur l’importance de la mobilisation du monde de la recherche et des consommateurs. Les acteurs du secteur agricole attendent aussi le soutien des pouvoirs publics. « On demande trois choses : un soutien additionnel à la recherche et à l’innovation, l’accompagnement financier des agriculteurs pour avoir les moyens immédiats d’investir plus vite dans les solutions, et une visibilité réglementaire suffisante pour donner la chance et le temps aux solutions d’émerger », réclame Alexandre Quillet, membre du bureau de la CGB et de l’ACTA – les Instituts techniques agricoles. Les partenaires insistent sur la nécessité de cohérence de la part du gouvernement, craignant notamment les distorsions de concurrence, que ce soit au niveau du marché européen ou international. « Si la France agricole fait tous ces efforts-là, mais qu’en même temps le gouvernement fait le choix de signer des accords commerciaux intempestifs avec des pays qui ne respectent pas les mêmes règles, c’est un piège pour les agriculteurs français », dénonce Christiane Lambert. Elle a d’ailleurs rappelé que le Brésil, pays membre du Mercosur, venait de faire voter une loi pour accélérer la mise sur le marché de pesticides.
Le Contrat de Solutions veut « des solutions pas des interdictions » concernant les produits phytosanitaires

Annoncé le 14 novembre 2017, le « Contrat de Solutions pour une trajectoire de progrès pour la protection des plantes », dans sa première version, a été présenté, le 11 juillet, par des représentants de la Fédération nationale des exploitants agricoles (FNSEA), de Coop de France et d'une quarantaine de partenaires du projet, avec d’autres parties prenantes. « Les quarante partenaires travaillent d’arrache-pied pour diminuer les usages, risques et impactes des produits phytosanitaires, mais aussi pour garantir aux agriculteurs la compétitivité et la rentabilité de leurs exploitations », a expliqué en introduction Eric Thirouin, secrétaire général adjoint de la FNSEA. Dans cette version, les 36 premières solutions sont proposées parmi les 300 solutions identifiées par les organisations. « Ce n’est qu’un début ! », assure Christian Pèes, le vice-président de Coop de France. « Le projet est ambitieux et nous souhaitons le rendre très crédible, les solutions que nous présentons doivent être conformes à nos engagements ».
Ces premières solutions, présentées sous formes de fiches détaillées, sont expliquées en détail. La fiche comporte également un bilan de son déploiement actuel, son coût, les leviers qui doivent être activés pour la mettre en œuvre, et précise les engagements pris par les acteurs du secteur. Par exemple pour la principale maladie rencontrée sur la pomme de terre, le mildiou, les agriculteurs peuvent sélectionner des variétés plus résistantes et utiliser l’outil d’aide à la décision Mileos, afin de réduire l’utilisation de fongicides. « La combinaison de ces deux solutions améliore le taux de réduction des produits phytosanitaires. A nous d’en assurer la promotion, le transfert, la diffusion et l’appréhension par les agriculteurs concernés », précise Alexandre Quillet, membre du bureau de la CGB et de l’ACTA – les Instituts techniques agricoles. Les solutions peuvent aussi passer par des innovations techniques ou le biocontrôle. « Les solutions seront combinatoires, le déploiement doit être massif et collectif », insiste Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA.
Et le Gouvernement ?
Les partenaires ont également évoqué le glyphosate. Trois fiches parmi celles proposées y sont consacrées. « Nous adoptons une approche pragmatique, méthodique et transversale, basée sur la science », précise Christiane Lambert. Mais il reste à ce jour, comme l’a rappelé l’Inra, des situations sans alternative. « Loin de nous l’idée de dire que c’est impossible, mais la recherche doit poursuivre ses travaux », explique la présidente de la FNSEA. Sur le déploiement des solutions, les partenaires du Contrat feront des points d’étape semestriels sur l’évaluation du déploiement des solutions. « La condition essentielle de réussite c’est l’engagement dans la durée de tous les acteurs », assure Christian Pèes, le vice-président de Coop de France.
S’il estime que l’appropriation, par les agriculteurs notamment, est indispensable, Christian Pèes insiste aussi sur l’importance de la mobilisation du monde de la recherche et des consommateurs. Les acteurs du secteur agricole attendent aussi le soutien des pouvoirs publics. « On demande trois choses : un soutien additionnel à la recherche et à l’innovation, l’accompagnement financier des agriculteurs pour avoir les moyens immédiats d’investir plus vite dans les solutions, et une visibilité réglementaire suffisante pour donner la chance et le temps aux solutions d’émerger », réclame Alexandre Quillet, membre du bureau de la CGB et de l’ACTA – les Instituts techniques agricoles. Les partenaires insistent sur la nécessité de cohérence de la part du gouvernement, craignant notamment les distorsions de concurrence, que ce soit au niveau du marché européen ou international. « Si la France agricole fait tous ces efforts-là, mais qu’en même temps le gouvernement fait le choix de signer des accords commerciaux intempestifs avec des pays qui ne respectent pas les mêmes règles, c’est un piège pour les agriculteurs français », dénonce Christiane Lambert. Elle a d’ailleurs rappelé que le Brésil, pays membre du Mercosur, venait de faire voter une loi pour accélérer la mise sur le marché de pesticides.