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Réseau Dephy et plates-formes Artemis

Le Dephy agro-environnemental

Jeudi 23 mai dernier, dans toute la France, avait lieu la journée
nationale du réseau Ferme-Dephy. Dans notre région, les agriculteurs
avaient rendez-vous à Fromenteau (Côte-d’Or) pour une journée d’échanges
autour des pratiques innovantes proposées par Dephy et Artemis, deux
réseaux mobilisés pour faire progresser l’agriculture.
Par Publié par Cédric Michelin
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Ni le froid, ni la pluie n’ont arrêté les participants à la journée organisée sur le site Dijon-Céréales de Fromenteau. Répondant à l’invitation des chambres d’agriculture de Côte-d’Or et de Saône-et-Loire, associées aux coopératives Dijon-Céréales et Bourgogne du Sud ainsi que l’union InVivo, plus de 300 personnes (agriculteurs, techniciens, collectivités, agence de l’eau), ont bravé la météo pour participer à l’évènement.


Tous mobilisés pour relever le "Dephy"



Dans le bâtiment habituellement destiné au stockage d’engrais et transformé pour l’occasion en salle de conférence, Jean-Roch Gaillet, directeur de la Draaf, a clairement défini les enjeux : « la volonté du ministre est de faire de la France, un des pays leader de l’agro-écologie » a-t-il affirmé. Le plan Écophyto et le réseau Dephy, mis en place suite au Grenelle de l’environnement, s’inscrivent dans cette ligne : réduire l’utilisation des phytosanitaires tout en maintenant une agriculture productive. En bref, produire plus, mieux mais aussi autrement ! La mobilisation des agriculteurs prouvait leur ouverture d’esprit.
Daphnée Lelay présentait alors le réseau Dephy. Ce réseau vise trois objectifs : démontrer qu’il est possible de réduire l’utilisation des produits phytosanitaires ; expérimenter de nouvelle pratiques ; partager les résultats. Parmi les 1.900 fermes engagées sur le territoire, la Côte-d’Or et la Saône-et-Loire en compte une vingtaine. Deux agriculteurs volontaires dans le réseau FermEcophyto partageaient leurs expériences. Benoît Collardot (Gaec de la Champagne à Flagey-Échezeaux) et Julien Voisin (Earl Voisin à Seille) ont ainsi affiché « une volonté de remettre l’agronomie au cœur des décisions ». Toutefois, malgré le risque pris, Benoît Collardot avouait aussi avoir été motivé par une forme de curiosité. « Je me suis demandé comment on pouvait produire avec moins d’intrants ? ».


Trois campagnes et déjà des résultats



Entouré par les techniciens et conseillers du réseau, Benoît Collardot a pris des mesures concrètes sur son exploitation. Par de nouvelles pratiques (allongement des rotations, binage mécanique, faux semis), il a déjà obtenu des résultats encourageants. Sur le plan économique d’une part, grâce à une réduction des indices de fréquence de traitement (IFT) mais aussi sur le plan environnemental si l’on en juge par les diminutions potentielles de teneur en nitrates dans les eaux.
C’est sur ce dernier aspect que l’expertise complémentaire apportée par InVivo prenait tout son sens. « Nous avons mis en place des indicateurs, indiquait Bernard Pons, responsable agro chez InVivo, nous permettant de mesurer l’impact environnemental et économique des nouvelles pratiques mises en œuvre. Ainsi, sur plusieurs années, nous mesurons de nombreux critères comme la qualité de l’eau, de l’air ou encore la biodiversité » détaillait-il. Ces expérimentations sont menées au travers des plates-formes agro-environnementales Artémis (lire ci-contre).




Artémis, six plates-formes régionales



L’après-midi du 23 mai était consacré à la présentation du réseau Artémis, présidé par Michel Duvernois, directeur de la coopérative Bourgogne du Sud. Au travers de sa plate-forme de Fromenteau, les visiteurs ont pu découvrir les nombreux essais mis en place par cette structure qui regroupe de nombreux partenaires (coopératives régionales, chambres d’agriculture de Bourgogne et de Franche-Comté, unions nationales InVivo et Sofiprotéol) et est soutenue par l’État et les collectivités territoriales.
Gérard Million, directeur de la PIAE-Artémis, invitait les agriculteurs à participer aux nombreux ateliers proposés au gré des parcelles : « nos six plates-formes régionales d’essais pluriannuels permettent de tester en condition réelle, comme sur une exploitation mais sans risque d’échec, des nouvelles techniques culturales moins gourmandes en intrants. Les plates-formes permettent également de développer l’agriculture de précision ou encore la valorisation de toutes les cultures de la rotation comme les légumineuses qui présentent un fort intérêt agronomique ».


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