Accès au contenu
OGM

Le distinguo du ministre

Alors que le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll se montre
toujours aussi résolu à empêcher la mise en culture de maïs OGM, cette
année, il fait désormais un distinguo entre ce qu’il considère comme les
"bons" OGM à ne pas confondre avec les "mauvais".
Par Publié par Cédric Michelin
128143--carrefour-ogm.jpg
Sont considérées comme de bons OGM ceux qui apportent un bénéfice au consommateur, comme le riz doré dans lequel a été introduit un gène permettant la synthèse de B-Carotène, le précurseur de la vitamine A. Le riz constitue la base de l’alimentation de 3 milliards de personnes et les populations les plus pauvres n’ont pas la possibilité de diversifier leur régime alimentaire souvent carencé en vitamine A, à l’origine de troubles de la vue voire de cécité de nombreux enfants.

Un bilan mitigé de l'USDA



Plus de 15 ans après l'adoption des OGM aux Etats-Unis, des questions continuent de se poser quant à leurs impacts économique et environnemental notamment l'apparition de résistance et l'acceptation des consommateurs, reconnaît une étude que vient de publier le département américain à l'agriculture (USDA).Le prix des semences OGM de soja et de maïs a augmenté de 50% entre 2001 et 2010. Ce prix se justifie pour les cultures résistantes aux insectes car en moyenne les rendements sont plus élevés, et les revenu des agriculteurs également, du fait de la réduction des pertes liées aux attaques de parasites. De plus, l'usage de ces cultures résistantes aux insectes a permis de diviser par dix l'usage des insecticides sur le maïs.

Par contre, pour les cultures tolérantes aux herbicides la rentabilité n'est pas forcement au rendez-vous pour les producteurs qui les adoptent. Mais ces derniers les utilisent surtout pour des raisons de simplification du travail. Ces cultures tolérantes aux herbicides sont critiquées par le rapport de l'USDA pour favoriser l'apparition de mauvaises herbes « super résistantes » (14 nouvelles résistances recensées à ce jour) et pour entrainer une forte augmentation de la consommation de glyphosate (+33%). Cependant, tempère l'USDA, le recours au glyphosate a permis de remplacer certains herbicides bien plus toxiques.

Les cultures OGM couvraient en 2013 68 millions d'hectares aux Etats-Unis, soit environ la moitié de la surface agricole consacrée aux cultures.