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Zones de non traitement (ZNT) riverains

Le flou complet autour des Zones de non traitement (ZNT) riverains

Le 12 février à Saint-Gengoux-de-Scissé, l’assemblée générale de l’Union viticole 71 ne pouvait pas faire l’impasse sur le grand sujet du moment : les ZNT. Le « flou » est complet et même les services de l’Etat n’ont su le lever. Au contraire, au fur et à mesure, que le dossier s’écrit, de nouvelles questions se font jour : que ce soit évidemment sur les traitements eux-mêmes mais aussi sur les conséquences sur le foncier, sous toutes ses caractéristiques (valeurs, baux, fermages…).

Par Publié par Cédric Michelin
Le flou complet autour des Zones de non traitement (ZNT) riverains

C’est peu dire que les viticulteurs de Saône-et-Loire sont inquiets. Le compte à rebours est lancé. La saison des traitements se rapproche à grands pas avec les températures douces de cet hiver. Après des années de polémiques sur les pesticides (y compris entre viticulteurs), l’arrêté ZNT - publié fin d’année dernière - va considérablement compliqué le travail des vignerons. Si jusqu’à présent, les voisins et associations n’avaient pas d’argument législatif à faire valoir, aujourd’hui, la loi est de leur côté. Après les nombreuses explications sur ce que l’on sait (ou pas) des ZNT, un vigneron dans la salle avait à la fin cette analyse fort juste : « avant j’étais dans mon droit, maintenant, je vais être dans l’illégalité », réelle ou non d’ailleurs.
Car si l’administration cherche encore à définir la liste des produits, la liste des matériels, les conditions d’application… autorisés pour telles ou telles distances (0, 3, 5, 10, 20 mètres), la réalité sera que n’importe quel voisin et association – armé de smartphones en direct sur les réseaux sociaux – seront prompts à dénoncer tous les traitements à proximité d’habitation, conventionnels, raisonnés et même bios. Depuis le début, l’Union viticole 71 avait analysé ce biais dangereux et affiché son « refus catégorique d’inscrire la moindre distance de non traitement dans la charte ZNT ». La position n’a pas changé. Reste que la loi est passée. « Il est donc urgent de demander un moratoire pour voir les applications de cette loi. Il nous faut bien poser les choses et travailler sereinement, en dépassionnant les débats. Nous multiplions les rencontres avec les députés, sénateurs, préfets, ministères… mais nous n’avons pas les même échos ou informations », déplorait Christian Bajard, président de la FDSEA, encore à Paris le matin même. Et c’est tout le problème actuellement… car les Ministères n’ont clairement pas travaillé assez leur « politique » pour une application dans la vraie vie.


Deux discours ; pas de réponse

Responsable environnement à l’Union viticole 71, Marc Sangoy confirme « deux discours différents : national et régional ». C’est le « flou total, sur les produits, sur les appareils, sur ce qu’est une habitation… ». Préfets et DDT ne sont pas mieux informés. Et souvent, ce sont même les responsables agricoles qui leurs apprennent les dernières évolutions en la matière…
Peu importe regrette le DDT, Jean-Pierre Goron, « dès les premiers traitements, le décret s’appliquera. Rédiger une charte ne vous apportera pas grand chose mais néanmoins, si vous ne le faîtes pas, vous allez cumuler tous les problèmes ». Il saluait néanmoins le projet de charte départementale de la FDSEA, issue du travail de 2016 sur les bonnes pratiques agricoles, avec la chambre d’Agriculture. « Vu le peu de marges de manœuvre qui reste pour les chartes, nous n’avons plus trop envie de les faire signer », lui rétorquait Christian Bajard.
Le syndicalisme met plutôt tout son poids sur le fond du sujet : demander à l’agence de recherche (Anses) des données scientifiques permettant d’obtenir le « zéro mètre » et faire reconnaître les autres moyens de limitation de la dérive (haies, filets, etc…) non reconnues à ce stade, demander aux urbanistes de reculer leurs futurs projets (lire encadré), demander des compensations économiques, travailler avec les propriétaires sur les impacts liés au foncier... D’ailleurs les questions et réactions dans la salle ne se faisaient pas attendre et étaient très concrètes. « Comment vont se passer les contrôles ? ». « Comment traite-t-on dans le cadre de la lutte obligatoire contre la flavescence dorée ? ». « Je viens de m’installer, qu’en est-il pour mes baux ? »…
« Nous aussi, nous ne cessons de poser des questions techniques, économiques, juridiques… mais comme vous, nous n’obtenons pas de réponse. C’est pour ça que nous voulons ce moratoire rapidement pour prendre le temps de comprendre toutes les conséquences », concluait Christian Bajard.
L’Union viticole 71 et la FDSEA de Saône-et-Loire continuent de défendre le « bon sens » face aux dogmes et autres postures faciles, y compris au sein de la filière. Et prônent toujours pour raisonner les traitements en invitant à dialoguer avec ses voisins pour leur expliquer les réalités du métier, des maladies de la vigne et de la nécessité de les soigner.

Le flou complet autour des Zones de non traitement (ZNT) riverains

Le flou complet autour des Zones de non traitement (ZNT) riverains

C’est peu dire que les viticulteurs de Saône-et-Loire sont inquiets. Le compte à rebours est lancé. La saison des traitements se rapproche à grands pas avec les températures douces de cet hiver. Après des années de polémiques sur les pesticides (y compris entre viticulteurs), l’arrêté ZNT - publié fin d’année dernière - va considérablement compliqué le travail des vignerons. Si jusqu’à présent, les voisins et associations n’avaient pas d’argument législatif à faire valoir, aujourd’hui, la loi est de leur côté. Après les nombreuses explications sur ce que l’on sait (ou pas) des ZNT, un vigneron dans la salle avait à la fin cette analyse fort juste : « avant j’étais dans mon droit, maintenant, je vais être dans l’illégalité », réelle ou non d’ailleurs.
Car si l’administration cherche encore à définir la liste des produits, la liste des matériels, les conditions d’application… autorisés pour telles ou telles distances (0, 3, 5, 10, 20 mètres), la réalité sera que n’importe quel voisin et association – armé de smartphones en direct sur les réseaux sociaux – seront prompts à dénoncer tous les traitements à proximité d’habitation, conventionnels, raisonnés et même bios. Depuis le début, l’Union viticole 71 avait analysé ce biais dangereux et affiché son « refus catégorique d’inscrire la moindre distance de non traitement dans la charte ZNT ». La position n’a pas changé. Reste que la loi est passée. « Il est donc urgent de demander un moratoire pour voir les applications de cette loi. Il nous faut bien poser les choses et travailler sereinement, en dépassionnant les débats. Nous multiplions les rencontres avec les députés, sénateurs, préfets, ministères… mais nous n’avons pas les même échos ou informations », déplorait Christian Bajard, président de la FDSEA, encore à Paris le matin même. Et c’est tout le problème actuellement… car les Ministères n’ont clairement pas travaillé assez leur « politique » pour une application dans la vraie vie.


Deux discours ; pas de réponse

Responsable environnement à l’Union viticole 71, Marc Sangoy confirme « deux discours différents : national et régional ». C’est le « flou total, sur les produits, sur les appareils, sur ce qu’est une habitation… ». Préfets et DDT ne sont pas mieux informés. Et souvent, ce sont même les responsables agricoles qui leurs apprennent les dernières évolutions en la matière…
Peu importe regrette le DDT, Jean-Pierre Goron, « dès les premiers traitements, le décret s’appliquera. Rédiger une charte ne vous apportera pas grand chose mais néanmoins, si vous ne le faîtes pas, vous allez cumuler tous les problèmes ». Il saluait néanmoins le projet de charte départementale de la FDSEA, issue du travail de 2016 sur les bonnes pratiques agricoles, avec la chambre d’Agriculture. « Vu le peu de marges de manœuvre qui reste pour les chartes, nous n’avons plus trop envie de les faire signer », lui rétorquait Christian Bajard.
Le syndicalisme met plutôt tout son poids sur le fond du sujet : demander à l’agence de recherche (Anses) des données scientifiques permettant d’obtenir le « zéro mètre » et faire reconnaître les autres moyens de limitation de la dérive (haies, filets, etc…) non reconnues à ce stade, demander aux urbanistes de reculer leurs futurs projets (lire encadré), demander des compensations économiques, travailler avec les propriétaires sur les impacts liés au foncier... D’ailleurs les questions et réactions dans la salle ne se faisaient pas attendre et étaient très concrètes. « Comment vont se passer les contrôles ? ». « Comment traite-t-on dans le cadre de la lutte obligatoire contre la flavescence dorée ? ». « Je viens de m’installer, qu’en est-il pour mes baux ? »…
« Nous aussi, nous ne cessons de poser des questions techniques, économiques, juridiques… mais comme vous, nous n’obtenons pas de réponse. C’est pour ça que nous voulons ce moratoire rapidement pour prendre le temps de comprendre toutes les conséquences », concluait Christian Bajard.
L’Union viticole 71 et la FDSEA de Saône-et-Loire continuent de défendre le « bon sens » face aux dogmes et autres postures faciles, y compris au sein de la filière. Et prônent toujours pour raisonner les traitements en invitant à dialoguer avec ses voisins pour leur expliquer les réalités du métier, des maladies de la vigne et de la nécessité de les soigner.

Le flou complet autour des Zones de non traitement (ZNT) riverains

Le flou complet autour des Zones de non traitement (ZNT) riverains

C’est peu dire que les viticulteurs de Saône-et-Loire sont inquiets. Le compte à rebours est lancé. La saison des traitements se rapproche à grands pas avec les températures douces de cet hiver. Après des années de polémiques sur les pesticides (y compris entre viticulteurs), l’arrêté ZNT - publié fin d’année dernière - va considérablement compliqué le travail des vignerons. Si jusqu’à présent, les voisins et associations n’avaient pas d’argument législatif à faire valoir, aujourd’hui, la loi est de leur côté. Après les nombreuses explications sur ce que l’on sait (ou pas) des ZNT, un vigneron dans la salle avait à la fin cette analyse fort juste : « avant j’étais dans mon droit, maintenant, je vais être dans l’illégalité », réelle ou non d’ailleurs.
Car si l’administration cherche encore à définir la liste des produits, la liste des matériels, les conditions d’application… autorisés pour telles ou telles distances (0, 3, 5, 10, 20 mètres), la réalité sera que n’importe quel voisin et association – armé de smartphones en direct sur les réseaux sociaux – seront prompts à dénoncer tous les traitements à proximité d’habitation, conventionnels, raisonnés et même bios. Depuis le début, l’Union viticole 71 avait analysé ce biais dangereux et affiché son « refus catégorique d’inscrire la moindre distance de non traitement dans la charte ZNT ». La position n’a pas changé. Reste que la loi est passée. « Il est donc urgent de demander un moratoire pour voir les applications de cette loi. Il nous faut bien poser les choses et travailler sereinement, en dépassionnant les débats. Nous multiplions les rencontres avec les députés, sénateurs, préfets, ministères… mais nous n’avons pas les même échos ou informations », déplorait Christian Bajard, président de la FDSEA, encore à Paris le matin même. Et c’est tout le problème actuellement… car les Ministères n’ont clairement pas travaillé assez leur « politique » pour une application dans la vraie vie.


Deux discours ; pas de réponse

Responsable environnement à l’Union viticole 71, Marc Sangoy confirme « deux discours différents : national et régional ». C’est le « flou total, sur les produits, sur les appareils, sur ce qu’est une habitation… ». Préfets et DDT ne sont pas mieux informés. Et souvent, ce sont même les responsables agricoles qui leurs apprennent les dernières évolutions en la matière…
Peu importe regrette le DDT, Jean-Pierre Goron, « dès les premiers traitements, le décret s’appliquera. Rédiger une charte ne vous apportera pas grand chose mais néanmoins, si vous ne le faîtes pas, vous allez cumuler tous les problèmes ». Il saluait néanmoins le projet de charte départementale de la FDSEA, issue du travail de 2016 sur les bonnes pratiques agricoles, avec la chambre d’Agriculture. « Vu le peu de marges de manœuvre qui reste pour les chartes, nous n’avons plus trop envie de les faire signer », lui rétorquait Christian Bajard.
Le syndicalisme met plutôt tout son poids sur le fond du sujet : demander à l’agence de recherche (Anses) des données scientifiques permettant d’obtenir le « zéro mètre » et faire reconnaître les autres moyens de limitation de la dérive (haies, filets, etc…) non reconnues à ce stade, demander aux urbanistes de reculer leurs futurs projets (lire encadré), demander des compensations économiques, travailler avec les propriétaires sur les impacts liés au foncier... D’ailleurs les questions et réactions dans la salle ne se faisaient pas attendre et étaient très concrètes. « Comment vont se passer les contrôles ? ». « Comment traite-t-on dans le cadre de la lutte obligatoire contre la flavescence dorée ? ». « Je viens de m’installer, qu’en est-il pour mes baux ? »…
« Nous aussi, nous ne cessons de poser des questions techniques, économiques, juridiques… mais comme vous, nous n’obtenons pas de réponse. C’est pour ça que nous voulons ce moratoire rapidement pour prendre le temps de comprendre toutes les conséquences », concluait Christian Bajard.
L’Union viticole 71 et la FDSEA de Saône-et-Loire continuent de défendre le « bon sens » face aux dogmes et autres postures faciles, y compris au sein de la filière. Et prônent toujours pour raisonner les traitements en invitant à dialoguer avec ses voisins pour leur expliquer les réalités du métier, des maladies de la vigne et de la nécessité de les soigner.