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Les rendez-vous du Vinipole à Davayé

Le futur de la viticulture se prépare aujourd’hui

La deuxième et dernière partie des rendez-vous du Vinipole de Davayé a été l’occasion, le jeudi 11 avril, de se projeter sur le long terme. Avec un questionnement sur le devenir du vignoble Bourguignon et Français.

Le futur de la viticulture se prépare aujourd’hui

Corinne Tanguy, d’Agrosup Dijon, s’est ainsi intéressée à la transmission. Une intervention, basée sur le travail de Sarah Perie-Frey, qui a permis de constater qu’il y a absence d’un modèle bourguignon unique. Il n’y a pas un mais plusieurs modèles, très différents selon les départements. Car chaque département a ses particularités comme la Saône-et-Loire qui compte 1.616 exploitations viticoles pour 12.800 hectares. Soit une moyenne de 8 hectares par exploitation, 50 % étant entre 5 et 30 hectares. A noter aussi que, dans notre département, la valeur des vignes en AOP a finalement assez peu augmenté si l’on compare avec la Côte-d’Or. L’évolution de la valeur des vignes AOP varie selon le département avec, notamment, 75 % de hausse en dix ans en Côte-d’Or. Laquelle valeur est très dépendante de l’appellation. On notera le lien étroit entre valeur vénal des vignes et image de marque de l’appellation en Bourgogne. Avec une différence de valorisation des terres variant de 301.500 € par hectare en moyenne pour les vignes contre seulement 3.160 € par hectare pour de simples prés. Les vignes peuvent aussi apparaître comme une valeur refuge via certains grands crus : tous les dix ans, leur valeur est multipliée par deux, notamment en Côte-d’Or. Pour les investisseurs, il peut aussi bien s’agir d’un investissement passion qu’un excellent moyen de mettre en avant l’image de l’entreprise avec, en outre, un risque faible voire nul. La disparité entre les régions viticoles bourguignonnes entraîne des problématiques différentes. On remarquera que les trajectoires de transmission sont conditionnées par les appellations et par l’existence ou non d’un repreneur familial. L’envolée des prix, du patrimoine et des capitaux entraîne une vraie difficulté de transmission d’exploitation, notamment en Côte-d’Or. La Bourgogne se trouve confrontée à un enjeu : le positionnement stratégique de la filière. Il y a un nécessaire ajustement de l’accompagnement en matière de transmission.

Le casse-tête du foncier

Pour sa part, Emmanuel Vourdier, membre de la Safer, est justement intervenu sur le sujet particulièrement sensible qu'est le foncier, par définition limité et encore plus délimité en AOC. On notera une évolution contrastée des prix. Le marché de parcellaire comptait, l’an passé, seulement 20 ventes dépassant les 5 hectares. La moyenne des ventes est inférieure à un hectare ; 80 % des ventes concernent moins d’un hectare. Les ventes à des personnes morales concernent 27 % des transactions et 48 % de la surface. Alors que les ventes atteignent 148 millions d’euros en Bourgogne, elles ne sont que de 12.453 k€ pour 184 ventes et un total de 215 hectares en Saône-et-Loire. Le marché bourguignon varie fortement sous l’influence de grosses ventes en Côte-d’Or. A titre d’exemple, les grands crus ont vu leur prix augmenter de 11 % par an depuis 2010 contre moins de 5 % pour la Saône-et-Loire. La Safer ayant convenu avec les vignerons par le passé de ne pas préempter les grands crus de Côte-d'Or. On constatera aussi qu’une même appellation a un prix différent selon le département ! Un hectare de bourgogne rouge vaut en moyenne 30.000 € en Saône-et-Loire, 40.000 € en Côte-d’Or et plutôt 50.000 € dans l’Yonne.

Evidemment, le foncier est considéré comme "lourd" à porter financièrement dans le cadre des installations et des successions. Le montant devient très élevé avec peu d’acheteurs possibles, le poids du bâti étant lui aussi important. A noter que les niveaux de prix atteints dans les crus déclenchent des ventes soit par obligation lié à la succession soit par envie, les héritiers ou ayants droit pouvant être tenté de vendre. Pour sa part, le matériel végétal influe peu sur le prix du foncier sauf pour les appellations régionales. Le végétal ne pèse rien dans la valorisation d’un grand cru. C’est l’accès à un bien rare qui domine et qui fait le prix. Les terres à vigne sont globalement recherchées, rarissimes, dans les grands crus. Elles le sont aussi dans les appellation régionales selon les stratégies d’agrandissement, de renouvellement des vignes ou d’anticipation des changements climatiques. Des zones historiques peu prisées par les viticulteurs, avec un usage agricole d’élevage ou de polyculture, se trouvent concurrencées par cette tendance qui contribue à valoriser au plus ces terres. Quant à la Safer, elle est là pour réguler le marché, selon des règles précises, en faisant en sorte d'éviter des hausses excessives qui déstabilisent les références locales. Pour elle, la solution passe par une politique d’encadrement des prix appuyée sur la volonté d’installer. Le foncier doit être finançable, amortissable par les jeunes. Il faut conserver un lien avec la production et la rentabilité du produit fabriqué.

Le futur de la viticulture se prépare aujourd’hui

Le futur de la viticulture se prépare aujourd’hui

Corinne Tanguy, d’Agrosup Dijon, s’est ainsi intéressée à la transmission. Une intervention, basée sur le travail de Sarah Perie-Frey, qui a permis de constater qu’il y a absence d’un modèle bourguignon unique. Il n’y a pas un mais plusieurs modèles, très différents selon les départements. Car chaque département a ses particularités comme la Saône-et-Loire qui compte 1.616 exploitations viticoles pour 12.800 hectares. Soit une moyenne de 8 hectares par exploitation, 50 % étant entre 5 et 30 hectares. A noter aussi que, dans notre département, la valeur des vignes en AOP a finalement assez peu augmenté si l’on compare avec la Côte-d’Or. L’évolution de la valeur des vignes AOP varie selon le département avec, notamment, 75 % de hausse en dix ans en Côte-d’Or. Laquelle valeur est très dépendante de l’appellation. On notera le lien étroit entre valeur vénal des vignes et image de marque de l’appellation en Bourgogne. Avec une différence de valorisation des terres variant de 301.500 € par hectare en moyenne pour les vignes contre seulement 3.160 € par hectare pour de simples prés. Les vignes peuvent aussi apparaître comme une valeur refuge via certains grands crus : tous les dix ans, leur valeur est multipliée par deux, notamment en Côte-d’Or. Pour les investisseurs, il peut aussi bien s’agir d’un investissement passion qu’un excellent moyen de mettre en avant l’image de l’entreprise avec, en outre, un risque faible voire nul. La disparité entre les régions viticoles bourguignonnes entraîne des problématiques différentes. On remarquera que les trajectoires de transmission sont conditionnées par les appellations et par l’existence ou non d’un repreneur familial. L’envolée des prix, du patrimoine et des capitaux entraîne une vraie difficulté de transmission d’exploitation, notamment en Côte-d’Or. La Bourgogne se trouve confrontée à un enjeu : le positionnement stratégique de la filière. Il y a un nécessaire ajustement de l’accompagnement en matière de transmission.

Le casse-tête du foncier

Pour sa part, Emmanuel Vourdier, membre de la Safer, est justement intervenu sur le sujet particulièrement sensible qu'est le foncier, par définition limité et encore plus délimité en AOC. On notera une évolution contrastée des prix. Le marché de parcellaire comptait, l’an passé, seulement 20 ventes dépassant les 5 hectares. La moyenne des ventes est inférieure à un hectare ; 80 % des ventes concernent moins d’un hectare. Les ventes à des personnes morales concernent 27 % des transactions et 48 % de la surface. Alors que les ventes atteignent 148 millions d’euros en Bourgogne, elles ne sont que de 12.453 k€ pour 184 ventes et un total de 215 hectares en Saône-et-Loire. Le marché bourguignon varie fortement sous l’influence de grosses ventes en Côte-d’Or. A titre d’exemple, les grands crus ont vu leur prix augmenter de 11 % par an depuis 2010 contre moins de 5 % pour la Saône-et-Loire. La Safer ayant convenu avec les vignerons par le passé de ne pas préempter les grands crus de Côte-d'Or. On constatera aussi qu’une même appellation a un prix différent selon le département ! Un hectare de bourgogne rouge vaut en moyenne 30.000 € en Saône-et-Loire, 40.000 € en Côte-d’Or et plutôt 50.000 € dans l’Yonne.

Evidemment, le foncier est considéré comme "lourd" à porter financièrement dans le cadre des installations et des successions. Le montant devient très élevé avec peu d’acheteurs possibles, le poids du bâti étant lui aussi important. A noter que les niveaux de prix atteints dans les crus déclenchent des ventes soit par obligation lié à la succession soit par envie, les héritiers ou ayants droit pouvant être tenté de vendre. Pour sa part, le matériel végétal influe peu sur le prix du foncier sauf pour les appellations régionales. Le végétal ne pèse rien dans la valorisation d’un grand cru. C’est l’accès à un bien rare qui domine et qui fait le prix. Les terres à vigne sont globalement recherchées, rarissimes, dans les grands crus. Elles le sont aussi dans les appellation régionales selon les stratégies d’agrandissement, de renouvellement des vignes ou d’anticipation des changements climatiques. Des zones historiques peu prisées par les viticulteurs, avec un usage agricole d’élevage ou de polyculture, se trouvent concurrencées par cette tendance qui contribue à valoriser au plus ces terres. Quant à la Safer, elle est là pour réguler le marché, selon des règles précises, en faisant en sorte d'éviter des hausses excessives qui déstabilisent les références locales. Pour elle, la solution passe par une politique d’encadrement des prix appuyée sur la volonté d’installer. Le foncier doit être finançable, amortissable par les jeunes. Il faut conserver un lien avec la production et la rentabilité du produit fabriqué.

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