Le Gaec Auduc-Rondepierre à Poisson a opté pour la plaquette forestière multi-usage
Éleveur de charolais et de volailles, Jean-Marc Auduc utilise la plaquette pour chauffer ses bâtiments avicoles et améliorer la litière de ses animaux. Économies et confort à la clé.

Le Gaec Auduc-Rondepierre exploite à Poisson 180 hectares partagés entre des prairies (100 ha) et des cultures céréalières. L’exploitation comporte un élevage de charolais et un atelier avicole qui produit dindes et poulets. A première vue, peu de rapport avec la filière Bois, mais il suffit de pénétrer sur la ferme pour comprendre que la matière ligneuse y occupe une place importante.
En 2014, le Gaec a effectivement fait le choix de la plaquette forestière pour chauffer ses deux bâtiments avicoles pour une surface totale de 1.060 m². Pour remplacer des radiants à gaz, il investit alors 40.000 € dans une chaudière de marque espagnole, une Viloria-Otero. La dépense est certes importante, mais les deux associés, Jean-Marc Auduc et Didier Rondepierre, ont calculé qu’elle serait amortie en seulement six ans.
« Le prix du gaz était alors plus cher », précise Jean-Marc Auduc, « aujourd’hui, l’amortissement serait plutôt réalisé en huit ans ». Outre le volet économique, ce nouveau mode de chauffage a amélioré le confort des animaux. « Le gaz dégage de l’eau et du gaz carbonique alors que l’air chaud pulsé assèche le bâtiment et améliore l’ambiance grâce à une meilleure maîtrise de l’hygrométrie ». Inconvénient : en cas de panne, tout s’arrête et il faut rapidement intervenir…
Un combustible en filière courte
Le bois provient pour majeure partie de l’exploitation. L’abattage est sous-traité à la Cuma Compost 71, le broyage est réalisé par la Cuma Terr’eau de Nevers. Selon les difficultés d’exploitation, le MAP (mètre cube apparent plaquettes) coûte au Gaec entre 15 et 25 €, main-d’œuvre, matériel et stockage compris. À raison d’une consommation annuelle de 150 MAP, le chauffage des bâtiments lui revient à 3.000 €/an. Avec le gaz, la facture annuelle était comprise entre 7.000 et 9.000 €…
« Nous transformons en plaquettes des bois de deuxième catégorie, les bordures de parcelle ou les bords de ruisseau qui n’ont plus été nettoyés depuis 30 ans », souligne Jean-Marc Auduc. Ces travaux mécanisés, certes coûteux, offrent l’avantage d’entretenir en toute sécurité les parcelles en bordure de bois. Le Gaec récupère aussi de plus en plus de bois de coupe et d’élagage provenant de l’extérieur.
Et le paillage…
Les petits bois - qui comportent une forte proportion d’écorce - sont voués à un autre usage que le chauffage. Cette plaquette de moyenne qualité est en effet utilisée comme litière pour les animaux, en complément de la paille.
« Nous mettons dans les box une sous-couche d’une dizaine de centimètres », explique l’éleveur, « et quand les vaches commencent à se salir ou qu’elles vêlent, nous ajoutons de la paille, en en mettant deux fois moins qu’auparavant. Cela forme une espèce de matelas drainant qui maintient les animaux au propre. Quand les animaux commencent à enfoncer la litière, nous remettons une couche de 5 cm de plaquettes, puis de nouveau de la paille pour le confort des animaux. Cette année, grâce à la plaquette, nous avons repoussé notre curage à 70 jours, au lieu de 50 habituellement ».
Avec l’emploi de 150 à 200 m3 de plaquettes en litière, le Gaec estime faire une économie annuelle de 40 à 50 tonnes de paille. Les plaquettes se compostent par ailleurs très rapidement et n’altèrent aucunement la qualité du fumier.
Le Gaec Auduc-Rondepierre fait figure de précurseur pour l’utilisation mixte de plaquettes forestières. « Un agriculteur qui veut changer de chaudière et possède un peu de bois autour de son exploitation doit aujourd’hui se poser la question », invite Jean-Marc Auduc. De fait, la plaquette forestière est le combustible le plus économique, et l’installation de ce type de chauffage peut bénéficier d’aides financières.