Le glyphosate source de frustrations
Les débats parlementaires tant attendus sur le glyphosate, dans le cadre du projet de loi Egalim, n’ont pas mené les députés et le gouvernement à s’accorder sur une inscription dans la loi de la promesse d’Emmanuel Macron.

C’est tard dans la nuit du 28 au 29 mai que les députés ont entamé les discussions sur le glyphosate dans une ambiance électrique. Sans minimiser le sujet, Stéphane Travert n’a d’ailleurs pas caché sa déception quant à la proportion que les phytosanitaires ont pris dans les débats des États généraux de l’alimentation (EGA). « Je regrette que toute cette loi destinée à traiter du revenu des agriculteurs et à tirer vers le haut notre alimentation en soit réduite, du moins pour l’extérieur, au sujet du glyphosate et des néonicotinoïdes », déclare-t-il à l’Assemblée.
Après de longs débats sur les néonicotinoïdes, le député Matthieu Orphelin (LREM) a mis les pieds dans le plat en proposant un amendement, le n° 1570, pour définir dans la loi l’engagement pris par le président de la République pour sortir du glyphosate d’ici trois ans. De là se sont enchaînées les réactions contrastées de députés manifestement aussi divisés que lors des débats sur les coûts de production. Jean-Baptiste Moreau, le rapporteur, tranche : « J’ai confiance en la parole d’Emmanuel Macron, je n’ai pas besoin de l’écrire dans la loi pour être assuré qu’elle sera tenue. » Et d’ajouter que pour l’heure, les alternatives au glyphosate sont rares. Elles font pourtant partie des conditions sine qua non énoncées par le président de la République pour une sortie du glyphosate sans douleur pour les agriculteurs.
Travert ferme sur sa position
À ceux qui estiment que le gouvernement se défausse de son engagement, Stéphane Travert remet les pendules à l’heure. Non, l’Etat ne rétropédale pas, néanmoins, il n’y aura « pas d’interdiction sans solutions pour les agriculteurs ». Il exige que soient d’abord recensées toutes les alternatives au glyphosate, et les situations d’impasse. Il ajoute de l’eau au moulin de Jean-Baptiste Moreau, en rappelant aux députés qu’un rapport de l’Inra prévient qu’a ce jour, il n’existe pas de solution « clé en main ». Aussi le ministre souhaite-t-il laisser du temps à la recherche. Car selon lui, inscrire l’interdiction du glyphosate dans la loi conduirait les agriculteurs à supporter seuls les surcoûts liés à la diminution de l’utilisation du glyphosate. « Or, chaque maillon de la chaîne doit contribuer à cet effort, justifie-t-il avant d’appeler à « trouver des solutions durables pour que, demain, nous puissions retrouver les points de compétitivité dont l’agriculture à besoin. »
Les députés de la majorité Matthieu Ophelin et Sandrine Le Feur n’ont pas caché leur déception de ce refus d’inscrire dans la loi l’interdiction du glyphosate d’ici trois ans. "C’est à mes yeux un rendez-vous manqué et une vraie déception car l’urgence écologique et de changement de modèle agricole est si forte", a-t-il commenté sur Twitter.
Le glyphosate source de frustrations

C’est tard dans la nuit du 28 au 29 mai que les députés ont entamé les discussions sur le glyphosate dans une ambiance électrique. Sans minimiser le sujet, Stéphane Travert n’a d’ailleurs pas caché sa déception quant à la proportion que les phytosanitaires ont pris dans les débats des États généraux de l’alimentation (EGA). « Je regrette que toute cette loi destinée à traiter du revenu des agriculteurs et à tirer vers le haut notre alimentation en soit réduite, du moins pour l’extérieur, au sujet du glyphosate et des néonicotinoïdes », déclare-t-il à l’Assemblée.
Après de longs débats sur les néonicotinoïdes, le député Matthieu Orphelin (LREM) a mis les pieds dans le plat en proposant un amendement, le n° 1570, pour définir dans la loi l’engagement pris par le président de la République pour sortir du glyphosate d’ici trois ans. De là se sont enchaînées les réactions contrastées de députés manifestement aussi divisés que lors des débats sur les coûts de production. Jean-Baptiste Moreau, le rapporteur, tranche : « J’ai confiance en la parole d’Emmanuel Macron, je n’ai pas besoin de l’écrire dans la loi pour être assuré qu’elle sera tenue. » Et d’ajouter que pour l’heure, les alternatives au glyphosate sont rares. Elles font pourtant partie des conditions sine qua non énoncées par le président de la République pour une sortie du glyphosate sans douleur pour les agriculteurs.
Travert ferme sur sa position
À ceux qui estiment que le gouvernement se défausse de son engagement, Stéphane Travert remet les pendules à l’heure. Non, l’Etat ne rétropédale pas, néanmoins, il n’y aura « pas d’interdiction sans solutions pour les agriculteurs ». Il exige que soient d’abord recensées toutes les alternatives au glyphosate, et les situations d’impasse. Il ajoute de l’eau au moulin de Jean-Baptiste Moreau, en rappelant aux députés qu’un rapport de l’Inra prévient qu’a ce jour, il n’existe pas de solution « clé en main ». Aussi le ministre souhaite-t-il laisser du temps à la recherche. Car selon lui, inscrire l’interdiction du glyphosate dans la loi conduirait les agriculteurs à supporter seuls les surcoûts liés à la diminution de l’utilisation du glyphosate. « Or, chaque maillon de la chaîne doit contribuer à cet effort, justifie-t-il avant d’appeler à « trouver des solutions durables pour que, demain, nous puissions retrouver les points de compétitivité dont l’agriculture à besoin. »
Les députés de la majorité Matthieu Ophelin et Sandrine Le Feur n’ont pas caché leur déception de ce refus d’inscrire dans la loi l’interdiction du glyphosate d’ici trois ans. "C’est à mes yeux un rendez-vous manqué et une vraie déception car l’urgence écologique et de changement de modèle agricole est si forte", a-t-il commenté sur Twitter.