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Abattoir d’Autun

Le Grand Autunois a inauguré son nouvel abattoir communautaire

Les nouvelles installations de l’abattoir d’Autun viennent d’être inaugurées. C’est l’aboutissement de près de dix ans de mobilisation autour d’un précieux outil de proximité. Un investissement qui s’inscrit dans une démarche ambitieuse d’approvisionnement local et de circuits courts.

Le Grand Autunois a inauguré son nouvel abattoir communautaire

Le 18 janvier dernier, au terme de vingt mois d’importants travaux, les nouvelles installations de l’abattoir d’Autun ont été inaugurées en présence de nombreuses personnalités : Jérôme Gutton, préfet de Saône-et-Loire ; Rémy Rebeyrotte, député ; André Accary, président du Conseil départemental ; Marie-Claude Barnay, présidente du Grand Autunois Morvan ; Christian Gillot, vice-président en charge de l’agriculture ; Bernard Joly, président de la SICA ; Jean-Philippe Nivost, président de l’association de sauvegarde de l’abattoir. Etaient également présents le président de la Chambre d’agriculture Bernard Lacour ; les sénateurs Jean-Paul Emorine et Jérôme Durain ; les conseillers départementaux Catherine Amiot et Frédéric Brochot…

Fermeture annoncée…

Cette inauguration en grande pompe marquait l’aboutissement de près de dix ans de mobilisation. Alors que l’abattoir public cinquantenaire ne répondait plus aux normes sanitaires d’aujourd’hui, une mobilisation sans précédent avait vu le jour pour éviter la fermeture annoncée. Sous l’impulsion de la communauté de communes du Grand Autunois, propriétaire des murs, élus, organisations professionnelles agricoles, éleveurs, acteurs économiques ont tenu à sauvegarder l’un des derniers abattoirs de proximité multi-espèces. Prête à consentir l’investissement nécessaire, la communauté de communes exigeait cependant que la filière dans son ensemble manifeste clairement son engagement. Encouragée par la profession, une association de défense a vu le jour. Elle a permis de rassembler les 66.000 € d’engagement demandés par FranceAgriMer. Une somme qui a rejoint le capital social de la SICA gestionnaire de l’outil et qui déclenchait ainsi le processus de subventionnement de l’investissement.

5,8 millions d’euros d’investissement

D’un montant total de 5.846.738 € HT, les travaux ont consisté en la construction d’une nouvelle chaine de tuerie ; le remodelage de la salle de découpe existante ; la création d’une salle d'allotement, d’un nouveau quai d'expédition pour les semi-remorques ; la réhabilitation de la bouverie ; la reprise des voiries avec un circuit propre-sale ; le reconditionnement de la station d'épuration et l’installation d’un système de production de froid avec récupérateur de chaleur pour permettre une réduction de plus de 30% des consommations énergétiques.

La communauté de communes du Grand Autunois Morvan a financé 58% des travaux soit près de 3,39 millions d’euros. Les autres financeurs sont le fonds européen Feader pour 512.000 € ; la Région pour 454.000 € ; plusieurs fonds de l’Etat pour 400.000 €, 364 .000 € et 300.000 € ; le conseil départemental de Saône-et-Loire (160.000 € + 46.250 € ) ; EDF (152.000 €) et l’Agence de l’eau (70.200 €) .

Abattage, découpe, conditionnement…

L’abattoir dispose désormais d’une infrastructure moderne adaptée aux exigences de bien-être animal, de sécurité sanitaire et de traçabilité, explique-t-on. Multi-espèces, il offre à tous les éleveurs du territoire (dont 400 utilisateurs réguliers) un service de proximité, adapté aux contraintes des circuits courts et de la vente directe. Fort de ses 18 collaborateurs, l’abattoir d’Autun « peut aussi accompagner les chevillards, grossiste et professionnels dans leurs développements en apportant une prestation de qualité et adaptée à leurs contraintes ». Des services complémentaires sont proposés comme la découpe et la mise sous vide, la transformation (préparation de viande sous vide ou en barquette). Enfin, l’abattoir d’Autun poursuit sa mission originale d’abattoir-école.

Le nouvel outil aura une capacité de 2.400 tonnes. Si l'objectif reste bien « de privilégier la qualité à la quantité pour se démarquer des abattoirs industriels », l’enjeu sera désormais de développer le tonnage actuel de 1.600 tonnes.

Avec le soutien des professionnels et du territoire, de nouvelles perspectives devraient s’ouvrir à court et moyens termes. Une étude pour la création d’un outil de transformation dédiée à la restauration collective est lancée. Ce futur équipement complèterait ainsi l’offre de service aux exploitations agricoles et permettrait de structurer de nouvelles filières locales d’approvisionnement à l’échelle de la CCGAM et des territoires limitrophes.