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France et Europe

Le lait détrône la baguette

Une étude de la DGCCRF vient d'apporter une "photographie économique" de la
consommation de produits alimentaires par les ménages en France. Son intérêt est de relier cette dernière à l’évolution du PIB
et des prix dans la
période contemporaine (1959 à 2010).
Par Publié par Cédric Michelin
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Elle montre notamment que l’évolution des prix de trois familles de produits alimentaires (produits laitiers, légumes et pains et céréales) sur les dix dernières années est plus volatile et plus prononcée que celle des prix de l’ensemble des biens et services. Elle met en évidence la significative (et rapide) élasticité de la demande aux prix de ces produits.

Les dépenses d’alimentation ont augmenté moins vite que les dépenses totales de consommation. La théorie du déversement jouant à fond. Cependant, dans le même temps, la population française en métropole est passée de 45 millions d’habitants en 1959 à 62,8 millions d’habitants en 2010, soit une hausse de 39,5 % (soit 0,66 % par an). Dès lors, rapportée au nombre d’habitants, la consommation des produits alimentaires a augmenté d'environ 1,40 % par an.

Centre d'intérêt de nos politiciens, sur la période 1959-2010, la part des dépenses d’alimentation (produits alimentaires et boissons non alcoolisées) dans la consommation des ménages a diminué, passant de 21,5 % à 13,4 %. En outre, rapportées au PIB qui a crû sur l’ensemble de la période, les dépenses de consommation ont décru sur la période, passant de 12,4 % du PIB en 1959 à 7,5 % en 2010. Ainsi, avec l’accroissement du PIB par habitant (et du revenu disponible brut par habitant, par conséquence), d’autres postes de consommation se sont substitués à l’alimentation. En 2010, le poste « alimentation » demeure toutefois le troisième poste de consommation des ménages, dans la classification de l’Insee, après le poste « logement, chauffage, éclairage » (25,6 %) et le poste « transports » (14 %).

Les comportements de consommation alimentaire ont évolué. A partir de 1977, la part de la consommation des produits laitiers dans la consommation des ménages français est supérieure à celle de la consommation des légumes, et depuis 2005, elle a dépassé celle de la consommation des pains et céréales, ce qui constitue une « petite révolution » dans les comportements alimentaires des ménages français, pour qui « le pain » constitue traditionnellement une denrée de base et culturellement indispensable au « bon repas ». En moyenne, la consommation des ménages a augmenté en prix constant de 1,64 % par an, selon les données de l’Insee, sur la période 1959-2010.

La consommation des trois familles de produits alimentaires (pains et céréales, produits laitiers et légumes) évolue généralement de manière inverse aux variations de leurs prix, ce qui démontre que l’élasticité de la demande aux prix de ces produits est significative. La sacro-sainte règle de l'offre et de la demande fonctionne donc encore pour ces produits de base.
Certains produits transformés –tels que les vins premium– ont pourtant réussi à s'en soustraire...


Les dépenses d'alimentation dans l'Union européenne varient du simple au double entre la Pologne et l'Italie ou la France (les plus gros consommateurs), la moyenne de l'UE-27 étant de 1.600 euros par habitant et par an. Une certaine convergence s'observe, surtout pour les pays « en rattrapage économique ». L'étude montre l'effet « vases communicants » entre la croissance de la part des dépenses contraintes (logement, eau, électricité, etc), ainsi que celles consacrées aux communications, et la part de l'alimentation en baisse. Cela étant, cette dernière « tend à se stabiliser dans les grands pays de l'UE sur la période récente ».

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