Le Mâconnais et le Beaujolais grêlés
Lundi 10 juillet, sur le coup des 17h, un violent orage à frappé le Beaujolais et le Mâconnais. De fortes précipitations et surtout des grêlons, amplifiés par la force du vent, ont fait des dégâts dans les vignes, sur les cultures et arboricultures.

« Ce n’était pas un orage comme d’habitude. Il a pris large », soupire Stéphane Guillemin, président de l’ODG Viré-Clessé, qui comme ses collègues déplorent de nombreux dégâts. L’épisode de grêle est venu du Sud avec des vents violents hachant les vignes. Le bas de Viré, un peu Clessé mais surtout Montbellet et Uchizy ont été sévèrement touchés. L’orage avait quelques minutes plus tôt frappé le Beaujolais. « Nous avons de gros dégâts. Cela a pris La Chapelle-de-Guinchay, les hauts de Beaujeu, Régnié, une partie de Chirouble, Villé-Morgon, Moulin-à-Vent, Chénas… et surtout Fleurie », décompte sans fin Guillaume Bouchacourt, triste que le sort s’acharne depuis plusieurs années (tempête, gel…) sur les mêmes secteurs qu'en 2016, rappelle l'Inter Beaujolais. D’autres secteurs ont eu chaud avec un déluge de plus de 50 mm de pluie en 30 minutes (Azé, Igé…) mais pas de grêle, voire pas d’eau (Sologny…). Dans la nuit de samedi à dimanche dernier déjà, des orages avaient frappé tout le département, à nouveau classé en risque orange par Météo France. De légers dégâts (4-5 %) avaient « marqués » les vignes à Saint-Gengoux-de-Scissé, Bissy-la-Mâconnaise ou encore Lugny, explique Marc Sangoy, président de la cave de Lugny. « Nous avions déclenché le système anti-grêle depuis le weekend dernier. Cela a certainement diminué l’intensité des orages vu les trombes d’eau par endroit », note Jérôme Chevalier, président des vins Mâcon, siégeant à la CAVB qui gère le réseau Arelfa (bénévoles et diffuseurs). Le BIVB va étudier le phénomène (taille des grêlons, vitesse…) en relevant ses grèlimètres.
« Il n’y a plus rien à faire. Il faut espérer qu’il fasse maintenant sec et beau. Avant véraison, cela peut encore sécher et voir les grappes grêlées tomber pour espérer ainsi sauver ce qui reste », tente de positiver Benjamin Alban. Avec ses collègues techniciens de la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire, ils feront des comptages lundi prochain pour estimer précisément l’impact de cet épisode dramatique. Mais d’ores et déjà, les vignerons estiment jusqu’à 95 % de la récolte perdue dans certaines parcelles. Les vergers et les cultures aussi sont gravement victimes. De quoi relancer le débat autour de l’assurance… En attendant, l’Union viticole de Saône-et-Loire s’est déjà rapproché des services fiscaux et préfectoraux pour leur faire constater prochainement l’impact économique et pour gérer collectivement les dégrèvements de TFNB.