Le passé doublement millénaire de La Comelle
Occupée depuis l’époque gallo-romaine, La Comelle s’étend sur 2.272 hectares entre le massif du Beuvray et la vallée de l’Arroux.

Le bourg, modeste village, s’abrite au pied Est de la montagne de La Garde (446 mètres), dernier sursaut granitique du Beuvray avant la dépression alluviale de l’Arroux. Le nom de La Comelle apparaît pour la première fois au XIe siècle sur un registre des bénéfices ecclésiastiques de l’évêché d’Autun sous la forme Colomella. Ce terme, proche du latin Columella, petite colonne, pourrait évoquer un édifice antique aujourd’hui disparu.
Entre Bibracte et Augustodunum, La Comelle se trouvait dans une zone de peuplement et d’activités probablement supérieurs à ceux d’aujourd’hui. Avant qu’Augustodunum sortît de terre, un chemin traversant La Comelle joignait Bribracte à la vallée du Mesvrin. Une autre grande route antique, venant d’Augustodunum, parcourait La Comelle d’Est en Ouest. Une prospection des sols a révélé en maints endroits des morceaux de tuiles romaines. La preuve que les maisons d’habitation étaient nombreuses et souvent très proches des habitats actuels. On notera l’existence de stèles funéraires datant des trois premiers siècles de notre ère. Quatre ou cinq de ces stèles ont été regroupées face à la porte de l’ancienne église. D’autres ont été encastrées dans les pignons de plusieurs maisons du village.
Guérisons miraculeuses
En 1657, la chapelle Notre-Dame existait près d’une source. Une chapelle remplacée en 1836 par un petit édicule. Chapelle et fontaine attiraient alors de nombreux pèlerins. Notamment le 12 août, fête de sainte Claire, avant le lever du soleil, ainsi que l’avant-veille et la veille de la fête de l’Assomption (fête patronale). Soit durant trois jours consécutifs. L’eau était alors réputée guérir les maladies des yeux. On venait aussi à la source pour obtenir la pluie en cas de sécheresse. En 1850, il y avait encore des processions de deux cents à trois cents fidèles. A cette occasion, un forgeron, agissant par bravade, y aurait trempé un fer rouge. Il tomba aussitôt aveugle.
L’ancienne église romane du XIIIe siècle, située à l’emplacement de l’actuel monument aux morts, modifiée en 1782 et agrandie en 1852, était trop petite et trop vieille. Une nouvelle bâtisse fut édifiée à côté, de style néo-gothique flamboyant. L’ancienne construction fut détruite en 1900. Consacrée le 19 septembre 1901 par le cardinal Perraud, évêque d’Autun, l’église de l’Assomption, de saint Laurent et de saint Vincent, a été construite grâce aux offrandes (finances et travaux) des habitants.