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Interprofession des vins de Bourgogne (BIVB)

Le plan 2015 est lancé !

Mardi à Beaune, l'interprofession des vins de Bourgogne revenait sur son activité de l'année. Surtout, le BIVB lançait son plan "Bourgogne Amplitude 2015". Ce dernier trace la voie à suivre. Avec ce plan et le classement des Climats à l'Unesco, l'ambition est haute. Celle d'amplifier encore l'excellence des vins de Bourgogne, qui entendent plus que jamais rester la référence mondiale viticole, dans bien des domaines.
Par Publié par Cédric Michelin
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« Passons au Plan de résistance », se réjouissait Michel Baldassini, président du BIVB, en abordant le plan "Bourgogne Amplitude 2015" en passe d'être concrétisé. Jean-Michel Aubinel débutait alors la présentation. « L'ambition est d'être la référence mondiale –dans la catégorie des vins de terroirs–, des Grands vins nés d'une viticulture durable, tant sur le plan économique, social qu'environnemental », résumait-il d'emblée. Autrement dit, la stratégie du BIVB est de faire monter l'ensemble des vins de Bourgogne dans les hauts segments de la gamme. L'objectif est d'autant plus important qu'il vise « en particulier les appellations régionales ». Un objectif de premier ordre donc pour le président des mâcons (UPVM) et pour son homologue co-rapporteur, Georges Legrand, par ailleurs président des Crémants de Bourgogne. « Tous les hommes et femmes doivent s'emparer de ce plan –pour fédérer autour– et le faire vivre dans nos communes. A vous de jouer et de gagner », exhortait, motivé, ce dernier.

Assurer la stabilité des marchés


Ce plan est ambitieux à plusieurs titres. Il vise à « assurer la stabilité du marché ». La question d'une gestion des volumes disponibles sur les marchés, en terme de légalité, était posée par la salle. Ce à quoi répondait Michel Baldassini : « on n'entrera pas dans la gestion des prix, mais on parlera simplement des volumes », se voulait-il confiant, sur le bon respect des règles de concurrence.
Autre axe pour conforter la rentabilité des exploitations, le plan observera aussi les facteurs « créateurs de valeurs ». L'occasion certainement de mieux cerner pourquoi l'image et la notoriété de la Bourgogne, encore aujourd'hui, ne la préservent pas suffisamment de la forte sensibilité aux prix. Niveau compétitivité maintenant, les coûts à la production seront étudiés. Idem pour les coûts à la commercialisation. Des outils donc à disposition des professionnels pour piloter l'économie de leur exploitation.

Conforter la marque "Bourgogne"


A mi-chemin entre deux conceptions commerciales, le plan 2015 veut conforter la réputation du mot "Bourgogne", « véritable marque ombrelle ». Y seront associées les marques ou signatures que peuvent être les appellations ou les entreprises. Toutes devront veiller à associer à cette marque commune "Bourgogne", des valeurs positives de développement durable, de santé ou encore d'éthique. Ses valeurs traditionnelles, « dans l'air du temps », sont en effet porteuses. Mais l'interprofession n'envisage pas un instant que ces valeurs soient galvaudées et ne servent qu'un plan marketing sans fondement. Le BIVB veillera donc à son application dans les faits. C'est au prix de ces efforts que la Bourgogne et ses cent appellations « haut de gamme » deviendront réellement un « rêve accessible à tous ». Même si ce ne sera pas en permanence, comme pour certains vins très convoités...

Une qualité conforme aux promesses


Pour ne pas désenchanter les clients, le travail sur la qualité sera donc fondamental. « L'enjeu est de commercialiser 200 millions de bouteilles irréprochables », expliquait peu avant Jean-Philippe Gervais, en présentant les moyens mis en œuvre pour y parvenir au Pôle Technique et Qualité dont il est le responsable. La dynamique de contrôle et de suivi (SAQ) engagée par les ODG, Icone et le BIVB se poursuivra. Des contrôles qui auront une approche plus ouverte à l'expression de "vins à forte personnalité". Une notion pas toujours évidente à définir dans un cahier des charges, certes.
Les actions techniques vont donc être renforcées, entre les structures, telles l'Institut de la vigne et du vin (IFV), l'UIVV (université Jules Guyot), le Crecep... et avec d'autres bassins de productions tels que l'Alsace et la Champagne. Le Beaujolais est inclus, comme le prouvait la présence de Dominique Capart, président de l'Interprofession des vins du Beaujolais, dont le dossier commun avec le BIVB, celui des "Coteaux bourguignons", avance « pas à pas ».

Combler les niches


Cette démarche groupée se traduira-t-elle demain par une approche ciblée des marchés prioritaires à l'horizon 2015 ? Le ministère de l'Agriculture n'a pas désarmé sur la volonté de rapprocher les interprofessions. En attendant, « pour assurer une croissance globale », cinq grands pays seront principalement visés par les Bourguignons : il s'agit des Etats-Unis, de l'Angleterre, du Japon, de Belgique et de la Chine.
Mais la France ne sera pas délaissée pour autant, la consommation française ayant fait preuve d'assurance tout risque en ces temps de crise. La campagne de publicité –« aux couleurs du plan »– portera les valeurs de la Bourgogne au niveau national.
La proximité est donc à l'ordre du jour en 2011. Le BIVB développera, pour cela, plus d'actions locales comme les Grands jours de Bourgogne. Ces derniers formats d'événements étant jugés comme plus accessibles par tous les vignerons et négociants.
En conclusion, Jean-Michel Aubinel rappelait que ce plan entend « offrir à la Bourgogne, l'opportunité de mieux valoriser ses forces. Les viticulteurs sont conscients des quelques faiblesses à palier, ne les minimisent pas et veulent les transformer en forces ».





Prudence sur les marchés



« Ça va mieux, un peu mieux. Mais prudence, grande prudence ». En deux phrases, Pierre-Henri Gagey, président délégué, résumait la tendance économique de 2010 et le manque de lisibilité sur les marchés pour 2011.



Il débutait ses propos par un bilan succinct des marchés mondiaux. Avec la crise, le prix du litre de vin est en baisse. Idem pour la consommation (-4 %), avec un marché intérieur français toujours en repli, comme dans la majorité des pays européens (excepté la Suède et l'Angleterre). [WEB]Perdant des parts de marchés face à des vins australiens, chiliens... « ce n'est pas bon pour nous ».[/WEB] L'exportation des vins de Bourgogne ne représente plus que 46 % des volumes produits, même si c'est mieux que l'an dernier (44 %). 2007 reste la référence en la matière, tant en volumes qu'en valeur. La valeur des monnaies joue également un rôle dans ces chiffres. « Le yen chinois est fort, ce qui est excellent pour nos ventes. Le dollar est volatil et personne n'est capable de prévoir son cours futur. [WEB]Enfin, la livre sterling anglaise joue toujours un rôle important sur la bonne santé du vignoble ». [/WEB] Reste que la "vraie" valeur de l'euro face à la monnaie internationale est estimée  –par de nombreux économistes– aux alentours de 1,15, et non 1,30 comme actuellement. Ce qui lui faisait dire : « ce n'est pas gagné en Angleterre comme aux Etats-Unis » pour 2011. Le Danemark « fonctionne bien », tout comme le Canada et la Suède et dans une moindre mesure, plutôt stable, les Pays-Bas, la Suisse et l'Allemagne. [WEB]« La Chine semble rebondir », avec toutes les réserves sur les chiffres, pour un pays émergent aussi dans la consommation de vins.[/WEB]

Chouchouter les Français


En ce qui concerne le marché intérieur, la Grande distribution (GD) n'a pas été déstabilisée, semble-t-il, par la crise. Au contraire, les magasins spécialisés « perdent du terrain » (-22 % en 2010) face à elle. « La GD fait un travail de qualité, mais tire les prix vers le bas. Tandis que les cavistes permettent de mieux valoriser nos vins », expliquait le négociant. Autre évolution intéressante, une bouteille sur six est maintenant vendue en direct. Ces résultats sont en légère baisse pour 2010. « Il faut développer la vente directe avec l'œnotourisme, tout en préservant notre simplicité et des contacts vrais avec les clients. Soyons astucieux pour ne pas perdre notre âme. Ne faisons pas du Disneyland en Bourgogne ».



Sur les quatre premiers mois de commercialisation du vrac millésimé 2010, la campagne commence sur un autre rythme que l'an dernier, avec +13 % en volumes, « tirant les ventes vers le haut ». Les sorties propriétés (caves et négoces) montrent des transactions en hausse. Le stock est remonté à un niveau « correct », surtout avec « cette petite récolte 2010 ».
Le président du BIVB Michel Baldassini invitait donc à poursuivre les efforts. « La reprise attendue se constate sur certains marchés mais nous ne sommes pas sortis de la crise. Ce manque de lisibilité doit nous inciter à la prudence. Nous testons actuellement nos capacités à rebondir, avec des charges en hausse. Heureusement, nous sommes des milliers à porter, chaque jour, le message des vins de Bourgogne. C'est notre point fort. », concluait-il sur le volet économique, en guise d'encouragement.