Le plan 2015 est lancé !
Assurer la stabilité des marchés
Ce plan est ambitieux à plusieurs titres. Il vise à « assurer la stabilité du marché ». La question d'une gestion des volumes disponibles sur les marchés, en terme de légalité, était posée par la salle. Ce à quoi répondait Michel Baldassini : « on n'entrera pas dans la gestion des prix, mais on parlera simplement des volumes », se voulait-il confiant, sur le bon respect des règles de concurrence.
Conforter la marque "Bourgogne"
A mi-chemin entre deux conceptions commerciales, le plan 2015 veut conforter la réputation du mot "Bourgogne", « véritable marque ombrelle ». Y seront associées les marques ou signatures que peuvent être les appellations ou les entreprises. Toutes devront veiller à associer à cette marque commune "Bourgogne", des valeurs positives de développement durable, de santé ou encore d'éthique. Ses valeurs traditionnelles, « dans l'air du temps », sont en effet porteuses. Mais l'interprofession n'envisage pas un instant que ces valeurs soient galvaudées et ne servent qu'un plan marketing sans fondement. Le BIVB veillera donc à son application dans les faits. C'est au prix de ces efforts que la Bourgogne et ses cent appellations « haut de gamme » deviendront réellement un « rêve accessible à tous ». Même si ce ne sera pas en permanence, comme pour certains vins très convoités...
Une qualité conforme aux promesses
Pour ne pas désenchanter les clients, le travail sur la qualité sera donc fondamental. « L'enjeu est de commercialiser 200 millions de bouteilles irréprochables », expliquait peu avant Jean-Philippe Gervais, en présentant les moyens mis en œuvre pour y parvenir au Pôle Technique et Qualité dont il est le responsable. La dynamique de contrôle et de suivi (SAQ) engagée par les ODG, Icone et le BIVB se poursuivra. Des contrôles qui auront une approche plus ouverte à l'expression de "vins à forte personnalité". Une notion pas toujours évidente à définir dans un cahier des charges, certes.
Les actions techniques vont donc être renforcées, entre les structures, telles l'Institut de la vigne et du vin (IFV), l'UIVV (université Jules Guyot), le Crecep... et avec d'autres bassins de productions tels que l'Alsace et la Champagne. Le Beaujolais est inclus, comme le prouvait la présence de Dominique Capart, président de l'Interprofession des vins du Beaujolais, dont le dossier commun avec le BIVB, celui des "Coteaux bourguignons", avance « pas à pas ».
Combler les niches
Cette démarche groupée se traduira-t-elle demain par une approche ciblée des marchés prioritaires à l'horizon 2015 ? Le ministère de l'Agriculture n'a pas désarmé sur la volonté de rapprocher les interprofessions. En attendant, « pour assurer une croissance globale », cinq grands pays seront principalement visés par les Bourguignons : il s'agit des Etats-Unis, de l'Angleterre, du Japon, de Belgique et de la Chine.
Prudence sur les marchés
« Ça va mieux, un peu mieux. Mais prudence, grande prudence ». En deux phrases, Pierre-Henri Gagey, président délégué, résumait la tendance économique de 2010 et le manque de lisibilité sur les marchés pour 2011.
Il débutait ses propos par un bilan succinct des marchés mondiaux. Avec la crise, le prix du litre de vin est en baisse. Idem pour la consommation (-4 %), avec un marché intérieur français toujours en repli, comme dans la majorité des pays européens (excepté la Suède et l'Angleterre). [WEB]Perdant des parts de marchés face à des vins australiens, chiliens... « ce n'est pas bon pour nous ».[/WEB] L'exportation des vins de Bourgogne ne représente plus que 46 % des volumes produits, même si c'est mieux que l'an dernier (44 %). 2007 reste la référence en la matière, tant en volumes qu'en valeur. La valeur des monnaies joue également un rôle dans ces chiffres. « Le yen chinois est fort, ce qui est excellent pour nos ventes. Le dollar est volatil et personne n'est capable de prévoir son cours futur. [WEB]Enfin, la livre sterling anglaise joue toujours un rôle important sur la bonne santé du vignoble ». [/WEB] Reste que la "vraie" valeur de l'euro face à la monnaie internationale est estimée –par de nombreux économistes– aux alentours de 1,15, et non 1,30 comme actuellement. Ce qui lui faisait dire : « ce n'est pas gagné en Angleterre comme aux Etats-Unis » pour 2011. Le Danemark « fonctionne bien », tout comme le Canada et la Suède et dans une moindre mesure, plutôt stable, les Pays-Bas, la Suisse et l'Allemagne. [WEB]« La Chine semble rebondir », avec toutes les réserves sur les chiffres, pour un pays émergent aussi dans la consommation de vins.[/WEB]
Chouchouter les Français
Sur les quatre premiers mois de commercialisation du vrac millésimé 2010, la campagne commence sur un autre rythme que l'an dernier, avec +13 % en volumes, « tirant les ventes vers le haut ». Les sorties propriétés (caves et négoces) montrent des transactions en hausse. Le stock est remonté à un niveau « correct », surtout avec « cette petite récolte 2010 ».