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Transactions des forêts

Le prix croît de 11 % en un an

Dans un marché des transactions forestières qui confirme sa reprise, en
2011, le prix moyen des forêt, calculé selon une méthode nouvelle,
s’élève à un peu moins de 4.000 €, en hausse de +11 % en un an. Selon la
photographie annuelle du marché, investisseurs institutionnels et
secteur public montent en puissance, tandis que les agriculteurs restent
très présents pour l’achat de petites forêts.
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Quelque 3.960 € : tel est le prix moyen d’un hectare de forêt non bâtie en 2011, selon le nouvel indicateur dit "hédonique", développé par la Société forestière et la Fédération nationale des Safer, qui viennent de publier leur rapport annuel Le marché des forêts en France, le 22 mai. Le prix de la forêt aurait ainsi augmenté de +11 % par rapport à 2010, de près de +20 % par rapport à 2009 et de +160 % en quinze ans, signale cet indicateur, qui n’est toutefois calculé qu’à partir d’une partie des actions d’achats et de ventes (1).
L’indicateur fait apparaître de fortes disparités selon les régions avec un écart qui se creuse depuis 1997. En 2011, les prix moyens à l’hectare varient par exemple de 6.000 €/ha dans le Bassin parisien à 2.500 €/ha dans le Sud-Ouest.
Autre enseignement : depuis 2000, le prix des forêts semble moins corrélé au prix du bois, mais davantage au prix des terres agricoles. Avec le dynamisme de ce marché dans un contexte atone, ce constat confirme la valeur refuge et de diversification que constitue la forêt pour les particuliers et investisseurs, estiment les auteurs.

Un effet d’aubaine


De fait, l’année 2011 confirme la reprise du marché des transactions, déjà notée en 2010 : leur nombre augmente de +4 % pour un volume échangé de 113.000 ha et une valeur de 1,2 milliards d’€. Le dernier trimestre de 2011 est particulièrement dynamique, résultat sans doute d’un effet d’aubaine.
Car c’est au 1er février 2012 qu’est entrée en vigueur une taxation plus stricte des plus-values liées aux reventes. Un certain nombre de propriétaires auront voulu revendre avant de subir cette charge, expliquent les auteurs du rapport.
Parmi les points saillants de cette photographie annuelle, un constat : les institutionnels, banques et assurances sont de plus en plus présents parmi les acheteurs de propriétés de plus de 100 hectares. Leurs acquisitions ont doublé par rapport à 2010, en surface comme en valeur. Ils pèsent ainsi pour 23 % des achats, 29 % des surfaces.

Secteur public de plus en plus présent



Le secteur public (Etat, collectivités territoriales) apparaît de plus en plus. Il ne représente certes que 3 à 4 % des surfaces acquises, mais son patrimoine s’accroît au fil des ans, et de 2.200 ha en 2011. Des surfaces qui peuvent s’inscrire dans leurs politiques de protection de la biodiversité ou des ressources naturelles, de l’accueil du public en forêt.

Les agriculteurs aussi…


Les agriculteurs sont quant à eux présents sur le marché de l’achat de biens de moins de 100 hectares, où ils acquièrent près de 30 % des surfaces mises en vente. Au total, leur patrimoine augmente de 10.700 ha en 2011, car ils achètent trois fois plus de surfaces qu’ils n’en vendent, souvent des terrains qui jouxtent les leurs. Enfin, les groupements forestiers et agricoles restent naturellement bien présents parmi les acheteurs de plus de 100 ha. Arrivent également sur le marché, des investisseurs étrangers, d’Allemagne, de Belgique, du Luxembourg…




La compensation écologique profite au marché


« On sent, en lien avec la crise, avec une défiance de la Bourse et une peur de la crise de l’euro, qu’un certain nombre d’investisseurs reviennent au concret en investissant dans la forêt », commente Michel de Warren, directeur investissements et gestion privée de la Société forestière. En tendance, il constate que le marché des transactions forestières profite de l’arrivée d’acteurs qui ont des besoins d’achats pour réaliser la compensation écologique dont ils doivent s’acquitter pour leurs projets.