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Global

Le regroupement de l’offre comme stratégie

Ce printemps, Global et Socaviac se sont unies pour de bon en formant Feder. Avec, à terme, un potentiel de 210.000 bovins et de 166.000 ovins collectés des Ardennes au sud du Massif Central, ce nouveau poids lourd coopératif entend peser face à ses clients et débouchés.
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Le 6 juin dernier, se tenaient à Autun les assemblées générales de l’union Global. Un moment fort au cours duquel le groupe coopératif a dévoilé un certain nombre de nouveautés. Jusque-là, l’union Global, mise en place il y a quatre ans, réunissait cinq coopératives (Gecsel, Bourgogne Elevage, Les éleveurs ardennais, Terre d’Ovins et Les éleveurs Bio de Bourgogne). Trois d’entre elles - Gecsel, Bourgogne Elevage et Les éleveurs ardennais - viennent de fusionner au sein de Global, structure qui devient de ce fait une coopérative à part entière. Cette fusion était en quelque sorte le préalable à l’étape suivante qui consiste en une union avec la Socaviac au sein de la nouvelle entité "Feder". Cette nouvelle union est effective depuis le 1er mars. Le 8 juin dernier, Global a définitivement absorbé ses composantes. Les éleveurs Bio de Bourgogne demeurant adhérente de Global et Terre d’Ovins devenant actionnaire directe de l’union Feder. Enfin, dernière étape en date de cette restructuration, le groupe coopératif céréalier Epis-Centre est en train d’entrer au capital de Feder. Et l’affaire n’est pas terminée puisque le groupement ovin Copagno (Auvergne) est annoncé pour le 1er janvier 2013 ainsi qu’une autre coopérative limousine à terme.

« Partenaires des structures d’aval »


Avec un potentiel de 210.000 bovins et de 166.000 ovins, ce regroupement coopératif va dans le sens d’une massification de l’offre. Une stratégie adoptée pour peser face au marché. Sur ce point, Global et Socaviac se sont trouvés car ils partagent une vision commune, se concevant comme « partenaires des structures d’aval ». Ils ont ainsi mis en pratique leur objectif d’organiser la production pour répondre à leurs clients.
La zone d’activité de cette future entité couvrira une vingtaine de départements des régions Bourgogne, Auvergne, Champagne-Ardennes et dans une moindre mesure Rhône-Alpes et Limousin. Le chiffre d’affaires de l’activité Approvisionnement s’élève à plus de 9 millions d’€ et Feder emploie au total 200 collaborateurs. A noter que le siège social de Feder, tout comme celui de Global, demeure à Charolles.

Activité bovine en hausse en 2011


De fait, si ce nouveau groupe coopératif dépasse largement les frontières de la région, son âme reste bourguignonne et le gros de son activité se fait en Saône-et-Loire. Ainsi, avec plus de 49.000 bovins en 2011, Gecsel représentait la moitié du volume total de bovins de Global. Une activité en hausse de +3,5 % en 2011. C’est essentiellement au maigre que l’on doit cette hausse. Global a commercialisé 51.000 bovins maigres en 2011 soit +6 % de plus qu’en 2010. La part d’export se maintient à 63 %, mais les expéditions vers les pays tiers (Algérie, Turquie, Liban notamment) sont la grande nouveauté de 2011. Des exportations qui ont permis de faire remonter les cours, ce qui a remonté le moral aux éleveurs.
La partie bovins viande (47.000 animaux) augmente quant à elle de seulement +1 %. Absorbant 58 % de ce volume, Bigard-Socopa renforce sa place de principal débouché de la coopérative (+5 %).

Bonnes perspectives en ovins


L’activité ovine a connu une bonne année en termes de volumes voire même de prix. Avec 46.000 moutons, Global augmente son activité ovine (Terre d’Ovins + Les éleveurs Bio de Bourgogne) d’un millier d’animaux et gagne même 1.500 agneaux gras. Là encore, la Saône-et-Loire (ex Cooprovosel) arrive largement en tête en volume. Confiants, les responsables de Terre d’Ovins annoncent d’ores et déjà une nouvelle hausse d’activité pour 2012. Ils envisagent de travailler davantage encore les débouchés locaux.
Au chapitre des filières qualité, le président Yves Largy signalait que la coopérative avait commencé à commercialiser des animaux "Charolais de Bourgogne". Une filière qui « devrait permettre de valoriser un peu mieux les animaux ». A noter également la montée de l’activité bio (Les éleveurs Bio de Bourgogne) qui s’approche des 2.000 animaux. En 2011, Global enregistre une hausse de son chiffre d’affaires Approvisionnement qui atteint 4,5 millions d’€. 124 éleveurs ont bénéficié de mesures d’accompagnement (crédit adhérents, avance de trésorerie, prêt JA, prêt places d’engraissement et prêts ovins). Cela représente 5,6 millions d’€ engagés.

Un plaidoyer pour l’organisation


Pour le président de la section bovine de la FDSEA, Christian Bajard, « le fait que les choses s’accélèrent dans la mutation du marché est un plaidoyer pour l’organisation. Tout seul sur son exploitation, on ne pèse pas lourd. Mieux vaut être nombreux et regroupés pour vendre son produit ». Le représentant de la FDSEA évoquait également la nécessité de sécuriser davantage les systèmes d’exploitation. Une urgence qui passe par une contractualisation intégrant les coûts de production et impliquant les OP, les abatteurs et même la grande distribution. « La coopération doit en être le leader ! », incitait Christian Bajard. « A Feder, on y travaille avec nos abatteurs partenaires », confiait Yves Largy. « Mais le regroupement de l’offre, c’est important aussi. Notre schéma intéresse d’ailleurs d’autres coop… », avouait le président de Feder.



Manœuvres stratégiques


2011 a finalement été une assez bonne année pour Global avec des hausses d’activités dans tous les domaines et une embellie sur les prix réconfortante pour les éleveurs. Ces bons résultats coïncident avec de grandes manœuvres stratégiques pour l’union coopérative. La naissance de Feder, qui réunit Global et Socaviac avec la participation d'Epis-Centre, est la dernière étape en date d’une vaste restructuration. Une suite logique à « cinquante ans de coopération », thématique finale de cette assemblée.

Beaucoup de chemin a été parcouru depuis la naissance du Gec. Absorption de la Sicasel, rapprochement avec Les éleveurs ardennais, union avec Bourgogne élevage, puis avec Cooprovosel, fusion désormais avec Socaviac, rapprochement d’Epis-Centre… La coopération en Saône-et-Loire a changé de dimension ! « Une coopérative est surtout une entreprise commerciale. Si elle n’évolue pas, elle meurt ! », estimait un ancien responsable côte-d’orien. « C’est la garantie d’une équité des prix. Le marché est une jungle avec des snipers ! La coopérative, c’est une assurance tout risque ! », analysait pour sa part Franck Gambino, président de Bourgogne Elevage (21).



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