Eleveurs laitiers
Le revenu et le moral en berne
Entre hausse des charges et baisse du prix du lait, les éleveurs sont
menacés par le ciseau des courbes qui se croisent. Marie-Thérèse
Bonneau, la secrétaire générale de la FNPL, était le 4 septembre dans la région pour analyser une situation faite aux producteurs de lait qu’elle
juge « préoccupante ».
menacés par le ciseau des courbes qui se croisent. Marie-Thérèse
Bonneau, la secrétaire générale de la FNPL, était le 4 septembre dans la région pour analyser une situation faite aux producteurs de lait qu’elle
juge « préoccupante ».
L’inquiétude des producteurs de lait grandit. À la hausse des coûts de production dénoncée depuis plusieurs mois, voilà que tombe l’annonce d’une baisse du prix du lait décrété par la Sodiaal. « Pas ça, pas maintenant ! », avertissait Marie-Thérèse Bonneau, la secrétaire générale de la FNPL, venue dans en Rhône-Alpes rencontrer les éleveurs. « Pas ça ! », car cette initiative unilatérale de la première coopérative française tacle l’interprofession, ce que nombre d’industriels privés attendaient… Prendre de telles décisions, c’est ériger en principe la loi du chacun pour soi. « Ont-ils mesuré l’impact de cette annonce sur des jeunes qui viennent de s’installer ou sur des éleveurs qui viennent d’investir ? Je ne crois pas sans quoi ils auraient reculé devant les désastres que provoquent dans les campagnes cette décision ».
En effet, tous les éleveurs sont pris à la gorge par les coûts des intrants, et cette annonce - même si elle ne concerne pas directement - est un vrai signal négatif. Pour le président de la section des éleveurs laitiers de la FDSEA du Rhône, « les éleveurs travaillent sur des prévisionnels comptables établis sur un prix du lait à 320 €. Avec des charges qui explosent et une menace sur le prix du lait, c’est le revenu qui nous file entre les doigts ». Certes, les prix de la poudre de lait et du lactosérum se tiennent et sont même haussiers, mais le prix mondial du beurre s’effrite chaque semaine un peu plus et les éleveurs s’impatientent de voir enfin l’augmentation des charges entrer dans le calcul des indicateurs du prix du lait.
Les conséquences de la mondialisation
« Les élus nous ont jeté dans le libéralisme et la mondialisation. Tous les instruments européens de régulation ont été méthodiquement démantelés et voilà le résultat : la production laitière qui assurait un revenu décent et surtout constant aux éleveurs est désormais soumises aux lois des marchés mondiaux qui sont des marchés d’excédents », déplore Marie-Thérèse Bonneau. Ce n’est pas faute pourtant d’avoir alerté les élus et les pouvoirs publics en France comme en Europe sur les conséquences prévisibles de ces décisions idéologiques. Maintenant, il faut reconstruire ce qui a été détruit. D’abord, en France en appliquant au lait l’accord du 3 mai 2011 lequel prévoit la renégociation des prix avec la grande distribution en cas de dérive subie par les éleveurs de plus de 5 %. La demande a été faite et la profession attend de l’État qu’il s’engage vite sur cette question.
La place de l’élevage dans la Pac
Ensuite, la FNPL entend profiter de la prochaine réforme de la Pac pour « trouver un nouvel équilibre entre les céréales ». Marie-Thérèse Bonneau est consciente que cette demande doit se faire en concertation et surtout pas en opposition avec les céréaliers : c’est dans le dialogue que ces questions délicates doivent être abordées. La secrétaire générale de la FNPL reconnaît la difficulté de l’exercice et comprend « la garantie demandée par les céréaliers de se préserver d’un retour de conjoncture ». Enfin, Marie-Thérèse Bonneau demande aux instituts de se pencher sur des rations alimentaires performantes qui rendent moins dépendants les exploitations laitières des protéines importées et des céréales.
Les producteurs de lait savent qu’ils entrent dans une période tendue même si « les perspectives de début 2013 semblent meilleures », reconnaissent les producteurs. Pour autant, les résultats économiques s’imposent à tous et les modèles que nous connaissons vont devoir s’adapter à des conditions économiques différentes. « Attention de ne pas casser nos systèmes de production. Ils sont trop compliqués à mettre en place ! », mettent en garde les éleveurs.
En effet, tous les éleveurs sont pris à la gorge par les coûts des intrants, et cette annonce - même si elle ne concerne pas directement - est un vrai signal négatif. Pour le président de la section des éleveurs laitiers de la FDSEA du Rhône, « les éleveurs travaillent sur des prévisionnels comptables établis sur un prix du lait à 320 €. Avec des charges qui explosent et une menace sur le prix du lait, c’est le revenu qui nous file entre les doigts ». Certes, les prix de la poudre de lait et du lactosérum se tiennent et sont même haussiers, mais le prix mondial du beurre s’effrite chaque semaine un peu plus et les éleveurs s’impatientent de voir enfin l’augmentation des charges entrer dans le calcul des indicateurs du prix du lait.
Les conséquences de la mondialisation
« Les élus nous ont jeté dans le libéralisme et la mondialisation. Tous les instruments européens de régulation ont été méthodiquement démantelés et voilà le résultat : la production laitière qui assurait un revenu décent et surtout constant aux éleveurs est désormais soumises aux lois des marchés mondiaux qui sont des marchés d’excédents », déplore Marie-Thérèse Bonneau. Ce n’est pas faute pourtant d’avoir alerté les élus et les pouvoirs publics en France comme en Europe sur les conséquences prévisibles de ces décisions idéologiques. Maintenant, il faut reconstruire ce qui a été détruit. D’abord, en France en appliquant au lait l’accord du 3 mai 2011 lequel prévoit la renégociation des prix avec la grande distribution en cas de dérive subie par les éleveurs de plus de 5 %. La demande a été faite et la profession attend de l’État qu’il s’engage vite sur cette question.
La place de l’élevage dans la Pac
Ensuite, la FNPL entend profiter de la prochaine réforme de la Pac pour « trouver un nouvel équilibre entre les céréales ». Marie-Thérèse Bonneau est consciente que cette demande doit se faire en concertation et surtout pas en opposition avec les céréaliers : c’est dans le dialogue que ces questions délicates doivent être abordées. La secrétaire générale de la FNPL reconnaît la difficulté de l’exercice et comprend « la garantie demandée par les céréaliers de se préserver d’un retour de conjoncture ». Enfin, Marie-Thérèse Bonneau demande aux instituts de se pencher sur des rations alimentaires performantes qui rendent moins dépendants les exploitations laitières des protéines importées et des céréales.
Les producteurs de lait savent qu’ils entrent dans une période tendue même si « les perspectives de début 2013 semblent meilleures », reconnaissent les producteurs. Pour autant, les résultats économiques s’imposent à tous et les modèles que nous connaissons vont devoir s’adapter à des conditions économiques différentes. « Attention de ne pas casser nos systèmes de production. Ils sont trop compliqués à mettre en place ! », mettent en garde les éleveurs.