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Production céréalière

Le rôle accru de la région

A peine le temps de s’habituer à une réglementation et de s’appuyer dessus que de nouvelles normes surgissent ! Dans le cadre de la future Pac, changement d’optique important avec le rôle accru des conseils régionaux qui auront non seulement un rôle financier, mais aussi stratégique à mener au mieux. Avec d’âpres discussions en perspectives, retour sur l'assemblée générale de la section céréalière de la FDSEA.
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C’est à Sennecey-le-Grand que la section céréalière de la FDSEA avait choisi de tenir son assemblée générale le 31 janvier dernier. Plus d'une soixantaine de délégués avaient répondu présents, l’occasion pour eux non seulement de renouveler les membres du conseil d’administration (voir encadré), mais aussi d’aborder plusieurs sujets d’actualité.
Directeur de la FRSEA, Jean Lecomte s’est attaché à présenter avec un maximum de clarté les souvent peu digestes et toujours complexes évolutions de la Pac, entre premier et deuxième piliers. Une occasion aussi de faire le point sur la stratégie régionale bourguignonne vis-à-vis de la Pac. « Il y a une grande fragilité face à la variation des aides Pac en Bourgogne. Trois exploitations sur quatre reçoivent des aides directes ». L’une des principales évolutions de cette Pac se trouve dans le deuxième pilier. Il s’agit de la décentralisation en région avec élaboration de documents de programmation et de formation d’autorités de gestion. Dès lors, chaque conseil régional pourra élaborer la stratégie qui lui semble la plus adaptée à son agriculture et la plus en adéquation avec sa philosophie.

Un travail en concertation


Pour sa part, Jacques Rebillard, vice-président du conseil régional, a largement évoqué le futur rôle de la colectivité bourguignonne et le cadre de son intervention. Un conseil régional qui entend travailler en concertation avec la profession. Sur la période 2014-2020, c’est une enveloppe de quelque 553 millions d’€ qui sera disponible avec 10 % du total consacré à l’aménagement du territoire.
De son côté, Michel Duvernois, directeur de la coopérative Bourgogne du Sud, évoquait la problématique du soja « un marché plein de contradictions » avec une alternance de périodes fastes et d’autres beaucoup plus creuses. Aujourd’hui, la production est de seulement 100.000 tonnes en France, ce qui représente une demi-journée d’approvisionnement pour la Chine ! Néanmoins, Michel Duvernois estime qu’il y a des raisons d’espérer, avec une demande croissante. En outre, le soja semble retrouver un intérêt agronomique. On notera aussi une meilleure maîtrise des contraintes de désherbage. Dès lors, des investissements ont été réalisés à Extrusel pour aider à la transformation locale du soja. Avec une phase de test à venir au printemps. En Saône-et-Loire, la production devrait passer, si tout va bien, de 6.000 tonnes à plus de 20.000 tonnes. Pour la Bourgogne et la Franche-Comté, on devrait passer de 20.000 tonnes à 45.000 tonnes.

Un nouveau conseil d’administration


Année élective oblige, la section céréalière de la FDSEA s’est dotée d’un tout nouveau conseil d’administration renouvelé. Celui-ci se compose désormais de dix-sept membres. A savoir Michel Chambosse (Issy-L’Evêque) pour l’Autunois ; Luc Baumont (Taizé) et Jérôme Henry (Lacrost) pour le Mâconnais ; Emmanuel Buisset (Charrette-Varennes), Jean-Louis Charbouillot (Saint-Etienne-en-Bresse), Rémy Gay (Pourlans), Franck Lory (Saint-Christophe-en-Bresse) et François Mercier (Savigny-en-Revermont) pour le Louhannais ; Lionel Borey (Crissey), Pascal Cottenceau (Buxy), Philippe Couzon (La Villeneuve), Cédric Gautheron (Rully), Pierre Genevois (Gigny-sur-Saône), Samuel Maillard (Villegaudin), Baptiste Platey (L’Abergement-Sainte-Colombe), Benoît Regnault (Fragnes) et Gaël Theveniaux (Marnay) pour le Chalonnais.




« Une année 2013 très compliquée »


Trois questions à Lionel Borey, président de la section céréalière de la FDSEA.

Qu’en est-il aujourd’hui de la conjoncture ?
Lionel Borey : nous sortons d’une année 2013 très compliquée, très humide. C’est assez catastrophique en terme de rendement. Mais aussi très inégal d’un secteur à l’autre. Concomitamment, il y a eu une baisse des cours. Dès lors, avec des prix et des volumes en baisse, le résultat ne peut être qu’en diminution. Pour ce qui est du début d’année 2014, nous allons payer les problèmes d’assolement rencontrés fin 2013. Nous ne démarrons pas forcément l’année sur de bonnes bases. A contrario, il y a des signaux plutôt positifs sur l’aspect Charges pour les mises en culture, et notamment pour le poste Engrais.

Comment peut-on réagir face à une telle conjoncture ?
L. B.
: nous revenons à des années où la maîtrise fine des charges va être importante. En 2013, l’assurance climatique a sauvé de la défaillance bon nombre d’exploitations. Il faudra aussi faire preuve d’une très grande prudence au niveau des investissements. Il faudra également mener une réflexion quant au pilotage des charges de mécanisation.
Comment appréhendez-vous la problématique environnementale ?
L. B. : c’est un grand défi. L’enjeu de demain est d’être dans les clous vis-à-vis de la problématique phytosanitaire, mais pas seulement. Il nous faut conserver notre niveau de productivité tout en faisant face aux contraintes environnementales.