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FDSEA et JA de Saône-et-Loire

Le Sénat dit non à l'irrationnel entourant l'agriculture

La FDSEA et les JA de Saône-et-Loire ont profité de la venue de Gérard Larcher, président du Sénat et troisième élu dans l’ordre de la République, pour l’alerter sur la situation complexe de l’agriculture de notre département, de la sécheresse actuelle aux conséquences désastreuses du Ceta pour notre économie locale.

Par Publié par Cédric Michelin
Le Sénat dit non à l'irrationnel entourant l'agriculture

Les sénateurs de Saône-et-Loire, et notamment Jean-Paul Emorine qui lui avait succédé à la commission Economique au Sénat, ont œuvré pour obtenir un entretien d’une demi-heure avec Gérard Larcher à l’issue de l’AG des Maires qui s’est tenue le 13 septembre à Montceau-les-Mines. Seul votre journal L’Exploitant Agricole de Saône-et-Loire a été autorisé à assister à la rencontre. Après avoir salué les représentants de la profession, la présidente des Maires de Saône-et-Loire, Marie-Claude Jarrot rappelait sa demande formulée plus tôt le matin : « la verticalité (du pouvoir, NDLR) doit s’inverser. Nous avons besoin de retours factuels des services de l’Etat sur ce que nous faisons remonter du terrain et sur les solutions que nous proposons. Et non avoir des retours réglementaires venant d’en haut ». Son homologue présidant les Maires ruraux, Jean-François Farenc approuvait. Un message entendu parfaitement par les sénateurs présents - Marie Mercier, Jean-Paul Emorine, Jérôme Durain – et les Députés – Josiane Corneloup, Raphaël Gauvain – ainsi que par le président du Sénat. Un objectif qui va parfaitement à la profession, notamment aux corps intermédiaires et aux syndicats majoritaires des agriculteurs de Saône-et-Loire, FDSEA et JA en tête.

Patriotisme alimentaire

Très vite, Joffrey Beaudot, pour les JA, appelait à enfin privilégier le « patriotisme alimentaire » puisque la France est unanimement reconnue pour son « niveau sanitaire hors du commun », rajoutait Serge Briet. Mais pas que. Sur d’autres volets aussi : environnement, gastronomie…. Dès lors, sans renier les apports de l’exportation à l’économie française et agricole, la question qui fâche était posée par Christian Bajard, président de la FDSEA, a propos des accords commerciaux avec des pays aux produits moins disants. Le président de la chambre d’Agriculture, Bernard Lacour voit bien, comme la société civile, que « le libre échange défavorise les plus faibles. Par exemple, avec le Ceta, c’est l’élevage extensif de nos régions qui va trinquer ». Pour autant, la réponse de Gérard Larcher était pour le moins ambiguë se contentant de répondre « que rien n’est fait et qu’aucune majorité ne se dégage pour l’heure » pour ratifier ou non le Ceta passant prochainement au vote au Sénat. Une réponse qui ne rassurait guère les professionnels, sachant pourtant le Sénat majoritairement dans l’opposition du Gouvernement…

Non à l’irrationnel !

Un sujet économique qui faisait écho à un autre, celui de la transmission. Gérard Larcher notait dans un coin de sa mémoire que 70 % des cheptels sont détenus par des exploitants de plus de 52 ans. L’an dernier, 94 installations aidés ont été réussies en Saône-et-Loire, mais loin des 120 d’il y a quelques années. A quoi rajoutait en fin connaisseur, Jean-Paul Emorine : les « perspectives de revenus pour un jeune agriculteur sont de 8.000 €/an, pour un diplôme BTS ou ingénieur, et ce, pour des gens courageux qui peuvent facilement trouver un emploi dans d’autres domaines ». Sans compter la « lassitude morale » liée à des injonctions contradictoires, des politiques illisibles et des attaques à répétition dans les médias et par des extrémistes, dénonçaient Josiane Corneloup et Marie Mercier. Jérôme Durain pousse aussi pour qu’un « travail culturel » soit fait auprès de la société pour expliquer l’agriculture moderne et contemporaine. Questionné sur les ZNT et l’hystérie entourant la moindre évocation du mot « pesticide », Gérard Larcher se disait plutôt partisan de faire « faire confiance aux démarches scientifiques et non pas à l’irrationnel », fustigeant au passage les vendeurs de peurs, comme le sont les associations type L214. Un « dogmatisme » qui se retrouve ensuite à tous les échelons, y compris dans les Ministères sur d’autres sujets pourtant beaucoup moins clivant comme la gestion de l’eau. « Face à la sécheresse, le Sénat avance sur des mesures d’urgence et pour à long terme faire face au changement climatique. La question de l’eau vaut pour les animaux et les Hommes, d’ailleurs plusieurs départements sont dans un état préoccupant, y compris pour l’eau courante », concluait Gérard Larcher, visiblement inquiet.

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