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Le stock de blé important, mais pas alourdi lors du dernier Conseil céréales de FranceAgriMer

Une baisse de 500 0000 t de la collecte de blé tendre permet au conseil céréales de FranceAgriMer de ne pas alourdir la prévision de stock de report malgré une réduction équivalente des prévisions d’exportation vers les pays tiers.

Par Publié par Cédric Michelin
Le stock de blé important, mais pas alourdi lors du dernier Conseil céréales de FranceAgriMer

Après la dernière publication du rapport de l’USDA (département américain à l’Agriculture), qui fait apparaître une augmentation des stocks mondiaux de blé de quelque 6 % par rapport à la campagne 2016/ 2017, les opérateurs attendaient les nouveaux bilans prévisionnels du conseil céréales de FranceAgriMer, réuni le 14 mars, pour voir si le stock, dans l’hexagone, allait encore s’alourdir. C’était une éventualité très plausible dans le sillage de celle concernant une baisse des exportations à destination des pays tiers. Or, si le conseil spécialisé a bien opéré une nouvelle coupe claire de 500 000 t dans ses prévisions d’exportations hors Union Européenne (U.E), les ramenant à 8,5 Mt, il n’a pas alourdi le stock de report, l’allégeant même de 80 000 t, pour le fixer à 2,7 Mt. Parmi les aménagements de bilan pour parvenir à ce résultat, le principal est une diminution de 530 000 t de la collecte, ramenée à 33,26 Mt, sans que l’estimation de production n’ait été modifiée. Nombre d’observateurs considèrent ce stock comme sous-estimé, même si certains espèrent encore une amélioration des exportations dans les 4 derniers mois de cette campagne

Un score d’exportation honorable, malgré tout

Si la prévision totale d’exportations vers les pays tiers a subi une série de rabotages depuis le début de la campagne, ces ventes ont néanmoins enregistré une très forte progression par rapport à l’exceptionnellement faible résultat de 2016/2017, imputable au manque de disponible exportable d’alors, consécutif à l‘effondrement de la récolte. Après 8 mois de campagne (fin février), les embarquements dans les ports français ont atteint 4,85 Mt, 59 % de plus que pour la période correspondante de 2016/2017. L’Algérie a été notre 1er client, avec 2,76 Mt, 111 % de plus que la dernière campagne. Les achats marocains ont été multipliés par 5 avec 497 000 t, ceux de Cuba par 2, à 252 000 t et un nouveau client, séduit sans doute par la qualité de notre récolte 2017, s’est manifesté : l’Arabie Saoudite, avec 195 000 t. Les exportateurs français se sont bien tirés d’affaires si l’on tient compte de l’énorme concurrence de la Russie qui aura dominé le marché mondial, cette campagne, de celle de l’Argentine sur nos marchés traditionnels, comme l’Algérie, et des courants commerciaux qu’il aura fallu reconquérir après les avoir perdus en 2016, faute de marchandise. Les ventes à l’U.E ont été revues en hausse de légère, 80 000 t, à 8,53 Mt et les utilisations par les fabricants d’aliments du bétail ont augmenté de 50 000 t, à 5,45 Mt. Le bilan prévisionnel blé dur n’a pratiquement pas été modifié et le gros report est confirmé, avec 384 000 t.

Le dynamisme du marché de l’orge

L’USDA prévoit un stock de report mondial d’orge de 17,9 Mt, en retrait de 19 % sur l’an dernier et à son plus bas niveau depuis 30 ans (1) ; le stock français avec 1,14 Mt prévues, sera plutôt confortable mais adapté à un marché mondial tendu dans lequel il doit trouver un écoulement aisé. Pendant les 8 premiers mois de la campagne, il a été embarqué dans les ports français 1,657 Mt d’orge, soit 24 % de plus qu’il y a un an, dont 343 265 à destination de la Chine (+6%) et 317 289 t pour l’Arabie saoudite : soit plus 190 % ! Les pays du Maghreb et la Jordanie ont été nos autres grands acheteurs.

Lourd stock de maïs

La collecte de maïs a été révisée en hausse de 170 000 t, à 11,89 Mt, mais les importations réduites de 150 000 t, pour passer à 550 000 t, et les ventes à l’U.E ont augmenté de 50 000 t, à 4,86 Mt. Les utilisations pour l’alimentation animale restent fixées à 2,6 Mt. Les divers ajustements permettent un allègement modeste (80 000 t) du stock de report annoncé à 2,7 Mt, le plus important de ces 5 dernières années, derrière celui de 2014/2015 qui frôlait les 3 Mt.

(1) L’estimation du stock par le CIC diffère considérablement, avec 27,7 Mt, le plus bas depuis 3 ans, mais supérieur à la moyenne quinquennale.