Le Syndicat caprin de Saône-et-Loire se mobilise sur tous les fronts !
Lors de son assemblée générale le 28 novembre à Suin, le Syndicat caprin de Saône-et-Loire a fait salle comble. Communication, formation, vigilance face aux nouvelles réglementations, FCO, valorisation des chevreaux…, tels étaient quelques-uns des nombreux sujets du jour.

Le Syndicat caprin de Saône-et-Loire tenait son assemblée générale le 28 novembre à Suin. Bien plus qu’une AG, cette réunion était en fait une véritable journée caprine débutant par une longue matinée d’échange sur l’activité du syndicat et l’actualité de la filière fermière départementale. Après un déjeuner convivial autour de spécialités caprines servies, entre autres, par Marie-France Aublanc du Gaec de la Butte de Suin, le rendez-vous se poursuivait par des ateliers thématiques avec, au menu, le plan EcoAntibio par le GDS 71, la plateforme Agrilocal par le Conseil départemental et des retours d’expériences d’éleveurs sur la valorisation de viande caprine.
En ouverture de cette journée, le président Jean-Philippe Bonnefoy lançait d’emblée un appel pour mobiliser autour du syndicat. Lui qui, en dépit de son exploitation fromagère très prenante, ne ménage pas ses efforts pour défendre la profession, tant au niveau départemental qu’à la Fédération nationale des éleveurs de chèvres (Fnec), dont il est le vice-président pour les fermiers. Une responsabilité qui lui permet de mesurer toute l’importance du syndicalisme pour une production si singulière. Or, avec seulement 32 adhérents pour près de 200 éleveurs en Saône-et-Loire, on ne peut pas dire a priori que les chevriers se sentent très concernés par la défense collective. Ils y auraient pourtant intérêt vu le niveau d’exigence de leur spécialité où s’additionnent l’élevage, la transformation et la commercialisation des produits. Et ce dans un domaine où le réglementaire, le sanitaire, le fiscal, la communication ne font pas de quartier.
Des actions concrètes
A l’échelle départementale, le Syndicat caprin mène des actions concrètes qui répondent aux besoins de ses adhérents. L’une de ses actions phares est l’organisation de portes ouvertes chaque printemps. Neuf exploitations y ont participé en 2017 durant trois week-end. Certaines ont reçu jusqu’à mille personnes en deux jours, « ce qui permet un bon déstockage ! », ironisait l’un des producteurs. « C’est un excellent moyen de faire venir des clients chez soi. Pour le syndicat, le but est de faire une animation et d’organiser une communication commune », commentait Jean-Philippe Bonnefoy ajoutant qu’en tant que « réseau de producteurs fermiers, les chevriers de Saône-et-Loire ont la capacité de faire du lien avec la société et de faire passer des messages qui ne sont pas erronés ». Un argument qui fait écho aux attaques récurrentes dont fait les frais l’agriculture dans son ensemble et au sujet desquelles les producteurs en vente directe ont une carte à jouer à travers la bonne image qu’ils véhiculent.
Coûts de production
Autre action régulière du syndicat : les commandes groupées de matériels et de consommables de fromagerie qui permettent aux adhérents de s’approvisionner à des tarifs attractifs notamment auprès de Farago, la filiale fournitures du GDS 71.
Le syndicat assure également des formations, notamment une session sur les coûts de production, animée par Jean-Luc Nigoul et Sophie Mobillion, tous deux techniciens caprins, laquelle permet de « faire le point sur son exploitation de trouver des solutions aux problèmes techniques, grâce notamment à de riches échanges entre pairs ». Des formations qui servent aussi à « rompre l’isolement du chevrier sur son exploitation », concluait le président, annonçant la tenue de nouvelles sessions en janvier 2018. Un voyage a par ailleurs été organisé au PEP caprin du Pradel en Ardèche.
Une fédération nationale qui veille
Comme le révèle le compte-rendu d’activité, le travail du syndicat a des retombées sonnantes et trébuchantes pour ses adhérents chevriers de Saône-et-Loire, mais ces bénéfices ne s’arrêtent pas là. Adhérer au Syndicat caprin, c’est aussi être représenté au sein de la Fnec, une structure nationale, pesant 1.800 éleveurs de chèvres, qui côtoie d’autres organisations au service des éleveurs (FNPL, Cniel…) et qui peut traiter directement avec les services de l’Etat tels la DGAL ou même le ministère…, rappelait Jean-Philippe Bonnefoy. Car en production fromagère fermière, mieux vaut être vigilent sur toute nouvelle réglementation. En effet, « un vademecum du contrôleur » est sur le point de voir le jour et, parmi les idées évoquées par l’administration, figure par exemple « l’accessibilité aux handicapés », informait le président. « La Fnec est une fédération motrice pour toutes les transformations fermières », poursuivait-il. Un activisme qui s’avère bien utile face à l’élaboration d’un nouveau "guide européen des bonnes pratiques d’hygiène" ou encore sur la nouvelle réglementation s’appliquant à la vente à la ferme. Pour lutter contre la fraude à la TVA, les producteurs fermiers sont désormais tenus d’enregistrer toutes leurs ventes. Ce qui revient pour eux à devoir s’équiper de caisses enregistreuses. La Fnec a rédigé une note de service expliquant cette mise en conformité aux éleveurs.
Associations militantes…
Prix du lait pour les laitiers, transmission des exploitations avec de nombreux départs en retraite en perspective… La Fnec planche sur tous ces sujets, y compris les thèmes de société. La fédération a voulu aller à la rencontre des associations militantes, informait Jean-Philippe Bonnefoy. Paradoxalement, les moins intégristes ne sont pas forcément les moins inquiétantes pour les éleveurs, expliquait-t-il. Car si elles ne sont pas, comme leurs redoutables consœurs, pour l’abolition pure et simple de l’élevage, en revanche elles n’hésitent pas à traiter directement avec la grande distribution pour faire naître des cahiers des charges contraignants, sans l’avis des éleveurs, informait Jean-Philippe Bonnefoy.
Valorisation de la viande caprine
La Fnec planche aussi sur la filière viande caprine avec l’épineux problème de la valorisation des chevreaux. Trois abattoirs principaux absorbent grosso modo 80 % des cabris d’engraissement produits en France. Un débouché qui ne brille pas par la rémunération qu’il procure aux éleveurs. La Saône-et-Loire détient à Trambly l’un des trois abattoirs évoqués ci-dessus. Ce dernier collecte, engraisse et commercialiserait 100.000 chevreaux, dont une partie est exportée en Suisse, rapportait Jean-Philippe Bonnefoy. Or pour préserver leur marché, les responsables de cette filière entendent faire signer une charte à leurs fournisseurs éleveurs. En effet, alors que le plan EcoAntibio proscrit l’administration d’antibiotiques aux animaux à l’engraissement, l’engraisseur-abatteur veut imposer des règles préventives aux éleveurs. Pour Jean-Philippe Bonnefoy, « tout dépendra de ce qu’on met dans cette charte. Si les éleveurs doivent y passer du temps, alors il faut qu’ils en soient rémunérés », plaidait-il.
Cet épisode confirme la difficulté des élevages à valoriser la viande caprine. Engraisser les cabris à la ferme pourrait être une alternative, mais les principaux abatteurs n’en veulent pas. Un abatteur de la Loire accepterait cependant des chevreaux gras, indiquait Jean-Philippe Bonnefoy. Le syndicat prévoit aussi de démarcher l’abattoir de Paray-le-Monial, potentiellement intéressé par des cabris. L’autre voie empruntée par quelques éleveurs est la transformation et la vente de viande caprine à la ferme. Une tendance qui semble se développer en Saône-et-Loire, aidée en cela par des outils novateurs tels l’atelier collectif "Melting Popotte" dans le Clunisois ou la plateforme d’approvisionnement des collèges Agrilocal.
Le Syndicat caprin de Saône-et-Loire se mobilise sur tous les fronts !

Le Syndicat caprin de Saône-et-Loire tenait son assemblée générale le 28 novembre à Suin. Bien plus qu’une AG, cette réunion était en fait une véritable journée caprine débutant par une longue matinée d’échange sur l’activité du syndicat et l’actualité de la filière fermière départementale. Après un déjeuner convivial autour de spécialités caprines servies, entre autres, par Marie-France Aublanc du Gaec de la Butte de Suin, le rendez-vous se poursuivait par des ateliers thématiques avec, au menu, le plan EcoAntibio par le GDS 71, la plateforme Agrilocal par le Conseil départemental et des retours d’expériences d’éleveurs sur la valorisation de viande caprine.
En ouverture de cette journée, le président Jean-Philippe Bonnefoy lançait d’emblée un appel pour mobiliser autour du syndicat. Lui qui, en dépit de son exploitation fromagère très prenante, ne ménage pas ses efforts pour défendre la profession, tant au niveau départemental qu’à la Fédération nationale des éleveurs de chèvres (Fnec), dont il est le vice-président pour les fermiers. Une responsabilité qui lui permet de mesurer toute l’importance du syndicalisme pour une production si singulière. Or, avec seulement 32 adhérents pour près de 200 éleveurs en Saône-et-Loire, on ne peut pas dire a priori que les chevriers se sentent très concernés par la défense collective. Ils y auraient pourtant intérêt vu le niveau d’exigence de leur spécialité où s’additionnent l’élevage, la transformation et la commercialisation des produits. Et ce dans un domaine où le réglementaire, le sanitaire, le fiscal, la communication ne font pas de quartier.
Des actions concrètes
A l’échelle départementale, le Syndicat caprin mène des actions concrètes qui répondent aux besoins de ses adhérents. L’une de ses actions phares est l’organisation de portes ouvertes chaque printemps. Neuf exploitations y ont participé en 2017 durant trois week-end. Certaines ont reçu jusqu’à mille personnes en deux jours, « ce qui permet un bon déstockage ! », ironisait l’un des producteurs. « C’est un excellent moyen de faire venir des clients chez soi. Pour le syndicat, le but est de faire une animation et d’organiser une communication commune », commentait Jean-Philippe Bonnefoy ajoutant qu’en tant que « réseau de producteurs fermiers, les chevriers de Saône-et-Loire ont la capacité de faire du lien avec la société et de faire passer des messages qui ne sont pas erronés ». Un argument qui fait écho aux attaques récurrentes dont fait les frais l’agriculture dans son ensemble et au sujet desquelles les producteurs en vente directe ont une carte à jouer à travers la bonne image qu’ils véhiculent.
Coûts de production
Autre action régulière du syndicat : les commandes groupées de matériels et de consommables de fromagerie qui permettent aux adhérents de s’approvisionner à des tarifs attractifs notamment auprès de Farago, la filiale fournitures du GDS 71.
Le syndicat assure également des formations, notamment une session sur les coûts de production, animée par Jean-Luc Nigoul et Sophie Mobillion, tous deux techniciens caprins, laquelle permet de « faire le point sur son exploitation de trouver des solutions aux problèmes techniques, grâce notamment à de riches échanges entre pairs ». Des formations qui servent aussi à « rompre l’isolement du chevrier sur son exploitation », concluait le président, annonçant la tenue de nouvelles sessions en janvier 2018. Un voyage a par ailleurs été organisé au PEP caprin du Pradel en Ardèche.
Une fédération nationale qui veille
Comme le révèle le compte-rendu d’activité, le travail du syndicat a des retombées sonnantes et trébuchantes pour ses adhérents chevriers de Saône-et-Loire, mais ces bénéfices ne s’arrêtent pas là. Adhérer au Syndicat caprin, c’est aussi être représenté au sein de la Fnec, une structure nationale, pesant 1.800 éleveurs de chèvres, qui côtoie d’autres organisations au service des éleveurs (FNPL, Cniel…) et qui peut traiter directement avec les services de l’Etat tels la DGAL ou même le ministère…, rappelait Jean-Philippe Bonnefoy. Car en production fromagère fermière, mieux vaut être vigilent sur toute nouvelle réglementation. En effet, « un vademecum du contrôleur » est sur le point de voir le jour et, parmi les idées évoquées par l’administration, figure par exemple « l’accessibilité aux handicapés », informait le président. « La Fnec est une fédération motrice pour toutes les transformations fermières », poursuivait-il. Un activisme qui s’avère bien utile face à l’élaboration d’un nouveau "guide européen des bonnes pratiques d’hygiène" ou encore sur la nouvelle réglementation s’appliquant à la vente à la ferme. Pour lutter contre la fraude à la TVA, les producteurs fermiers sont désormais tenus d’enregistrer toutes leurs ventes. Ce qui revient pour eux à devoir s’équiper de caisses enregistreuses. La Fnec a rédigé une note de service expliquant cette mise en conformité aux éleveurs.
Associations militantes…
Prix du lait pour les laitiers, transmission des exploitations avec de nombreux départs en retraite en perspective… La Fnec planche sur tous ces sujets, y compris les thèmes de société. La fédération a voulu aller à la rencontre des associations militantes, informait Jean-Philippe Bonnefoy. Paradoxalement, les moins intégristes ne sont pas forcément les moins inquiétantes pour les éleveurs, expliquait-t-il. Car si elles ne sont pas, comme leurs redoutables consœurs, pour l’abolition pure et simple de l’élevage, en revanche elles n’hésitent pas à traiter directement avec la grande distribution pour faire naître des cahiers des charges contraignants, sans l’avis des éleveurs, informait Jean-Philippe Bonnefoy.
Valorisation de la viande caprine
La Fnec planche aussi sur la filière viande caprine avec l’épineux problème de la valorisation des chevreaux. Trois abattoirs principaux absorbent grosso modo 80 % des cabris d’engraissement produits en France. Un débouché qui ne brille pas par la rémunération qu’il procure aux éleveurs. La Saône-et-Loire détient à Trambly l’un des trois abattoirs évoqués ci-dessus. Ce dernier collecte, engraisse et commercialiserait 100.000 chevreaux, dont une partie est exportée en Suisse, rapportait Jean-Philippe Bonnefoy. Or pour préserver leur marché, les responsables de cette filière entendent faire signer une charte à leurs fournisseurs éleveurs. En effet, alors que le plan EcoAntibio proscrit l’administration d’antibiotiques aux animaux à l’engraissement, l’engraisseur-abatteur veut imposer des règles préventives aux éleveurs. Pour Jean-Philippe Bonnefoy, « tout dépendra de ce qu’on met dans cette charte. Si les éleveurs doivent y passer du temps, alors il faut qu’ils en soient rémunérés », plaidait-il.
Cet épisode confirme la difficulté des élevages à valoriser la viande caprine. Engraisser les cabris à la ferme pourrait être une alternative, mais les principaux abatteurs n’en veulent pas. Un abatteur de la Loire accepterait cependant des chevreaux gras, indiquait Jean-Philippe Bonnefoy. Le syndicat prévoit aussi de démarcher l’abattoir de Paray-le-Monial, potentiellement intéressé par des cabris. L’autre voie empruntée par quelques éleveurs est la transformation et la vente de viande caprine à la ferme. Une tendance qui semble se développer en Saône-et-Loire, aidée en cela par des outils novateurs tels l’atelier collectif "Melting Popotte" dans le Clunisois ou la plateforme d’approvisionnement des collèges Agrilocal.
Le Syndicat caprin de Saône-et-Loire se mobilise sur tous les fronts !

Le Syndicat caprin de Saône-et-Loire tenait son assemblée générale le 28 novembre à Suin. Bien plus qu’une AG, cette réunion était en fait une véritable journée caprine débutant par une longue matinée d’échange sur l’activité du syndicat et l’actualité de la filière fermière départementale. Après un déjeuner convivial autour de spécialités caprines servies, entre autres, par Marie-France Aublanc du Gaec de la Butte de Suin, le rendez-vous se poursuivait par des ateliers thématiques avec, au menu, le plan EcoAntibio par le GDS 71, la plateforme Agrilocal par le Conseil départemental et des retours d’expériences d’éleveurs sur la valorisation de viande caprine.
En ouverture de cette journée, le président Jean-Philippe Bonnefoy lançait d’emblée un appel pour mobiliser autour du syndicat. Lui qui, en dépit de son exploitation fromagère très prenante, ne ménage pas ses efforts pour défendre la profession, tant au niveau départemental qu’à la Fédération nationale des éleveurs de chèvres (Fnec), dont il est le vice-président pour les fermiers. Une responsabilité qui lui permet de mesurer toute l’importance du syndicalisme pour une production si singulière. Or, avec seulement 32 adhérents pour près de 200 éleveurs en Saône-et-Loire, on ne peut pas dire a priori que les chevriers se sentent très concernés par la défense collective. Ils y auraient pourtant intérêt vu le niveau d’exigence de leur spécialité où s’additionnent l’élevage, la transformation et la commercialisation des produits. Et ce dans un domaine où le réglementaire, le sanitaire, le fiscal, la communication ne font pas de quartier.
Des actions concrètes
A l’échelle départementale, le Syndicat caprin mène des actions concrètes qui répondent aux besoins de ses adhérents. L’une de ses actions phares est l’organisation de portes ouvertes chaque printemps. Neuf exploitations y ont participé en 2017 durant trois week-end. Certaines ont reçu jusqu’à mille personnes en deux jours, « ce qui permet un bon déstockage ! », ironisait l’un des producteurs. « C’est un excellent moyen de faire venir des clients chez soi. Pour le syndicat, le but est de faire une animation et d’organiser une communication commune », commentait Jean-Philippe Bonnefoy ajoutant qu’en tant que « réseau de producteurs fermiers, les chevriers de Saône-et-Loire ont la capacité de faire du lien avec la société et de faire passer des messages qui ne sont pas erronés ». Un argument qui fait écho aux attaques récurrentes dont fait les frais l’agriculture dans son ensemble et au sujet desquelles les producteurs en vente directe ont une carte à jouer à travers la bonne image qu’ils véhiculent.
Coûts de production
Autre action régulière du syndicat : les commandes groupées de matériels et de consommables de fromagerie qui permettent aux adhérents de s’approvisionner à des tarifs attractifs notamment auprès de Farago, la filiale fournitures du GDS 71.
Le syndicat assure également des formations, notamment une session sur les coûts de production, animée par Jean-Luc Nigoul et Sophie Mobillion, tous deux techniciens caprins, laquelle permet de « faire le point sur son exploitation de trouver des solutions aux problèmes techniques, grâce notamment à de riches échanges entre pairs ». Des formations qui servent aussi à « rompre l’isolement du chevrier sur son exploitation », concluait le président, annonçant la tenue de nouvelles sessions en janvier 2018. Un voyage a par ailleurs été organisé au PEP caprin du Pradel en Ardèche.
Une fédération nationale qui veille
Comme le révèle le compte-rendu d’activité, le travail du syndicat a des retombées sonnantes et trébuchantes pour ses adhérents chevriers de Saône-et-Loire, mais ces bénéfices ne s’arrêtent pas là. Adhérer au Syndicat caprin, c’est aussi être représenté au sein de la Fnec, une structure nationale, pesant 1.800 éleveurs de chèvres, qui côtoie d’autres organisations au service des éleveurs (FNPL, Cniel…) et qui peut traiter directement avec les services de l’Etat tels la DGAL ou même le ministère…, rappelait Jean-Philippe Bonnefoy. Car en production fromagère fermière, mieux vaut être vigilent sur toute nouvelle réglementation. En effet, « un vademecum du contrôleur » est sur le point de voir le jour et, parmi les idées évoquées par l’administration, figure par exemple « l’accessibilité aux handicapés », informait le président. « La Fnec est une fédération motrice pour toutes les transformations fermières », poursuivait-il. Un activisme qui s’avère bien utile face à l’élaboration d’un nouveau "guide européen des bonnes pratiques d’hygiène" ou encore sur la nouvelle réglementation s’appliquant à la vente à la ferme. Pour lutter contre la fraude à la TVA, les producteurs fermiers sont désormais tenus d’enregistrer toutes leurs ventes. Ce qui revient pour eux à devoir s’équiper de caisses enregistreuses. La Fnec a rédigé une note de service expliquant cette mise en conformité aux éleveurs.
Associations militantes…
Prix du lait pour les laitiers, transmission des exploitations avec de nombreux départs en retraite en perspective… La Fnec planche sur tous ces sujets, y compris les thèmes de société. La fédération a voulu aller à la rencontre des associations militantes, informait Jean-Philippe Bonnefoy. Paradoxalement, les moins intégristes ne sont pas forcément les moins inquiétantes pour les éleveurs, expliquait-t-il. Car si elles ne sont pas, comme leurs redoutables consœurs, pour l’abolition pure et simple de l’élevage, en revanche elles n’hésitent pas à traiter directement avec la grande distribution pour faire naître des cahiers des charges contraignants, sans l’avis des éleveurs, informait Jean-Philippe Bonnefoy.
Valorisation de la viande caprine
La Fnec planche aussi sur la filière viande caprine avec l’épineux problème de la valorisation des chevreaux. Trois abattoirs principaux absorbent grosso modo 80 % des cabris d’engraissement produits en France. Un débouché qui ne brille pas par la rémunération qu’il procure aux éleveurs. La Saône-et-Loire détient à Trambly l’un des trois abattoirs évoqués ci-dessus. Ce dernier collecte, engraisse et commercialiserait 100.000 chevreaux, dont une partie est exportée en Suisse, rapportait Jean-Philippe Bonnefoy. Or pour préserver leur marché, les responsables de cette filière entendent faire signer une charte à leurs fournisseurs éleveurs. En effet, alors que le plan EcoAntibio proscrit l’administration d’antibiotiques aux animaux à l’engraissement, l’engraisseur-abatteur veut imposer des règles préventives aux éleveurs. Pour Jean-Philippe Bonnefoy, « tout dépendra de ce qu’on met dans cette charte. Si les éleveurs doivent y passer du temps, alors il faut qu’ils en soient rémunérés », plaidait-il.
Cet épisode confirme la difficulté des élevages à valoriser la viande caprine. Engraisser les cabris à la ferme pourrait être une alternative, mais les principaux abatteurs n’en veulent pas. Un abatteur de la Loire accepterait cependant des chevreaux gras, indiquait Jean-Philippe Bonnefoy. Le syndicat prévoit aussi de démarcher l’abattoir de Paray-le-Monial, potentiellement intéressé par des cabris. L’autre voie empruntée par quelques éleveurs est la transformation et la vente de viande caprine à la ferme. Une tendance qui semble se développer en Saône-et-Loire, aidée en cela par des outils novateurs tels l’atelier collectif "Melting Popotte" dans le Clunisois ou la plateforme d’approvisionnement des collèges Agrilocal.