Le trait d'union Mâconnais Beaujolais

« Ce concours est consacré à la valorisation de nos vins et appellations qui contribuent au poids économique de la région ». Ainsi s’adressait Bernard Delaye à la tribune devant les 112 tables de jurés du Concours des vins Mâconnais Beaujolais. En ce samedi 22 janvier, lui qui préside le comité d'organisation, notait « l’équilibre » du concours. Pérennité tout d’abord puisque l’on fêtait la 120e édition qui est un gage d’une « reconnaissance implicite ». Mais aussi équilibre dans le nombre d’échantillons. Au total, « s’inscrivant dans les bons crus », 1.651 vins ont été dégustés dans 29 appellations différentes. L’équilibre est également respecté entre la région mâconnaise et le Beaujolais en terme d’inscriptions.
Ce concours professionnel était l’occasion de célébrer aussi la 50e participation du négociant Georges Dubœuf, un fidèle de ce rendez-vous. Enfin, tous saluaient « l’implication permanente et totale » de l’homme de l’ombre qu’est Michel Moreau, Secrétaire général de la Société d’agriculture et de viticulture de l’arrondissement de Mâcon. Il participait à sa dernière organisation du concours, lui qui a contribué à son succès durant tant d’années.

Petite récolte mais de qualité

Côté vins, le millésime 2010 a pour seul défaut de venir juste après l’exceptionnel millésime 2009. Alors que visiblement, tous les vins n’étaient pas encore prêts, normal à cette période de l’année, les professionnels étaient venus se faire « une première idée ». Tous semblaient satisfaits de la qualité qu’ils ont découverte. Le président de l’Union des producteurs de vins mâcon (UPVM), Jean-Michel Aubinel insistait pour que désormais, tous, négoce en tête, « s’attachent à le vendre en sachant faire les efforts nécessaires pour que les prix soient dans la continuité de la qualité ». Profitant des cantonales qui se rapprochent et au nom de l’Union viticole de Saône-et-Loire, il demandait aux élus présents de faire aussi plus attention pour que les lois « n’amènent plus les viticulteurs dans des entonnoirs, dont on ne sait sortir ».
Faisant un point économique, le président du BIVB, Michel Baldassini remarquait « un retrait de l’ordre de 10 % » en volume globalement dû à une année difficile du côté du climat. En revanche, le redressement économique s’opère. « L’export va mieux. La Bourgogne est à mi-chemin de sa reconquête des marchés » perdus depuis le début de la crise. Pas d’enthousiasme excessif cependant : « les marchés sont toujours fragiles, en particulier l’Angleterre et en raison de la parité des monnaies ». Le négoce reste donc « sur la réserve » car n’ayant pas de visibilité à long terme et achète « au coup par coup ».

Le Beaujolais « va mieux »

Pour l’interprofession des vins du Beaujolais (UVB), Daniel Bulliat notait que le Beaujolais « va mal depuis quelques années, mais donne des signes que ça va mieux ». En effet, « c’est la première année que le beaujolais nouveau est stable en terme de volumes et les crus ont gagné 10 à 15 €/hl ». Ainsi 270.000 hl de primeurs se seraient vendus et le viticulteur envisage « une décennie à venir, meilleure ». Il faut dire que la saignée a été de taille puisque pas moins d'un « quart de la production a disparu » dans le Beaujolais. Il va donc falloir retrouver la « confiance », du côté professionnel comme du côté des consommateurs.
Le Département de Saône-et-Loire, par la voix du conseiller général de Lugny, André Peulet, annonçait pour cela travailler « pour créer à Davayé un pôle œnologique d’importance » avec les chambres d’agriculture du Rhône et du département. Nicole Eschmann pour la région Bourgogne encourageait cette démarche favorable aussi au lycée viticole de Mâcon-Davayé. Quant au sénateur-maire de Mâcon, Jean-Patrick Courtois, il annonçait travailler de son côté pour voir le 121e concours se dérouler dans la nouvelle salle en construction, « pour porter haut le nom de Mâcon ». Représentant le prochain préfet, Monique Novat, DDT 71, redisait enfin les propos du Chef de l’État qui s’est récemment opposé à la libération des droits de plantation. Une bonne nouvelle saluée par le verre de l’amitié et par l'annonce des primés l'après-midi...

Palmarès des vins médaillés d'or

Mâcon villages : Cave La vigne blanche à Clessé ;
Mâcon et mâcon supérieur blanc : L.B. Huet à Clessé ;
Bourgogne aligoté : Didier Éloy à Pierreclos ;
Bourgogne blanc : Cave des vignerons de Genouilly à Genouilly ;
Pouilly-fuissé : Laurent Berger à Solutré-Pouilly ;
Pouilly-loché : Cave des grands crus blancs à Vinzelles ;
Pouilly-vinzelles : Cave des grands crus blancs à Vinzelles ;
Macon rosé gamay : Domaine Fichet à Igé ;
Saint-véran : Domaine des deux roches à Davayé ;
Vire clessé : JC et MO Janin à Péronne ;
Crémant bourgogne blanc : Cave des vignerons à Igé ;
Crémant bourgogne rosé : Cave de Lugny à Lugny ;
Mâcon et mâcon village rouge : Nicolas Triboulet à Pierreclos ;
Bourgogne rouge : Domaine Fichet à Igé ;
Bourgogne passetoutgrain : Thevenet et Fils à Pierreclos.
Beaujolais blanc : Dominique et Christine Martin à Leynes ;
Beaujolais villages : Sicarex Beaujolais à Liergues ;
Beaujolais et Beaujolais supérieur : Cave vignerons Bully Quincié à Quincié ;
Beaujolais rosé : Patrick Le Bourlay à Vauxrenard ;
Moulin-à-Vent : Cave des vignerons de Bel Air à Saint-Jean-d'Ardière ;
Saint-amour : Michel et Pascale Laplace à Saint-Amour-Bellevue ;
Chénas : Gérard Charvet à Chénas ;
Fleurie : Cave des producteurs de Fleurie à Fleurie ;
Juliénas : Cave vignerons Bully Quincié à Quincié ;
Chiroubles : Fabien et André Collonge à Villié-Morgon ;
Morgon : Cyrille Chavy à Villié-Morgon ;
Brouilly : Thierry Lafond à Saint-Lager ;
Côte de Brouilly : Cave vignerons Bully Quincié à Quincié ;
Régnié : Cave vignerons Bully Quincié à Quincié ;