Accès au contenu
Portes ouvertes Farminove SENOZAN
Réunion post-vendanges

Le VCI toujours pas officiel

Mercredi 13 novembre à Mâcon, les Douanes, la CAVB, la chambre
d’agriculture et la Fredon faisaient le point d’après vendanges 2013.
L’occasion de récolter des informations sur les déclarations de récolte,
les changements en matière de revendication (rendements/VCI), de faire
un point sur les résistances aux phytosanitaires ou encore de tirer un
premier bilan, encore provisoire, sur la lutte contre la flavescence
dorée.
Par Publié par Cédric Michelin
127639--vinipole.jpg
Faisant clairement la promotion de ProDouane sur Internet, Joël Cornu débutait en faisant de multiples rappels sur la déclaration de récolte. « C’est un copié-collé des versions papier mais avec l’avantage sur Internet, si vous avez de multiples appellations, de ne pas avoir de multiples feuilles à remplir », mettaient en avant les Douanes. Sur papier, les vignerons ont jusqu’au 25 novembre pour faire leurs déclarations papier et jusqu’au 10 décembre en format électronique. Ce qui a son importance pour la nouvelle réserve, le VCI, volume complémentaire individuel, demandé par plusieurs appellations de vins blancs tranquilles. « Jusqu’à ce matin (13 novembre), vous ne pouvez pas utiliser le VCI en 2013 car les textes ne sont pas publiés au journal officiel (JO). Si ces textes viennent à être publiés le 5 décembre par exemple, ceux qui ont fait une déclaration papier devront refaire une déclaration pour revendiquer des VCI ». Ce qui ne manquait pas de provoquer de multiples protestations dans la salle. Du Château de la Saule à Montagny, Alain Roy préférait l’ironie : « c’est de la ségrégation », s'écriait-il.

Rendements et VCI modifiés


Un problème qui rejoignait les modifications au niveau des conditions de production. Le comité national INAO n’a en effet pas suivi l’avis du CRINAO et le 7 novembre a modifié plusieurs niveaux de rendements et VCI : Bourgogne blancs (de 69 hl/ha à 68 avec un VCI de 3 hl/ha), mâcon blanc à 68 hl/ha également, d’autres communales voient leurs VCI demandés abaissés… Nouvelles remontrances dans la salle. Le directeur de la CAVB (Confédération des appellations et vignerons de Bourgogne), Séverin Barioz déplorait cet état de fait qui perdure : « la France entière réclame que les conditions de production soient arrêtées avant récolte mais l’INAO persiste et signe. Pour ceux ayant la chance de faire des VCI cette année, normalement, on espère que ce satané arrêté soit signé », lâchait-il.

Remise en cause des prestations de service


Il enchainait avec deux points d’actualité expliquant que les personnes sont dispensées de tenir la DRM par millésime uniquement si elles tiennent par ailleurs une comptabilité matière (registre des entrées et sorties) par millésime. Si la DRM tient lieu de comptabilité matière, le plus fréquent en absence de logiciel spécifique, alors ils doivent faire leur DRM en détaillant les trois derniers millésimes, ceux antérieurs pouvant être regroupés.
Deuxième point plus polémique, la nouvelle obligation d’avoir un agrément des exploitations réalisant des traitements phytosanitaires en prestations de service avec une structure juridique adéquate (société commerciale) mais « impossible pour des sociétés civiles » (Gaec, SCEA ou EARL). Nouvelle molestation : « cela veut dire créer spécialement une nouvelle société. Et après fiscalement, la nouvelle société loue ce matériel à sa propre exploitation. C’est n’importe quoi ! ». En effet, de nombreuses exploitations choisissent de faire des prestations de service pour amortir le matériel. « Pour conserver ce moyen, il faudrait intégrer un niveau obligatoire à partir d’un certain pourcentage du chiffre d’affaires en prestations », proposait un viticulteur, « sinon, cela risque d’être un gros frein à l’investissement et cela aura des répercussions sur les entreprises para-agricoles en dessous ».

Les indemnisations flavescence dorée


Si la bataille « gagnée » des droits de plantation, qui ne seront pas libéralisés en Europe avant 2030, d’autres se profilent déjà telles que la Directive Nitrate ou « les tensions sur l’enrichissement entre la viticulture du nord et celle du sud suite à la fin des subventions des MCR alors que le Sud s’était équipé ».
La CAVB devrait également bientôt annoncer le calcul retenu pour les indemnisations liées à la flavescence dorée. « La répartition se fera en fonction du pourcentage de la surface arrachée/surface totale exploitation, âge des vignes » et d’autres critères, expliquait Séverin Barioz.

Le retour de l'Arsenite réclamé contre l’Esca


Ce qui avait le don d’agacer certains viticulteurs sur l’autre maladie majeure du département, l’Esca. « La plaisanterie a assez duré. Donnez-nous des adresses où récupérer de l’Arsenite. Car, il n’y a rien de nouveau depuis 10 ans et les pieds de vigne continuent de mourir ». Loin d’être une revendication isolée, le débat mériterait d’être relancé, « en encadrant les pratiques et l’utilisation de ce produit », puisque l’absence de contestation dans la salle valait quelque part consentement tacite.



Deux années couteuses


Le technicien de la chambre d’agriculture, Benjamin Alban faisait un rapide bilan technico-économique de la campagne. Les premiers résultats laissent entrevoir un IFT (indicateur fréquence des traitements) 2013 ressemblant globalement à celui de 2012, « encore très fort à 23,6 contre 23,1 alors que l’objectif Ecophyto est de le descendre à 10 ». Les vignerons le savent et auraient aimé pouvoir si les conditions climatiques n’avaient pas été si particulièrement difficiles. D’ailleurs, ils en payent le prix puisque les premières estimations font état d’un coût par hectare en hausse de +8,7 % par rapport à celui de 2012 pour atteindre les 874 € en moyenne par ha.
Pour terminer sur les premiers résultats, Benjamin Alban signalant la résistance croissante des parcelles aux QoI, expliquait l’échec de traitements, certes des « parcelles à problème ». Le niveau est cependant inquiétant puisqu’en 2013, « 100 % des cas sont résistants » et donc les QoI ont un « taux d’inefficacité totale ».



Restitution sur la flavescence dorée début décembre


Enchainant sur la protection du vignoble, de la Fredon Bourgogne, Anaïs Chemarin et Charles Chambin faisaient un bilan provisoire de la lutte contre la flavescence dorée puisque les « dernières analyses ne sont pas finies ». Ils félicitaient les vignerons et salariés pour leur mobilisation. Ils ré-insistaient, car cela reste « le premier pilier de la lutte », sur l’importance de rester mobilisés pour prospecter dans les prochaines années. La flavescence dorée est en effet vicieuse et une lutte de longue durée s’est engagée en Bourgogne. « Dans les Bouches-du-Rhône, 30 à 50 ha vont être arrachés et comme il n’y a pas eu de traitement insecticide cette année, cela risque de constituer un nouveau record en France ». Les discussions sur le plan de lutte pour 2014 s’engagent, ne devant être fait qu’après avoir eu le retour des vignerons prévu lors des réunions de restitution qui « se tiendront début décembre ».


Documents