Accès au contenu
Elyane Lenne

Le vêtement dans tous ses états

Après une longue et fructueuse carrière dans l’enseignement, Elyane Lenne a décidé de franchir le Rubicon et de pleinement vivre de sa passion. A savoir la création de vêtements et la réalisation de pièces toujours uniques. Pour le plus grand plaisir des femmes élégantes.
120641--Lenne_4.JPG
Née dans la cité des Canuts, Elyane Lenne y vivra jusqu’en 1988. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir, tout au long de ces années, une grande ouverture d’esprit sur le monde. Pas vraiment passionnée par les études, la jeune fille ne passe même pas son bac. Par contre, l’univers créatif lui colle à la peau. « Nous n’avions pas d’artiste dans la famille.  Je dessinais pourtant tout le temps. Mes cahiers étaient couverts de dessins. » Logique alors qu’elle s’oriente vers une formation où elle pourra enfin révéler toute l’étendue de son talent. « J’ai passé six années aux beaux-arts. Ce furent les meilleures années de ma vie. » Après avoir réalisé en 1968 un voyage de trois mois en 4L avec trois camarades du côté de l’Iran et de l’Irak, Elyane Lenne fait à son retour un remplacement en milieu scolaire. Elle doit alors monter de toute pièce un cours de design textile. Un remplacement qui durera au final trente-sept années puisqu’elle fera l’intégralité de sa carrière au sein de l’école des arts appliqués de Lyon. « En parallèle, je faisais de la peinture sur soie et je créais des panneaux muraux. Je ne pouvais pas donner de la créativité à mes élèves sans effectuer de mon côté des expérimentations. »

Changement de cap en 2004


C’est en 2004 que sonne l’heure de la retraite. Loin de souhaiter couler une paisible retraite au coin du feu, Elyane Lenne a une intense soif de création en elle qu’elle désire pleinement étancher. « Depuis toujours, je me fais des vêtements. On m’a même acheté des vêtements alors que je les portais. Il faut aussi savoir que je suis une fanatique des tissus. J’en rapporte chaque fois que je vais en voyage. » Alors qu’elle a un pied à terre à Pressy-sous-Dondin depuis 1988, Elyane Lenne fait le choix de s’investir dans la création de vêtements et de colliers (en tissus). « J’achète mes tissus un peu partout, que ce soit en Saône-et-Loire, à Lyon ou à Paris. Mais aussi au Laos, en Inde,… Lorsque j’achète un tissu, sur un coup de cœur, je sais immédiatement ce que je vais en faire. Mais je ne fais jamais deux fois le même vêtement. » Ainsi, elle crée –exclusivement à destination des femmes– aussi bien des kimonos que des manteaux, des vestes ou encore des tuniques. Sans oublier la fabrication de ses propres boutons, en résine ou en laine brodée. « Comme ça, j’ai les pièces que je veux. » Lorsque l’on interroge Elyane Lenne sur ses sources d’inspiration, elle avoue bien modestement ses quelques limites. « Au départ, je ne suis pas couturière. Je ne sais pas inventer un patron. Par contre, j’achète des patrons que je modifie pour obtenir un vêtement à mon goût. Ensuite, je taille et je couds le vêtement. Je n’achète jamais de tissu imprimé. Je n’ai que des tissus tissés. Généralement, je ne travaille pas sur commande. » Côté clientèle, « il y a pas mal d’étrangers, des gens de passage. Que ce soit des Allemandes, des Suissesses ou encore des Britanniques. Mais aussi des femmes qui viennent d’un peu partout en France. Il y a un certain équilibre entre clientèle française et étrangère. »

Les vêtements s’exposent


Au fil des années et des rencontres, Elyane Lenne est devenue une incontournable de la Saône-et-Loire en matière de créations. Ce qui lui vaut d’intégrer différentes structures. A l’image des classiques Mères Noël. Mais aussi de l’Atelier pluriel (voir encadré) et des Artistes et artisans du clunisois présents chaque année à Cluny. Par ailleurs, cette créatrice n’hésite pas à franchir les frontières du département pour faire découvrir son travail. A l’image de ses expositions à Cognac. Pour ce qui est de l’avenir, Elyane Lenne souhaite pouvoir participer à un grand évènement consacré à l’artisanat. A l’image du salon des créateurs et des ateliers d’art de Lille baptisé Cadeaux A’Part. « J’ai envie de pouvoir y participer au mois une fois dans ma vie. Par ailleurs, j’essaie d’aller dans de nouvelles communes, là où l’on ne me connaît pas forcément. D’ailleurs, les meilleures expositions que je réalise se déroulent systématiquement dans des lieux où je ne suis pas connue. » Côté vêtements, l’un de ses projets pourrait consister en la réalisation d’une pièce originale. « J’aimerai faire une grande tenue de soirée. » Enfin, l’une des forces d’Elyane Lenne est de proposer des vêtements de grandes et de très grandes tailles. Lesquels ne sont généralement pas très folichons dans la confection traditionnelle. L’occasion alors de faire rime plaisir de s’habiller avec bien-être et séduction. Pour se plaire à soi-même et aux autres.

Pour un plaisir pluriel


S’il n’est pas facile de faire venir de potentielles clientes à Pressy-sous-Dondin –doux euphémisme–, Elyane Lenne a trouvé la solution en allant à la rencontre de ces femmes qui souhaitent mêler coquetterie et originalité. Ainsi, depuis le 27 novembre 2010, elle fait partie d’une structure nommée Atelier pluriel. Ouverte du mardi au samedi de 10h30 à 12h30 et de 14h30 à 18h30, cette boutique rassemble en un lieu unique sept créateurs de la région. L’occasion est ainsi donnée de présenter non seulement ses propres créations mais aussi celles de ses partenaires dans cette démarche que sont Jean-Claude Canonne et Monica Trévalinet (sculptures et céramiques), Renée Lapalus (chapeaux), Annette Meech et Christopher Willams (souffleur de verre), Amélie de Montard (perlière), Pascale Ponsard (créations en décoration textile) ainsi que Gallien et Héridiane Tordjman (moulages d’art).


Images