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En Argentine

Le vin reconnu "boisson nationale"

La présidente de l’Argentine, Cristina Kirchner, a officiellement déclaré le vin comme "boisson nationale". 7e producteur mondial de vin, le pays commercialise son vin essentiellement sur le marché intérieur mais ses exportations ont atteint un niveau record en 2010.
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Le vin n’a que cinq siècles d’existence en Argentine, mais il vient d’accéder au statut très officiel de "boisson nationale". En novembre dernier, la présidente argentine Cristina Kirchner a en effet solennellement élevé le vin à cette distinction et promulgué un décret faisant du vin « un ambassadeur argentin honorable dans le monde ».
Pour la présidente, la production viticole est liée à « l'identité et la culture » du pays, mais aussi au « bien-être et à la santé ». « Favorisée par des conditions optimales et le sol, la viticulture constitue une activité en croissance économique durable, respectueuse de l'environnement et d’une grande importance sociale et économique pour toutes les provinces productrices », peut-on ainsi lire dans le décret officiel. On croit rêver, ce n'est pas en France qu'on oserait écrire ce qui n'est pourtant qu'une vérité...

1,37 % du PIB…



Le vignoble argentin s’étend à ce jour à 228.575 hectares, selon l’organisation Wines of Argentina. On estime la main-d’œuvre directe ou indirecte liée à la filière viticole à 400.000 familles dans le pays. La viticulture argentine pèse 1,37 % du produit intérieur brut national selon les chiffres officiels. « Avec plus de cinq siècles d'histoire, le vin argentin a uni la tradition d'immigrants européens aux connaissances des peuples autochtones », explique le ministre de l’Agriculture argentin Julian Dominguez.
La consommation de vin en Argentine figure au 8e rang mondial, avec une trentaine de litres par an et par personne (43 litres environ en France). En 2010, 1.310 millions de litres de vins argentins ont été commercialisés, essentiellement sur le marché intérieur. La part des exportations ne représente que 21 % de la production en volume et 23 % en valeur.

Tournée vers l’exportation



L'époque où la production argentine était spécialisée dans le vin de table est pourtant révolue : à coups d'investissements massifs, de modération des rendements et d'amélioration des vinifications, les vins argentins ont redoré leur image à l’export. L’Argentine est le 7e exportateur mondial de vin, toujours selon Wines of Argentina. La récente reconnaissance officielle du vin comme boisson nationale s’accompagne d’un fonds annuel de soutien aux petites et moyennes entreprises viticoles destiné à les aider à améliorer encore la qualité de leur production.
En 2005, la filière viticole argentine s’était fixée l'objectif de multiplier par dix à l'horizon 2020 son chiffre d’affaires à l’international. En 2010, elle peut d’ores et déjà se targuer de très bons résultats. L’année dernière les exportations de vins argentins en bouteilles ont atteint un record en valeur : 650 millions de dollars, une hausse de 17 % par rapport à 2009. Le prix moyen au litre pour ces vins expédiés en bouteilles a progressé de 7,4 %. Les vins embouteillés représentent 75 % en valeur et 56 % en volume du total des exportations argentines de vins et de moûts.

Sous la bannière du malbec



Ces dernières années, la croissance du chiffre d’affaires des vins argentins à l’international repose pour une large part sur une communication habilement ciblée sur le malbec. Le cépage constitue aujourd’hui la clé d’entrée majeure vers les vins argentins pour nombre de consommateurs étrangers, tout particulièrement aux Etats-Unis, où 60 % des vins argentins expédiés en 2010 étaient issus de malbec.
Tous marchés export confondus, les vins de malbec ont représenté en volume 40 % des vins argentins exportés en bouteilles en 2010, indique Wines of Argentina, devant les cabernets sauvignon, les generico tinto et les chardonnays. Un autre cépage est également en progression, le torrontes, une variété autochtone qui séduit beaucoup en Grande-Bretagne, avec +35 % des ventes en 2010.
Les Etats-Unis, le Canada, le Brésil, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas sont les principaux clients des vins argentins. « Nous avons de gros acheteurs dans l'arène internationale, ce qui va augmenter les recettes en devises pour notre pays », se félicite Julian Dominguez. Mais au-delà de ces marchés clés, l’Argentine entend bien investir les marchés émergents, précise le ministre de l’Agriculture argentin : « l'Inde, la Chine et d'autres régions d'Asie et du Moyen-Orient ont émergé comme de nouveaux marchés qui demandent des produits de première qualité, et notre vin est un grand compétiteur dans cette catégorie ».