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Artisans bouchers

Les Artisans bouchers mettent les Leclercs sur le billot

La Confédération Française de la Boucherie, Boucherie-Charcuterie, Traiteurs (CFBCT) a adressé un courrier adressé à Michel-Edouard Leclerc le sommant de s’expliquer. Un courrier – comme toujours - resté sans réponse, alors que l’intéressé est souvent prompt à communiquer dans les médias et sur son blog. Son enseigne est accusé de mentir aux consommateurs, de détourner illégalement à son profit le terme « artisan » et même d’être incompétent.

Par Publié par Cédric Michelin
Les Artisans bouchers mettent les Leclercs sur le billot

« WANTED ». Les bouchers sont prêts à déclencher une alerte enlèvement pour le président de l’enseigne de grande distribution. « Michel-Edouard Leclerc sera-t-il bientôt porté disparu ? » C’est la question que se pose la Confédération Française de la Boucherie, Boucherie-Charcuterie, Traiteurs (CFBCT) qui a adressé au dirigeant un courrier resté sans réponse. Depuis plus de trois mois, la CFBCT attend des explications du champion des prix bas sur certains sujets. En vain. Omniprésent sur les plateaux télé et les antennes radio pendant l’été et à la rentrée, le loquasse patron de grande distribution, se serait-il terré dans un trou en voyant arriver l’hiver ?

Erreur ou mensonge ?

Mais que dit ce courrier du 25 juillet de Jean-François Guihard, président de la CFBCT, adressé au nom des 18.000 artisans bouchers-charcutiers de France au n° 1 de la grande distribution en France. Courrier co-signé au passage par Pascal Moine, président du syndicat de la boucherie de Saône-et-Loire et par Christian Decerle, président de la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire. En voici le contenu qui oscille entre ironie, colère et revendications :

« Une récente publicité vante la sélection par trois de vos enseignes (Bellaing, Valenciennes et Saint-Amand-les-Eaux) des meilleurs bêtes primées » lors du 64e concours d’animaux de viande de haute qualité de Valenciennes. On y voit trois de vos responsables poser devant de très beaux spécimens. La logique veut qu’ils viennent de les acquérir. Et pourtant…

Deux de ces bêtes ont été achetées par des artisans bouchers de la région, MM. Sébastien Poirette et Thierry Chabot.

S’agissant de Leclerc, c’est au mieux une erreur de communication, au pire un mensonge.

Toute l’année, ces deux bouchers, comme grand nombre de leurs collègues artisans achètent des animaux sur pieds, très souvent primés. Il est inacceptable que Leclerc utilise l’image de l’artisan boucher, son savoir-faire et la qualité de ses produits à des fins de communication, qui plus est lorsque celle-ci est malhonnêtes.

Ce n’est malheureusement par la première fois, mais j’ose espérer que ce sera la dernière.

Dans votre communiqué de presse du 12 juillet 2016, à quatre reprises vous employez le terme « artisan » : « Campagne TV inédite, concours du meilleur boucher de France… : E.Leclerc met en avant les artisans de ses rayons "frais traditionnel" ! / « Chez E.Leclerc, l’artisan est maître en sa maison (…) » ; « (…) les artisans E.leclerc cultivent leur savoir-faire et leur différence ! » ; « (…) la passion qu’un artisan boucher E.Leclerc peut offrir à sa clientèle ».

Vous n’êtes pas sans savoir que l’emploi du mot « artisan » est strictement encadré et que vous vous exposez de fait à des sanctions.

Là encore, erreur de communication ou mensonge ?

Enfin, j’attire votre attention sur une publicité – plus amusante cette fois – de l’hypermarché E.Leclerc de Châlon-sur-Saône Z.I. Nord. On y voit un très beau spécimen qui, selon vos dires, a remporté le « prix d’honneur génisse charolaise » à l’occasion de la « 42e foire concours de bovins de boucherie de race charolaise » et qui serait « en vente » dans votre « rayon boucherie traditionnel ». Néanmoins, même le plus novice en la matière remarquera que la prétendue génisse est dotée d’attributs masculins puisqu’il s’agit en réalité d’un taureau, qui je l’espère, n’a pas fini dans l’assiette de vos clients.

Peut-être qu’il s’agit d’humour de votre part, mais je pense, et c’est assez inquiétant, que c’est en réalité une erreur. J’ose, j’espère que je me trompe.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes respectueuses salutations ».