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Gaec Copex

Les associés stagiaires du Gaec Copex

Depuis bientôt 60 ans, le Gaec Copex fournit, entre autres délices, glaces et confitures aux amateurs de petits fruits. Le principe de ce Gaec, basé à Taizé dans le Clunisois, est de fonctionner en réunissant la plupart du temps entre quatre et six associés tiers, c’est-à-dire sans lien familiaux entre eux. Pour que cela fonctionne, la recette appliquée depuis longtemps est le passage par une (longue) période d’essai.


 

Les associés stagiaires du Gaec Copex

Sur les doux vallons de Taizé, au nord de Cluny, le Gaec Copex produit depuis bientôt 60 ans différentes cultures, vignes, céréales et petits fruits. Ces derniers, en partie transformés en glaces, jus de fruit, confitures, etc., font le succès et la réputation de la structure auprès du grand public. Mais une autre particularité a aussi contribué à faire parler de Copex : son mode de fonctionnement.
Opérant lors de sa création en 1962 sous les statuts de coopérative, Copex (justement pour coopérative d’exploitation) passe rapidement sous groupement agricole. À sa création, six associés, sans lien de parenté si ce n’est deux frères, « le Gaec entre tiers est plus facile à gérer, la prise de parole est plus simple ! », explique aujourd’hui l’un des associés. Et depuis, le même principe a quasiment toujours été respecté : « nous privilégions plutôt l’association entre tiers pour véritablement différencier le travail des contraintes familiales », poursuit-il.

Troisième génération

Depuis 1962, une quinzaine d’associés se sont ainsi succédés aux commandes du Gaec et de la SARL créée en parallèle pour toute la partie transformation-commercialisation des petits fruits. « Avec Kévin Guillermin, en cours d’installation, nous entamons la troisième génération d’associés », explique un « ancien », Christophe Parat. Le principe d’intégration est cependant resté le même. Après une période de salariat, le statut de stagiaire associé lui a été proposé : « nous laissons toujours un temps long, environ deux ans, sous statut de stagiaire associé. L’implication d’un salarié est différente de celle d’un associé, il faut être sûr que cela correspond aux attentes de chacun », précise Pierre-Yves Descours, un autre « ancien ».
Ainsi, Kévin Guillermin est satisfait de pouvoir tester sur plusieurs mois ce nouveau rôle d’associé : « je suis forcément plus présent sur la structure, puisque de collègue je suis passé à "patron". Je voulais donc m’assurer que je tenais le rythme et que cela était compatible avec mes envies et ma vie de famille ».

L’adaptabilité

Ce temps donné au temps est bénéfique, « la seule fois où nous sommes allés vite en intégrant rapidement la personne, ça n’a pas marché… », indique ainsi Pierre-Yves Descours.
Chaque intégration est également l’occasion d’apporter une nouvelle énergie, un nouveau regard et parfois un nouvel atelier. Cette fois, le profil de Kévin, qui n’a pas suivi de formation agricole, va permettre d’aider le Gaec sur un tout autre point. « Kévin a un passé de commercial, poursuit Pierre-Yves Descours, son œil hors agricole va aider la SARL à monter en puissance et à faire prospérer tout ce qui est déjà en place ». « Il est vrai que j’ai plus une vision commerciale qu’agricole », reconnaît le jeune homme. Mais qu’à cela ne tienne, « historiquement, nous avons toujours fait coller les productions aux envies des associés ». Depuis 1962, le Gaec ne s’est jamais imposé comme règle « de rester coûte que coûte dans les mêmes productions, rappelle Christophe Parat. L’alchimie n’est pas simple à trouver, mais le Gaec a toujours su évoluer ». Et les évolutions climatiques de ces dernières années, qui mettent à mal certaines productions de petits fruits, vont sans doute pousser le Gaec à revoir son organisation. Ou tout du moins à en discuter.

La réunion du lundi

C’est là qu’intervient l’une des règles de vie du Gaec : la réunion hebdomadaire du lundi matin. « Ce rendez-vous auquel participe désormais Kévin est primordial pour notre organisation », expliquent les associés. Si chacun est responsable d’un atelier, ils sont tous solidaires les uns des autres. « C’est l’occasion pour nous de parler plannings, de gérer les priorités, voire les urgences, et de définir qui l’on doit aider », précise Christophe Parat.
« Lorsque l’on passe de l’emballage des pâtes de fruits à la manipulation d’une faucheuse de plusieurs mètres de large, ça ouvre forcément l’esprit ! », intervient Pierre-Yves Descours, ce qui demande beaucoup d’adaptabilité et de souplesse...
« Cette réunion nous permet de faire attention au travail de l’autre, de parler projets, d’aborder tout sujet pour ne surtout pas laisser pourrir une situation », renchérit Kévin.

Le regard extérieur

L’étendue des productions et le nombre de participants confortent les associés dans leur principe de prendre le temps au moment d’une nouvelle intégration. « Un an c’est trop court », soutient ainsi Pierre-Yves Descours qui mise sur 18 mois minimum. Cela dit pour aider les associés à toujours trouver ce point d’équilibre, « nous faisons régulièrement venir un intervenant extérieur », précise Christophe Parat. En l’occurrence, la dernière fois, la coach et médiatrice, Danielle Guilbaud.
Au moment de départs ou d’arrivées, « cela permet de repositionner les choses, car à certaines périodes, nous n’avons pas les compétences pour prendre suffisamment de recul », reconnaissent les associés. « Les choses sont alors dites et entendues comme il faut ! », sans fausse interprétation, « pour éviter les malentendus », poursuivent-ils. « C’est une assurance pour les relations humaines ! », concluent-ils.
Autre sagesse appliquée depuis toujours par le Gaec, gage pour l’heure de sa longévité.

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